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Quand Napoléon, alors 1er consul, décide d’envoyer par mer une grande expédition afin de prendre pied sur la côte sud de l’Australie, encore inexplorée (Cook ira à l’est) et qu’on appelle « Nouvelle Hollande », il ignore le trésor qu’en ramèneront ses marins. Et Mandelieu-La Napoule est à mille lieues d’imaginer la fortune qu’elle en tirera un siècle plus tard...
Deux des fleurs symbole de la Riviera: L'oeillet et le mimosa
Six scientifiques regagneront la France, en mars 1804. Ayant triomphé de maintes tempêtes, infortunes et maladies, ils peuvent être fiers d’avoir parfaitement réussi leur mission. En effet, les cales des navires renferment des milliers d’échantillons de minéraux, des centaines d’animaux vivants, presque tous inconnus, ainsi qu’une multitude de plantes nouvelles parmi lesquelles... les premiers mimosas.
Il faudra attendre le second empire pour assister à l’expérimentation d’une culture en pleine terre du mimosa. Le premier Acacia dealbata aurait été planté, en 1864 à Cannes, dans les jardins du Château de La Bocca, par l’horticulteur Gilbert Nabonnand.
C’est ainsi que le mimosa apportera bientôt, en compagnie d’autres espèces subtropicales, une touche exotique aux jardins des somptueuses résidences que de riches hivernants (Lord Bougham, Marquis de Mores, Duc de Vallombrosa, Sir de Woolfield) érigent sur la Côte d’Azur (de Sanremo Italie à Théoule Alpes Maritimes) en cette fin de 19e siècle …
La nature du sol et les conditions climatiques de notre région sont particulièrement favorables à son acclimatation. Bien vite la plante, très prolifique, déborde des riches jardins clos pour envahir les pentes de la Croix des Gardes et les collines environnantes de Mandelieu et du Tanneron...
Bumbum brésilien cher au pote Berlusconi !
Aujourd’hui sur 130 km, la Route du Mimosa s’étend de Bormes-les-Mimosas (Dept du Var) à Grasse (Alpes Maritimes), son voyage ultime dans la cité des parfums. Cet itinéraire touristique, recommandé de janvier à mars, est typiquement le symbole d’une Riviera Côte d’Azur hivernale qui propose sous un climat doux, une sorte de villégiature itinérante entre bleu azur et jaune soleil.
Au kilomètre 108 de la Route du Mimosa, Mandelieu-La Napoule est une des huit étapes de cette itinéraire de découverte, entre Var et Alpes Maritimes, qui montrent tous les aspects du mimosa. En effet, chaque étape a sa spécificité.
Les touristes repartent avec les bras chargés de mimosa
A Mandelieu-La Napoule, il ne faut pas manquer durant toute la période de floraison, de janvier à mars, les randonnées pédestres dans la plus grande forêt de mimosa d’Europe, la rencontre avec les mimosistes et ainsi la chance d’assister à toutes les étapes de la vie d’une fleur : de son éclosion au parfum qui en sera extrait.
Car, c’est dans la capitale du mimosa que la célèbre fleur prend toute son importance. 90% de la production du mimosa part à l’exportation dans toute l’Europe. Le chiffre d’affaires généré est évalué entre 4 et 6 millions d’euros. Le prix de vente moyen : cinq euros/kilo (au départ de l’exploitation).
Contrairement à d’autres végétaux, le mimosa est vendu au poids et non à la tige. La pesée est donc obligatoire pour réaliser des bouquets de 150 à 500 grammes. Une fois confectionnés, ces derniers sont emballés dans des cartons ayant une capacité de 3 kg ou directement dans des seaux. Aujourd’hui, de janvier à mars, huit millions de bouquets sont envoyés dans le monde entier.
C’est grâce à la découverte d’un conservateur magique dans les laboratoires de Grasse, que la poudre «Chrysal», révolutionne la profession en 1967. Cette solution nutritive assure un épanouissement complet des bouquets immatures ainsi qu’une durée de vie optimale en vase de plus d’une semaine.
Ca va être difficile de rejoindre la moto..
Mandelieu la Napoule est sans contestation aucune la capitale européenne du mimosa. C’est le savoir-faire des horticulteurs locaux à qui nous devons ce magnifique patrimoine naturel. Respectant la tradition ancestrale, ils «cultivent le mimosa, l’entretiennent et l’aiment tout simplement».
C’est à Mandelieu que se trouve aussi une chapelle unique au monde. la seule ville à posséder une chapelle dédiée à Notre Dame des Mimosas ! Celle-ci fut construite en 1927 au quartier des Termes, grâce à la générosité des habitants pour la plupart paysans et mimosistes.
Quelques années plus tard, les princesses d’Orléans finançaient la construction d’une nef consacrée à Saint-Louis, à droite de l’édifice. Enfin, l’intervention d’un curé permit l’adjonction de la nef gauche. C’est dans cette chapelle qu’un concert inaugural donne, chaque année, le coup d’envoi de la fête du mimosa inspirée des fameuses cavalcades…
un défilé de carrosses ou de charrettes tirés par des chevaux (cavale) dont la tradition remonte au 17e siècle. Plus récent, le corso (signifiant «rue» ou «promenade publique» en italien) est apparu peu après la création de la «Côte d’Azur», à la fin 19e siècle. Dans la tradition populaire niçoise, c’est un défilé de chars fleuris, tirés par des ânes ou des mulets.
Tout comme le carnaval, il célèbre généralement la fin de l’hiver et coïncide avec la période du mardi gras. La « carretto ramado » (charrette fleurie) traverse allègrement le village, suivie de son cortège bariolé. Car les participants se griment et se déguisent pour se moquer avec bonhommie des travers de la société et attirer le regard du spectateur, en l’invitant à rejoindre la fête et participer à la liesse générale, au son de musiques locales…
Le mimosa est une fleur qui se décline aussi gastronomiquement. Je me souviens que chez ma grand mère, je me délectais de gros gâteaux décorés sur le dessus de perles jaunes cristallisées. Il s’agissait de véritables fleurs de mimosa confites que l’on ne trouve plus guère aujourd’hui que localement (confiserie Florian). Autrefois, la ville de Grasse en exportait pour les meilleures pâtisseries de France.
Une tarte tropezienne mais avec du mimosa..
Les gourmets trouvent au mimosa des senteurs de concombre, melon, violette, miel de fleurs, amande fraiche. Dans le pays grassois sont commercialisés: des sirops, guimauves, gelées, bonbons, chocolats, macaron au mimosa et même une brioche, la mimolette et une sorte de tropézienne, la Napouloise au mimosa sans parler des fainéantises, des sablés au mimosa....
Une recette mentonnaise de confiture de mimosa au pays du citron (Maison Herbin)
La fleur du mimosa symbolise la sécurité, l’élégance, la simplicité, la tendresse et l’amitié. Elle représente aussi l’énergie féminine cachée sous une apparente fragilité. C’est probablement pour cette raison que le mimosa est devenu, en 1946, l’emblème de la Journée de la femme célébrée chaque année le 8 mars.
DIAPORAMA MIMOSA