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(Mairie du Cannet)
C'est en se promenant notamment, dans la vieille ville que l'histoire atypique du Cannet resurgit. La commune porte d'abord le joli nom d'Olivetum, en raison de ses cultures d'oliviers, implantées par les romains. Une importante route, la voie Julia (hommage à la fille de l'empereur Auguste), passe alors par les collines, et sa trace est encore visible de nos jours.
Raymond Peynet, citoyen d’honneur de la ville du Cannet, a peint cette œuvre en l’honneur de tous les jeunes mariés auxquels il a voulu offrir une étape poétique dans leur voyage de noce.
C’est jusqu’au XIe siècle que la communauté des moines de Lerins entretiennent ces terres de culture. Au XVe siècle en raison des ravages et des épidémies de choléra, les moines manquent de main-d'œuvre, et choisissent d'aller en Italie, plus particulièrement dans leur fief du Val d'Oneille pour ramener au Cannet 140 familles surnommées « les Figons ».
La chapelle Saint Sauveur et les fresques de Tobiasse (interieur, exterieur)
L'habitat va se développer autour des points d'eau formant de petits hameaux entourant les terres de culture. Le Cannet est alors le « grenier à blé » de Cannes. Mais les rapports entre « la ville » Cannes, et les « hameaux » Le Cannet, commencent à se détériorer.
Le pouce de Cesar Baldaccini
Les difficultés de coexistence entre les deux secteurs ont des origines multiples : mentalités, modes de vie, intérêts matériels et moraux diffèrent totalement. A partir de 1730, les Cannettans réclament leur indépendance. Un « Mémoire pour les habitants du Cannet contre la communauté de Cannes » est rédigé.
Les raisons développées en faveur de l'indépendance cannettane sont au nombre de quatre (territoriales, administratives, financières et sociales) et s'appuient notamment sur la distinction entre les habitants du bord de mer (Cannes), qui sont des pêcheurs et des commerçants provençaux, et ceux des terres intérieures (le Cannet) qui sont des agriculteurs d’origine Ligure.
Au bout du pied de la sculpture, la villa de Picasso
Ainsi, par un arrêt du Conseil d'Etat du 9 Août 1774, Louis XVI leur accorde le droit de s'ériger « en corps de communauté distinct de celui de Cannes ». Autrement dit, il acte la séparation des terres du Cannet et celles de Cannes, constituant deux entités administratives distinctes.
Aro 5.0 de Steph Cop
Les Cannois font appel de cette décision. Mais, l’intendant des finances, oblige alors le parlement de Provence à enregistrer l'arrêt du Roi le 29 Janvier 1777. A compter de cette date, la commune va se développer vers Cannes au sud, et au nord vers Mougins, dont le démembrement en 1845, apporte au Cannet 400 ha et les limites actuelles.
Diane et Acteon d'Arman
Le repeuplement du territoire de l’arrière pays cannois par des gens du val d’Oneille (Imperia, Italie), en 1470, n'est pas un fait isolé. Il s'inscrit dans le processus d'un vaste courant d'émigration qui porta alors pendant plus d'un demi-siècle de véritables colonie de familles originaires de la Riviéra du Ponant vers les régions sises au-delà du Var (le fleuve), ou elles étaient établies par les seigneurs dans des villages abandonnés, sous le régime de l'emphytéose perpétuelle.
Le grand defi de Nicolas Lavarenne
Toutes les familles fondatrices de Biot, Valbonne, Mouans-Sartoux, Grasse, Pegomas et bien d’autres de l’arrière pays cannois viennent de cette région génoise depuis le XVe siècle (Ce sont eux aussi qui repeuplèrent Ajaccio en Corse, en 1520). Un juste retour des choses car les terres de Ligurie allaient jusqu’au massif de l’Esterel qui fut habité par les tribus Ligures (Oxybiens et Déciates) depuis l'antiquité. Jusqu'a Cannes, on parle aussi de mer ligure.
En haut Ginette de Cesar et en bas, Venus dans le vide de Sacha Sosno
Bien avant la création du Comté de Nice en 1388 et la dédition à la Savoie, la partie de la rive droite du Var jusqu’aux montagnes de l’Esterel, beaucoup de familles étaient pour la plupart d'origine génoise et bien enracinées dans ce territoire.
C'étaient d'abord les descendants des comtes de Vintimille, les Lascaris et plus tard avec les Grimaldi qui s’étaient fixés durablement à Cagnes, et s'installèrent en 1383 à Antibes avec leur suite.
Le banc des générations de Niki de Saint Phalle
Ainsi, dans cette fin de siècle, une nouvelle géographie politique se créa dans les Alpes-Maritimes : Nice et la rive gauche du Var isolés de la Provence par la frontière du Var; la République de Gênes séparée de Nice par le verrou monégasque et reliée à l'arrière-pays piémontais; les Grimaldi contrôlant la mer de Monaco et d'Antibes avec son arrière-pays.
Un bon gardien de Sacha Sosno
Les Doria de Dolceacqua et les Lascaris de Tende gardant leur autonomie et s'appuyant sur Gênes; et encore les Lascaris de la région de Grasse tendant à tirer à nouveau cette puissante commune dans le rayon de l'influence et de l'économie génoise. Encore une fois, tout bascula avec l’annexion de Nice à la France en 1860. Toutes ces identités basculèrent sous le joug de la Provence occidentale et on fit en sorte d’effacer de la mémoire l’histoire de ces peuples.
Le grand serein de Nicolas Lavarenne
En tout cas aujourd’hui, ce sont bien les artistes de l’école de Nice qui exposent dans les rues du village de Mougins. Ce mouvement pictural des années 50 qui a fait éclore des artistes mondialement reconnus et qui perpétuent l'esprit d'extrême liberté de cette école..
Ruelle du village de Mougins
Une vingtaine de sculptures monumentales à ciel ouvert qui s’est emparée du vieux village. Les Artistes sont parmi les plus grands sculpteurs du XXème siècle. En se baladant dans les ruelles, on part à la découverte des 21 sculptures exposées: des années 60, avec le mouvement des Nouveaux Réalistes, à la relève contemporaine.
Aro Collodi de Steph Cop
Un véritable voyage dans le temps dans un village bien connue des artistes, qui nous permet de découvrir au travers d’une ballade ludique, l’évolution de l’art sculpturale. Au détour d'une ruelle, vous pourrez croiser le Grand Pensif de Nicolas Lavarenne, le Pouce de César et bien d'autres créations signées Arman, Niki de Saint Phalle, Sacha Sosno, Théo Tobiasse ou Steph Cop.
Façade de l'ancien restaurant de Jean Marie Bigard
En quelques années ces deux communes des Alpes Maritimes ont rejoint dans sa philosophie artistique celle de Saint Paul de Vence. Le Cannet était déjà bien connu avec le peintre illustrateur Pierre Bonnard, la chapelle Saint Sauveur décoré par Tobiasse et le mur des amoureux de Peynet.
Grand Arc Nicolas Lavarenne
Quand à Mougins, il y demeura des artistes illustres comme Picasso, Jean Cocteau, Fernand Léger, Man Ray qui y habitèrent déjà à partir de 1937. Christian Dior, habitait au cœur du village où il donna le jour à ses plus célèbres collections.
Les Saltimbanques de Leo Tobiasse
*Au Cannet, on a pas oublié les origines de la commune en réalisant ‘l’Oranger du Patrimoine ». Cette œuvre représente l'arbre généalogique de ces 140 familles fondatrices du Cannet, dont les noms figurent sur des carreaux de grès émaillé.
Communo cephalite d'Arman
Le surnom de figon était donné aux paysans de la Ligurie occidentale à cause de leur coutume, qui dure encore aujourd'hui, de faire sécher les figues et d’en faire le commerce, puis, par la coutume d'apporter une corbeille de figues comme cadeau à ceux qui les accueillaient pour leur donner du travail. De nos jours le patois figon a perduré dans la région grassoise, méme s'il a été pervertie par le provençal.
Fresque des 140 familles fondatrices italiennes
DIAPORAMA DE LA PROMENADE