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Cette année encore la fête traditionnelle de Saint-Pierre et de la Mer au Cros-de-Cagnes a tenu toutes ses promesses. Du ciel bleu, de la chaleur, de la musique, de la danse, des défilés : tous les ingrédients étaient une nouvelle fois harmonieusement mélangés pour offrir à un large public deux jours de Fêtes en ouverture de la saison estivale.
Le bistrot de la marine de Jacques Maximin: un lieu chargé d'histoire.
A l’origine, Cagnes-sur-Mer n’était pas l’agréable station balnéaire qu’on connaît maintenant, c’était un village de pêcheurs. En 1925, les petites maisons de pêcheurs aux volets bleus s’alignaient le long du bord de mer, abritant 140 familles de pêcheurs sous la protection de Saint-Pierre, leur patron.
Oeuvre de Lena Dettervik artiste suedoise
Cros-de-Cagnes a subi de nombreuses évolutions depuis cette époque où il était en 1920-1930 le plus grand port de pêche des Alpes-Maritimes ! Malgré tout, l’ambiance village résiste et c’est ce qui en fait tout le charme. Une douzaine de familles de pêcheurs continuent à vivre de la pêche : il vendent leurs poissons tout frais sur le port du Cros le matin et fournissent les restaurants de Cagnes-sur-Mer.
Oeuvre de Gudmar Olovson artiste suedois
Le Cros-de-Cagnes n'est alors que marécages et galets jusqu'au parvis de l'actuelle Chapelle, avec quelques cabanons isolés abritant des familles de pêcheurs originaires de la région Mentonnaise.
Ces pêcheurs professionnels viennent au Cros-de-Cagnes plusieurs fois par an pour les qualités de ce lieu très poissonneux (lieu de passage du poisson bleu et surtout de la poutine) et bien abrité ("Cros" signifie d'ailleurs "creux").
le cigalon plage un lieu de zenitude
Très vite, ils décident de s'installer définitivement sur ces rivages protégés, alors imités par de jeunes Cagnois choisissant de délaisser leurs métiers (agriculteurs ou commerçants) pour devenir pêcheurs.
La pêche devient un enjeu économique et les quelques bateaux deviennent rapidement insuffisants. Il faut une flottille de pointus... et c'est ainsi que six charpentiers venus de Gènes et de Naples (Genova, Napoli) assurent la fabrication des « pointus », cette barque spécifique qui nous vient d’Italie.
En 1866, le village du Cros-de-Cagnes est mis sous la protection de Saint-Pierre, patron de l'abondance et la Chapelle est édifiée par les pêcheurs avec en son sommet un petit campanile. Le Cros-de-Cagnes commence à devenir une petite agglomération avec sa mairie annexe, ses maisons de pêcheurs aux volets bleus (datant de 1928) alignées en enfilade rue des villas fleuries.
Généralement, les pêcheurs possèdent aussi un petit lopin de terre, permettant de cultiver des légumes pour leurs besoins familiaux. L'école fut construite en 1872, suivie d'un atelier de salaison au passage des ateliers (1880), d'une boulangerie place des Dardanelles, d'une épicerie et d'un coiffeur, d'une prud'homie en 1900*.
Entre 1920 et 1930, la pêche est à son apogée au Cros-de-Cagnes avec une centaine de bateaux et environ 200 pêcheurs faisant vivre un millier de personnes. En 1939, un port-abri est construit, rapidement obstrué par des graviers et des galets amenés par les courants ligures.
La haie d'honneur de Nice la Belle
En 1960, un épi en enrochement est réalisé, permettant ainsi au port d'accueillir des bateaux de plaisance (37 anneaux) et l'ensemble de la flottille de pêche du Cros-de-Cagnes.
Il ne faut pas oublier que le Cros-de-Cagnes est aussi la plus ancienne station de sauvetage en mer de la Côte d’Azur. Malgré les évolutions, " l'esprit village " subsiste au Cros-de-Cagnes qui a su conserver son port de pêche et ses traditions.
Aujourd'hui, le Cros-de-Cagnes est un mélange de traditions et de modernité juxtaposées où petit port et Chapelle des pêcheurs aux tons ocres côtoient loisirs nautiques praticables toute l'année, restaurants de plages et activités commerçantes dynamiques. Soleil, glisse et émotions fortes sont au rendez-vous du plan d'eau du Cros-de-Cagnes, devenu célèbre pour sa « Promenade de la Plage ».
Le programme des festivités réjouit enfants et adultes pendant le week end. Initiation à la rame traditionnelle, baptêmes de ski nautique et Baptêmes de voile pour les enfants. On embarque à bord de « La Marguerite » pour assister à des démonstrations de sauvetage en mer avec l'équipage de la S.N.S.M. du Cros-de-Cagnes.
Il y a bien sur la messe à l'Eglise Notre-Dame de la Mer. Mais avant la messe et la bénédiction, il y a les festivités sur le bord de mer piéton « Abysses: l’odyssée des mers ». C’est un spectacle déambulatoire inédit d'arts de la rue avec un impressionnant cortège lumineux qui s'avance dans la nuit...
la farandole du groupe "Nice la Belle"
Face à l'obscurité des abysses, on suit des animaux aquatiques à la bioluminescence surprenante : feux d'artifices éphémères, lanternes qui s’agitent... Cette déambulation de la compagnie internationale « Remue Ménage » est une aventure extraordinaire... un spectacle fascinant ponctué par un véritable concert pyrotechnique.
Un univers aquatique où flottent des méduses et des poissons. Et un ballet et une performance artistique pour deux voltigeurs qui enchaînent des figures aériennes depuis leur bulle d’eau… Ensuite vient la procession depuis l'Eglise Notre-Dame de la Mer accompagnée jusqu'à la Chapelle Saint-Pierre.
C'est là, sur la plage d'en face, qu’est brûlé un pointu. La tradition veut que ce soit la barque du plus pauvre des pêcheurs. Les pêcheurs du Cros ont souhaité que ce soit celle de l'un des leurs. Titou Garzio, qui les a quittés l'hiver dernier en laissant un grand vide.
La Ciamada Nissarda
Après l’embrasement de la barque suivi de la bénédiction, le public assiste à la bénédiction avec le groupe folklorique « Nissa la Bella. Le lendemain dimanche est consacré à l'aubade des pêcheurs et à la grande sardinade.
*L'institution est aussi ancienne qu'elle est méconnue du grand public. Pourtant elle constitue une corporation unique sur le littoral Français : la prud'homie de pêche de Cagnes vient d'élire ses représentants. Ils sont 4, dont 1 suppléant, et font respecter la loi, ou règlent les différents entre pêcheurs.
Plusieurs fois dans l'année, les élus se retrouvent au premier étage de la Maison de la mer. Dans cette salle occupée par une classe de « l'université de la mer », ils se retrouvent sous les plaques des pêcheurs Cagnois décédés.
Ils sont là pour régler les litiges avec les plaisanciers et entre les pêcheurs. Ils décident des tours pour aller poser les filets dans les endroits où il y a du poisson et faire le gendarme contre les braconniers.
Dansa dou pescadou per la ciamada
DIAPORAMA DE LA SAINT PIERRE
