UNE JOURNEE AU FESTIVAL (1)
Ingrid Bergman égerie du 68e Festival de Cannes
Cannes et son festival ! On aime ou on n’aime pas, mais il ne faut surtout pas oublier que cette industrie cinématographique se passe en France et que ses retombées économiques sont l’une des mânes les plus importantes que nous avons dans l’hexagone….et nous n’en avons pas beaucoup. Alors, il n’est pas question de faire la fine bouche et soyons plutôt content que cela se passe sur le sol Français et pas chez les autres.
Imaginez vous, le fruit des retombées directes et indirectes de cette industrie internationale qui se passe tous les ans. Celle ci est tout aussi importante que les jeux olympiques qui se passent pourtant tous les quatre ans avec un investissement énorme à chaque fois, alors qu'a Cannes tout est pratiquement deja en place.
Les Men in black ?
A Cannes, ses infrastructures permettent depuis des décennies d’accueillir l’événement avec des dépenses limitées et très lucratives. Imaginez vous encore une fois, que dans ces 12 jours de festival, le nombre de touristes dépassent celui d’une ville comme Marseille en 4 mois (chiffre officiel) et à Cannes, il y a encore le M.I.D.E.M (disque), le M.I.P.TV ( télévision), M.I.P.C.O.M (audiovisuel) les NRJ music Awards, F.I.J (jeux), T.F.W.E (free tax), Yachting international, F.I.C (festival du film publicitaire) etc….
A Cannes, une Ferrari c'est du banal, mais une Bugatti, ça, c'est la classe !
et quand ce n’est pas le G20 qui s’installe parfois. A l’heure actuelle quelqu’un qui voudrait réservé un salon au Palais des festivals se verrait proposé une date dans 4 ans. C’est sur, qu’ici, il n’y a pas eu de sardine qui a bouché le port et nous sommes dans des chiffres officiels et sérieux et non pas folklorique bien que le festival soit un show cinématographique permanent. La ville vit 24h sur 24 pendant cette quinzaine…. Voila, c'est dit ! On aime ou on n'aime pas.
Yes We Cannes !
Après cette mise au point patriotique, passons à son histoire particulière. Curieux destin dû au hasard de l'histoire et aux talents des hommes qui ont su l'imposer et, dans un même temps, ont élevé Cannes au rang de capitale mondiale du Septième art, icone parmi les icones....
Clovis Cornillac et les studios disney sur la croisette
Ainsi, on doit la création du Festival cannois à un enchaînement d'événements politiques, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, dont le point de départ est la VIe édition de l'Exposition de Venise en juillet 1938. Le Festival de Venise, créée en 1932, offre au monde son premier concours international dédié au cinéma.
Pour un moment, la Mostra s'impose comme la grande fête du cinéma mondial mais bientôt, l'influence allemande s'immisce dans la politique italienne et dans le palmarès de cette Biennale d'art. En 1937, Adolf Hitler apprend que les films allemands n'ont reçu aucune récompense importante et que le Prix du jury est attribué à La Grande illusion de Jean Renoir.
Vincent Cassel à la sortie du Marriott
Le succès remporté par ce film pacifiste déplaît au chef allemand qui décide, pour l'édition suivante, de s'entendre avec son homologue italien afin de dicter l'attribution des récompenses. La Mostra ouvre de nouveau ses portes en septembre 1938. Le jour de la clôture, le jury se réunit pour décider du palmarès; l'unanimité se fait sur un film américain mais, Hitler intervient. Ses ordres menaçants imposent aux jurés représentant les satellites de l'Axe de revenir sur leur choix.
Un Speester Porsche, une voiture de légende.
Le chef allemand parvient ainsi à faire modifier le palmarès quelques heures avant l'annonce des résultats. Le documentaire de propagande nazie, Les Dieux du stade (Olympia film) de Leni Riefenstahl et le film italien Luciano Serra, pilote (Luciano Serra, pilota) de Gioffredo Alessandrini reçoivent la Coupe Mussolini, plus haute récompense de la manifestation.
Concert de rue sur la Croisette
Toute cette agitation trouble les membres du jury représentants des démocraties; certains d'ailleurs donnent leur démission avant même la proclamation des prix. Froissés et extrêmement déçus de l'attitude italienne, les représentants de la France, des États-Unis et de la Grande-Bretagne quittent la Mostra et sont bien décidés à ne plus y revenir.
Dans le train qui le ramène en France, Philippe Erlanger, encore sous le choc des événements vénitiens, pense déjà à organiser une manifestation en remplacement de la Mostra pour donner au monde un festival libre, sans pression ni contrainte. Dès son retour, il contacte Jean Zay et ne tarde pas à lui présenter un projet. Le temps presse pour mettre en place un festival français capable de concurrencer le prochain concours vénitien.
La Porte des Etoiles
La fin des années trente, en Europe, est marquée par un contexte de crises politiques graves provoquées par le désir d'expansion de l'Allemagne. La France décide de ménager ces États totalitaires et particulièrement l'Italie qui revendique de plus en plus fortement des territoires méditerranéens sous domination française (le Comté de Nice et les Alpes Maritimes, la Corse).
La sublissime Miranda Kerr
Pour éviter le conflit, les dirigeants français condamnent tout acte d'hostilité ou d'opposition au régime mussolinien par crainte des conséquences. Cette nouvelle situation, sans mettre un point d'arrêt, ralentit la création d'un festival cinématographique concurrent de la Mostra.
Un peu de repos dans les jardins du Grand Hotel
C'est ainsi qu'en juin 1939, les médias annoncent officiellement la création du Festival de Cannes dont l'ouverture est prévue le 1er septembre, en même temps que la compétition vénitienne. Il ne reste alors à la France que quelques mois pour préparer sa manifestation.
King Kong de Richard Orlinski
La raison de ce choix a sans doute été liée aux avantages accordés par la ville mais également à la beauté du site qui « seul pouvait donner aux vedettes et producteurs une haute idée de la France ». La « perle de la Côte d’Azur » était mondialement reconnu depuis la belle époque. Question de prestige, la présidence d'honneur de la première édition est proposée à Louis Lumière, père du cinématographe.
SVP, un peu de place entre les yacht
Ce nouvel ambassadeur du Festival cannois veut convaincre les réalisateurs étrangers de soutenir l'initiative française. Alors, les invitations sont envoyées à tous les pays producteurs de films; l'Allemagne et l'Italie ne sont pas oubliées. De nombreux pays s'engagent aux côtés de la France; c'est le cas des États-Unis qui d'ailleurs, grâce à la puissance de leur industrie cinématographique, vont aider la manifestation cannoise à s'imposer comme un véritable événement mondial.
Tout est prêt ! Mais, finalement, la déclaration de guerre met un terme à la compétition cinématographique. Le 1er septembre aurait dû être le jour de l'ouverture du premier Festival de Cannes ; il est celui où Hitler envoie ses troupes en Pologne. C'est alors que le gouvernement français déclare la mobilisation générale et vote des crédits de guerre. La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre.
Je connais cet acteur, mais, je ne me souviens plus de son nom ?
Bravo à Jacqueline du site Marenostrum, elle a trouvé. C'est John Turturro
Il faut attendre la fin du conflit pour voir réapparaître l'idée du festival français. Cette période de l'après-guerre, qui voit la réalisation du Festival de Cannes, annonce en même temps une nouvelle ère pour le cinéma mondial. Cannes devient le plus grand festival au monde et ses retombées médiatiques sont aussi importantes que les jeux olympiques…..Jean Zay par contre ne verra jamais son projet aboutir, il est exécuté en 1944 sur ordre de Vichy. Vous savez, ce gouvernement défendu par cet odieux borgne !
DIAPORAMA DU FESTIVAL
