LE PETIT MONDE DE PEONE ….PAS PEPPONE !

Le village s'aperçoit quand on descend de la station de ski de Valberg

L’itinéraire s’appelle la route des Grandes Alpes ou encore la route des Brea du nom de l’école de ces peintres primitifs niçois qui ont réalisé les retables des chapelles et églises du moyen et haut pays niçois.

Péone dans le comté de Nice

De la Méditerranée au lac Léman la Route des Grandes Alpes, propose, sur près de 700 km et 16 cols la plus belle des itinérances à travers les Alpes sauvages… Le village de Péone se trouve sur cette route fabuleuse à l’intérieur du Parc National du Mercantour, le chef d’oeuvre des Alpes Maritimes.

Le torrent du Tuébi

A partir de Nice, il faut remonter la vallée du Var (le fleuve) par la Route Métropolitaine RM 6202, puis la Route Départementale RD 6202 jusqu’à Entrevaux. Peu après, au lieu-dit “Pont de Gueydan”, on prend à droite la route du col de la Cayolle (RD 2202) pour gagner Guillaumes. Une fois arrivé à Guillaumes, il ne reste plus que sept kilomètres pour trouver ce village caché.

A l’aube de l’histoire de notre région, Péone appartient au vaste domaine des Ligures dont les territoires s’étendent d’est en ouest entre le Var et l’Arno et du nord au sud entre les Apennins et la mer. Péone appartient à la tribu des Néméturi, laquelle sera soumise par les légions Romaines, leur nom est mentionné au trophée d’Auguste à la Turbie.

En 1444 le quartier (Valberg aujourd’hui) est cédé aux Péoniens par Beuil. Après la condamnation d’Annibal Grimaldi, la seigneurie passe à divers titulaires pour échoir aux Maffei, nobles de Turin qui conservent ce bien jusqu’en 1792. L’occupation française est pour tout le Comté une catastrophe.  Il faudra attendre 1936 et l’ouverture de la station de  ski de Valberg pour redynamiser le village.

Aujourd’hui, le passé a laissé aux Péoniens un étonnant patrimoine, architectural, rural et agricole. Péone s'est construite au gré de l'histoire du Comté de Nice historique, des Savoyards et des Grimaldi. Pourtant peu de touristes connaissent Peone. La plupart s’arrêtent à la station de Ski de Valberg qui appartient à la commune de Péone, mais peu continuent plus loin pour voir le village médiéval.

C’est un tord, car à Péone, de drôles de dames vous observent. Ou plutôt, les « demoiselles » de ce haut lieu géologique. Car c’est ainsi que l’on nomme les aiguilles dolomitiques qui dominent ce village typique du haut pays niçois. Petit village de montagne situé en bordure du Mercantour, Péone est bâti sur un éperon rocheux qui domine le torrent du Tuébi.

Il est dominé par les aiguilles dolomites nommées "Les Demoiselles de Péone". Impossible de rater ces curiosités minérales. Partons à la rencontre de ces aiguilles de calcaire qui ressemblent aux Dolomites Italiennes. Vous Suivrez le sentier qui conduit au cœur du village.

Au niveau de la fontaine, d'étroites ruelles longent les vieilles maisons. A l'approche de l'Eglise, se trouve le point de départ de la "Promenade des Demoiselles". La balade vous mènera tout droit aux rochers. Ils semblent presque artificiels, semblables à des menhirs géants, bâtis par la main d’un immense sculpteur.

Vous serez impressionnés face à ces cheminées rocheuses qui semblent parfaites, à la frontière de l'artificiel. Ces aiguilles dolomitiques sont composées d'une roches sédimentaire, la cargueule, que l'érosion a sculptée au fil des siècles. A leur pied, vous prendrez conscience de la taille imposante de ces sculptures naturelles.

D’ailleurs, si « Péone » se nomme ainsi, c’est tout simplement parce que pen, dans le patois local signifie « rocher ». Oubliés les menhirs. Le côté pile des demoiselles évoque plutôt un château fort crénelé. Une fois ces géants contemplés, vous poursuivez la descente sous le passage vouté, en prenant à gauche. Sur le chemin de la digue, vous apercevrez ces étranges colonnes naturelles sous un autre point de vue.

Vous pourrez voir les vestiges d'une ancienne forteresse médiévale. La promenade s'achève de l'autre côté du village. De retour sur Péone, vous admirerez les maisons aux façades en trompe-l’œil d'époque. Passages voutés, hautes maisons à colombages et balcons, vieilles pierres, cadrans solaires...

Péone possède une architecture médiévale montagnarde typique de la région. Elle se blottit au pied des Demoiselles qui veillent, tel un gardien, sur ce joli village médiéval. Une jolie escapade dans notre arrière-pays niçois ! Ici, cela reste le domaine de l’authentique, des valeurs et des traditions niçoises. Les habitants se sont forgés une identité forte que l’on ne retrouve pas sur le littoral envahi par les étrangers.

Utilisant les cols d'altitude pour se déplacer, les bergers transhumants ont pâturé sur les alpages depuis des temps reculés. Les Péoniens ont toujours tiré leurs subsistance de l'élevage ovin et caprin ainsi que du difficile travail de la terre, et ce jusqu'au milieu du XXe siècle. Encore aujourd’hui à Guillaumes il existe toujours une foire aux tardons.

Leur nomadisme, à l'intérieur d'un territoire communal vaste et escarpé constitue un cas original dans les Alpes du sud. Des terrains éparpillés sur 48km2, d'accès rendu difficile par la pente omniprésente, les rudesses du climat montagnard et la nécessité de tirer profit de l'ensemble des richesses de ce terroir ont conduit le Péonien à être nomade sur le territoire de sa commune.

Ceci constitue un exemple à peu près unique dans les Alpes occidentales. Les 700 à 800 âmes, recensées en 1703 se partageaient 533 fermes éparpillées dans le paysage, contre 209 lieux d'habitation au village. Le peuple montagnard connaissait une vie difficile au quotidien, en plus de la terreur des épidémies, des guerres et de la famine.

La présence des confréries de Pénitents et des nombreux lieux de culte s'explique par la nécessité de trouver secours et protection. Les premières habitations, de petites maisons de bois et de pierres regroupées, peut-être autour d'une église, au pied du château n'auront laissé aucune trace.

Tout au long du village, on peut retrouver des éléments caractéristiques des différents styles d'architecture qui marqueront l’histoire. De très nombreux éléments seront réemployés au cours des siècles: la démolition de certains bâtiments permettra la consolidation ou la construction d’autres.

Les façades à colombages représentent une originalité car, si l'usage de la technique des murs en pan de bois est courant dans les constructions isolées en montagne, il est en revanche exceptionnel dans les agglomérations des Alpes-Maritimes qui sont d’origine italianisante. Tout dans ce village ou presque rappelle que vous êtes dans un endroit authentique qui a gardé ses coutumes, ses moeurs, ses valeurs et son identité…..

Si vous passez par Péone, allez à la petite ferme. Ce sont des amis à ma fille et mon gendre. Les fromages (tomme, brousse, chèvre, faisselle et yaourt) sont excellents.

https://www.facebook.com/La-petite-ferme-de-Péone-1401686046617339/

L’originalité qui fait la renommée internationale et le plus beau titre de noblesse de ce petit village, vient d’une famille de riche négociant: les Clary. Cette famille est à l’origine de deux reines.  F. Clary eu 9 enfants parmi lesquels Marie Julie (1771-1845) mariée le 1er Aout à Joseph Bonaparte souverain de Naples  (1806-1808) et d’Espagne (1808-1813) et sa soeur Eugenie Bernardine Désirée (1777-1860) qui épousa Bernadotte en 1798, lequel deviendra roi de Suède en 1818. L’actuelle maison de Suede est issu de cette union. Napoleon, jeune général en 1794, avait ébauché une idylle avec Desirée, mais elle lui prèfera Bernadotte.

                           DIAPORAMA DE PEONE