Réputée pour ses criques, ses calanques sauvages, ses rochers sculptés par la mer et ses fonds sous-marins limpides, l’Ile des Embiez est une île « semi-nature » crée pour le tourisme par l’entrepreneur opportuniste Ricard...Voui voui, celui du pastaga, c'est bien de lui que je parle !
Ce doit être la statue de Saint Pierre patron des pêcheurs ?
Accessible toute l’année au départ du port du Brusc sur la commune de Six-Fours-les-Plages, grâce à des navettes maritimes journalières, elle est préservée de la circulation automobile très limitée, mais pas du béton dans sa partie est. Elle possède tout de même 90% des essences végétales méditerranéennes connues, et est un refuge pour les oiseaux selon la Ligue pour la Protection des Oiseaux quand le tourisme de masse n’est pas la à mon avis ?
Hinano et Soso au marché tahitien de l'ile
Cela lui a valu d’être « éco-labélisée » Pavillon Bleu. Membre du réseau européen Natura 2000, qui réunit plus de 1700 sites terrestres et marins français reconnus pour la rareté et la fragilité de leurs milieux naturels, l’Ile des Embiez s’est toujours engagée à protéger son environnement (coté ouest de l’ile je suppose ?).
Un sentier nature jonché de panneaux à thème (histoire, géologie, botanique, zoologie…) favorise la découverte de l’île et de sa nature environnante. Pins d’Alep, arbousiers, plantes grasses, vignes, fleurs, massifs et buissons… Sur près de 100 hectares vivent plus de trois cents espèces à fleurs et à fruits, dont certaines espèces sauvages préservées.
On est accueilli par le jolie sourire de Vaehina
Situé dans le nord de l’île, le port Saint-Pierre des Embiez est un abri quelles que soient les conditions météorologiques. Il est accessible par tous les temps et dispose de 750 places. Il peut accueillir jusqu’à 150 bateaux en escale par jour..
Ouvert tous les jours, 24h/24h, il dispose de nombreux services adaptés à la plaisance pratique à l’année: gardiennage, ravitaillement, supérette Casino Shop, accastillage, aire de carénage… Franchise d’amarrage de quelques heures, en journée, quand le port n’est pas saturé.
L’île des Embiez, appartenant aux héritiers de Paul Ricard depuis 1958, s’étend sur 100 ha et présente quelque diversité: plages de fin gravier, côtes est sauvages ponctuées de criques, marais salants, et un vignoble qui donne les 3 couleurs de vin.
Chants religieux polynésiens appellés "Himene"
L’une des principales particularité de l’île est son activité viticole. Déjà en 1958 quand Paul Ricard l’a achetée, 10 hectares y étaient cultivés depuis 1901. La famille Ricard a perpétué cette tradition. On peut ainsi déguster et acheter la production locale directement à la cave du domaine: merlot, cabernet sauvignon, grenache, cinsault, ugni blanc, syrah, sauvignon blanc et rolle sont à la carte.
Quand Paul Ricard achète les Embiez, seuls restent un fort abandonné et une tour génoise en ruine au sommet de laquelle des générations de vigies ont guetté les pirates. Très vite il entreprend de protéger ce paradis et d'en faire une destination de rêve pour vieux débris comme votre serviteur du blog qui goutent au tourisme de masse pendant la saison estivale.
A l’époque, l’activité des marais salants avait cessé après mille ans d’exploitation (Longtemps exploitée pour la production de sel et de soude), Ricard le roi du pastis fait construire un port de plaisance, deux hôtels et une arène. Aujourd’hui, ces constructions (colonnes doriques et statues "à l'antique") donnent un charme insolite à cette île varoise.
Soso et Fateata
Forcément, les abords du port, plus urbanisés, le laissent moins entrevoir. Entre mâts, touristes, glaciers, hôtels et restaurants, quelques panneaux narrent l’histoire du site et surtout de son fondateur.
Mais qui est cet entrepreneur qui repose dans un tombeau sur l’ile des embiez ? Je connaissais le personnage pour son célèbre pastis, bien que je n’en bois que très rarement avec un peu de sirop de grenadine. Mais, gamin, je connaissais le nom car il possédait un domaine sur la commune de Mandelieu la Napoule ou se trouvait une aire de jeux pour enfant, un poney club, un restaurant, un hôtel, un club de tennis et déjà un domaine vinicole.
Plus tard, je découvris sa manade de Mejanes en Camargue avec son petit train, ses activités taurines dans l’arène et son BBQ de taureau. Paul Ricard, c’est d’abord l’histoire d’un fils de marchand de vin qui revait des Beaux Arts.
Pour tranquilliser son père, il apprend le métier, mais pour vivre son rêve, il décide d’inventer quelque chose, une marque de fabrique qui lui permettra de gagner sa vie et sa liberté de peindre. Il va inventer la recette qui donnera envie à tous de s’écrier: « patron, un Ricard ».
Alors, il bricole un laboratoire dans la maison familiale et se lance dans la bataille, il distille, rectifie et confectionne un pastaga sur mesure…. Et ça marche ! 300 000 bouteilles sont vendues la première année et en 1939, les ventes s’élèvent à 4 millions de litres.
Paul Ricard fut l’un de ces grands capitaines d’industrie du XXe siècle, un pionnier, un personnage entier comme le sont les gens du sud, frondeur, attachant, indifférent à l’argent et aux honneurs, un homme simple n’hésitant pas à aider les autres. Lorsque, j'organisais le festival « American Freedom » au theatre Jean Marais de Golfe Juan, la société Ricard m’offrait les bouteilles de pastis et les objets de la marque (casquettes, parasols, porte clé, tapis etc…) pour les 3 apéros que je proposais pendant les 3 jours du festival pour des milliers de personne.
Sur l’ile des embiez d’innombrables animations varient selon les saisons : régates, tournois sportifs, concours de pétanque, fête de la mer, marchés provençaux, jeux , concerts et pour l’occasion on tombe sur une messe tahitienne…
I te i’oa o te Metua, ’e o te Tamaiti ’e te Varua-Maitai. ’Amene. Cette messe originale faite par la communauté tahitienne locale est très originale. Entre catholicisme et culture maohi. Les tahitiens sont très croyants et l’église Sainte Cecile est bien remplie et bien plus joyeuses que les nôtres !!! C'était magnifique !
Un beau moment à ne pas manquer si vous êtes de passage sur l’ile des Embiez quand se passe cette cérémonie polynésienne. Aux Embiez comme dans toute la Polynésie, la foi chrétienne est très importante. Elle se vit en famille et dans la communauté paroissiale à travers la culture polynésienne. Avant la messe à l’église Sainte-Cecile de l’ile des Embiez, nous rencontrons ces paroissiens dynamiques avec qui nous célébrons la messe.
La tradition unique des "Hymene" remonte à la fin du XIXème siècle. Ces chants religieux résultent de la fusion entre les hymnes religieux des premiers missionnaires et les chants polyphoniques tahitiens, libres et voluptueux, d'avant l'arrivée des européens. Dès l'approche de l'église on entend les chants et ça donne envie de rentrer … ce qui n’est pourtant pas ma tasse de thé. Mais bon, comme vous pouvez le constater sur mes photos, les vahinés sont très accueillantes…
’Ei ’ia outou na te Fatu.
DIAPORAMA EMBIEZ