Des dizaines de camions chargés de mimosa alimentent la promenade Henri Clews
L’histoire de la fête du mimosa a connu des années fastes. Elle a également vécu des années noires, quand les hivers rigoureux, les incendies dévastateurs ou la guerre interrompaient momentanément sa programmation. Cependant, elle ne tomba jamais dans l’oubli, portée par quelques groupes d’amis et quelques familles ayant à coeur de maintenir la tradition…
La « carretto ramado » (charrette fleurie)
Depuis plus de 20 ans la nouvelle Fête du Mimosa est une tradition bien enraciné dans la région. Oui, le mimosa est notre fleur fétiche de la Cote d’Azur qui compose avec le vert de l’Estérel et le bleu de la Méditerranée le nuancier naturel de nos couleurs.
En organisant chaque année en février la Fête du Mimosa, Mandelieu la Napoule capitale europeene du mimosa rend un hommage appuyé à cette fleur éphémère qui a écrit tout un pan de notre histoire agricole et artisanale dans les Alpes Maritimes.
Un cupidon musclé pour des nymphes juveniles
Aux côtés de Nice et son carnaval, de Menton et ses citrons, Mandelieu-La Napoule et le Mimosa figurent parmi l’une des destinations privilégiées au cœur de l’arrière-saison. Une tradition fleurie, festive et populaire qui pèse sur le rayonnement économique et touristique de la Riviera.
Officiellement célébrée pour la première fois en 1931, la Fête du Mimosa a connu un vif succès jusqu’à une mise en parenthèse forcée en 1985 pendant une dizaine d’années, due à de mauvaises récoltes et des fléaux naturels... Elle renaîtra de ses cendres en février 1996.
Selon la tradition, l’organisation de la fête est confiée aux habitants de la commune, à ses associations et à son Comité d’Animation. Ensemble, dans la bonne humeur, ils fleurissent les chars de mimosa fraîchement cueilli. Un travail méticuleux de tressage des branches autour des sujets réalisés chaque année selon la thématique choisie. La bonne volonté de tous, donne à la fête une ambiance folklorique authentique reconnue par tous ses visiteurs.
La Banda "Sing and Sciuscia », de Sanremo
La dernière édition de la Fête du Mimosa en février 2016, a accueilli plus de 60 000 visiteurs. La Fête du Mimosa de Mandelieu-La Napoule utilise exclusivement du mimosa cultivé dans les forceries locales. C’est ainsi que les 12 tonnes de mimosa utilisées chaque année pour fleurir les chars et pour les batailles de fleurs sont achetées aux producteurs du Massif de Tanneron.
La Fête, tout en préservant son aspect populaire et folklorique, contribue donc à soutenir l’activité des mimosistes locaux. De plus, certains mimosistes se tournent aujourd’hui vers le tourisme et font découvrir leur métier aux visiteurs qui viennent les rencontrer.
Le travail méticuleux du tressage des branches se fait autour d’une carcasse en fer, recouverte de «grillage à poule». Ces maquettes sont réalisées chaque année selon la thématique choisie. Ensemble et dans la bonne humeur, ils garnissent les chars avec du mimosa fraîchement cueilli et fourni, exclusivement, par les mimosistes du « Triangle d’or» : des tonnes de fleurs sont nécessaires à la réalisation de ce merveilleux décor…
Nos amis portugais très présent dans la cité du mimosa
Si au même moment le Corso de mimosa de Mandelieu la Napoule doit faire face à la concurrence de Nice avec son Carnaval roi de l’énergie, de Menton avec sa fête du citron sur le thème de Broadway , il a engendré une forte participation et n’a pas eu à rougir de ses concurrents légendaires.
En haut femme brésilienne, en bas femme allemande
C’est 60 000 personnes qui ont pu découvrir le thème des 5 éléments. L’eau, la terre, l’air, le feu, s’unissent pour voir éclore la fleur fétiche de Mandelieu dans une farandole ensoleillée et carnavalesque. Le ciel bleu azur, le soleil et les températures printanières atteignant 24° en ce Dimanche 19 Février ont rendu fou de joie les touristes venant du monde entier agglutinés le long des promenades sous des déluges de décibels et de bouquets de mimosa et d’oeillets.
Emportés par la foule, les brins de mimosa ont fait le bonheur des visiteurs. C’est plus de 10 tonnes de fleurs qui ont été nécessaire à la confection des huit chars dont la structure métallique est édifiée durant deux mois par les carnavaliers niçois. Une quarantaine d’associations (environ 300 mandelociens) ont oeuvré à parer la « Planète Terre », « Neptune », et autre « personnage feu » de leurs boulettes aurifères et odorantes.
Du mimosa à la place de la bière ? j'en doute.....Können sie bitte lauter sprechen ?
Autre ornement de toute beauté, Miss Mimosa 2017 et ses dauphines dont les chevelures blondes étaient dans le ton. (Rappelons que Miss Mimosa est la seule concurrente de France admise hors ville ou village à pouvoir se présenter au concours des miss régionales pour celui de l'élection Miss France).
Couleur bleu également avec l’eau, les airs, mais aussi les uniformes des gendarmes et des policiers déployés pour assurer la sécurité des 331 artistes de six nationalité différentes et des milliers de spectateurs. Voila pour les chiffres, Le reste, on le dit avec des fleurs…
Tout y est, les inévitables brésiliennes qui mettent l’ambiance et la bonne humeur, les bavarois, invité officiel de la fête du mimosa qui venaient fêter le vingtième anniversaire de jumelage entre Mandelieu et Ottobrunn avec une importante délégation allemande, les italiens de La Banda "Sing and Sciuscia », de Sanremo avec des instruments qui sont «transformés» dans les symboles culinaires, fait par les musiciens eux-mêmes. Cafetières, moulins, râpes, casseroles, égouttoir et ainsi de suite. En bref, des petits chefs-d’œuvre.
Le groupe de l’association portugaise, communauté très importante à Mandelieu et sur la Riviera qui date depuis l’époque de Beatrice de Portugal épouse de Charles II de Savoie ainsi que le char des « chtis » la communauté la plus importante en dehors de la région Nord en France.
Tiens, justement à ce propos petit rappel historique sur les communautés brésiliennes et portugaises sur la Cote d’Azur. C’est lors de multiples séjours de l’empereur Pedro II et de sa fille Isabelle qu’ils importèrent au Bresil les corsos et le Carnaval à Rio de Janeiro. Le Carnaval de Nice a fait "école" dans le monde entier (dernièrement, c'est Budapest et une grande ville chinoise qui ont demandé aux carnavaliers niçois leur première organisation) .
Autres anecdotes, c’est à Mandelieu, où s’était installée la famille impériale brésilienne en exil, que vont naître Louis Gaston d’Orléans-Bragance en 1938 et Bertrand en 1941… Les deux frères, de retour au pays en 1945, mèneront campagne en vain pour la restauration monarchique au Brésil.
L’un des héritiers de la couronne, Pierre-Louis d’Orléans-Bragance, est disparu le 1er juin 2009 à bord du vol 447 Air France qui sombra au-dessus de l’océan atlantique… Si vous vous demandez pourquoi il y a tant de fête brésilienne sur la Cote d’Azur, vous saurez maintenant pourquoi…. C’est vrai aussi que le soleil attire le soleil !
DIAPORAMA MIMOSA