L'histoire commence par les indiens
Les Estivales du Département des Alpes Maritimes, ce sont plus de 450 spectacles gratuits et hétéroclites qui sont offert pendant la saison estivale (Juillet/Aout) pour le public de la Cote d’Azur, mais uniquement pour des communes ne dépassant pas les 8000 habitants.
Le Conseil Départemental estime que les petites communes de l’arrière pays niçois et grassois ayant seulement quelques centaines d’habitants et souvent moins, ne peuvent pas assurer un budget culturel important. Alors, c’est prés de 147 petites municipalités qui bénéficient de ce coup de pouce.
80 tribus indiennes sont encore recensées en Amazonie
Ce soir, c’est au tour d’Aspremont, petit village qui se trouve au nord de Nice à environ une dizaine de kilomètres. Comme la plupart des villages perchés du comté de Nice, une visite du village demande un effort physique considérable (escaliers très pentus), mais la récompense est au bout du chemin ruelles pavées, passages voûtés, magnifiques maisons médiévales en pierres de taille ou façades colorées à l’italienne, jardinets secrets et terrasses fleuries de bougainvilliers ou de lauriers, petites fontaines et gros lavoir, coins et recoins…
L'Orixa yemanja déesse de l'eau de la mer et des rivieres
Et partout, d'où qu'on se trouve, la même vue éblouissante sur la Grande Bleue au loin : paradisiaque ! Malheureusement toute la journée, le département a été classé en « alerte orange » orage. Et le spectacle qui était prévu en plein air a du se rabattre dans la petite salle des fêtes Caravadossi. J’arrive donc vers les 20h avec une petite pluie fine et fraiche pour la saison.
Les plus optimistes diront que c’est de l’or pour les jardins après cette canicule sévère. Mais pas de quoi alarmer un touriste ! La journée a été pluvieuse mais sans plus…. L’assistance dans la salle des fêtes est pourtant plutôt maigre. A peine 250 personnes ont bravé les intempéries que l’on annonçait violente. Le peu de monde explique sans doute cela.
Il est difficile de faire sortir un niçois quand il y a 4 gouttes qui tombent sur la cité des anges. La pluie ici, c’est presque la fin du monde ! Et quel dommage, car le spectacle fut de toute beauté, joyeux, convivial, chaleureux comme peut l’être le peuple brésilien. Je suis toujours époustouflé de voir ces gens souvent dans la misère des favelas, mais qui ont toujours le sourire et une joie de vivre qui les représente constamment.
Le contraire des français acariâtres n'est ce pas ! Je ne vais pas vous faire à nouveau l’histoire des liens qui unissent le comté de Nice avec le Portugal et le Brésil : Beatrice de Portugal qui se maria en la cathédrale de Nice avec notre roi Charles II, L’empereur Pedro II et sa fille Isabelle qui séjournerent souvent à Nice lors du carnaval. Garibaldi et le Brésil bien sur et une communauté portugaise importante qui migra au XXe siècle pour trouver du travail et qui bien sur choisi la région niçoise plus adapté à leur mode de vie …soleil et chaleur.
La culture afro bresilienne
Le spectacle de ce soir est né d'un souhait d'aller un peu plus loin dans la culture brésilienne en parlant de rythmes et danses pas tellement connues en dehors du pays. En passant par la tradition et la modernité…
Lors de ce voyage autour des différentes régions du Brésil vous allez connaître les rythmes vivants et chaleureux de chaque coin en passant par Le Carnaval de Rio, les indiens, la religion orishas, l’Amazonie, les favelas, l’influence européenne et portugaise lors de la colonisation ou encore la fête qui règne au Nord-est du pays tout au long de l’année ! Et bien évidemment un clin d’oeil au football la seconde religion du pays.
Le forrò une danse tres sexy
Le Brésil a été crée dans un carrefour culturel, comme une grande et belle rencontre, le noir d'Afrique, le blanc européen et le "beige" ou le "pardo", l'indien naïf et aimant de cette terre. Ce qu’a voulu faire Traca-ta, c'est vous raconter un peu de cette histoire, sans oublier l'influence internationale qui sculpte en permanence les traditions.
Le groupe se compose de très bons musiciens à la fois niçois et brésiliens puisque le batteur Cedric le Donne est marié à la sublime chanteuse à la voix puissante: Camilla Campos Le Donne qui est aussi danseuse et narratrice exceptionnelle. On retrouve Franck Le Donne, le papa et Luciano Dantas le guitariste et Leleco à la percussion. Mais le spectacle, c’est aussi des danseurs et des danseuses: Christelle Yaya, Fernanda Alves, Julio Libreiros, Josy Telles, Washington Broux, Marcus Cecconi.
Lorsque l’on pense danse brésilienne, c’est évidemment la samba qui vient en premier ! À la fois genre musical et danse nationale du pays, la samba est apparue au début du XXe siècle dans les bidonvilles de Rio, où elle avait été « importée » par les esclaves originaires d’Afrique de l’Ouest. La samba peut se danser en solo ou en couple sur une musique binaire à deux ou quatre temps, et connaît de nombreux sous-genres.
Camillia Campos Le Donne chanteuse, danseuse et narratrice
La samba la plus célèbre s’appelle Samba No Pé (la Samba des Pieds). C’est celle que l’on pratique dans les rues lors du célébrissime Carnaval de Rio qui ne l’oublions pas a été copié sur celui de Nice lors du séjour de l’Empereur Pedro II et sa fille Isabella dans la cité azuréenne.…
Mais, il n’y a pas que la samba ! Connaissez vous le matchiche ? Non ?! Le matchiche c’est l’autre tango. Originaire d’Afrique et pratiquée par l’ethnie Chopi du Mozambique, le matchiche est apparu à la toute fin du XIXe siècle au Brésil, à une époque où le tango envahissait l’Argentine. La similitude entre les mouvements a d’ailleurs valu au matchiche le surnom de tango brésilien.
Les cangaceiros sorte de barbets niçois qui résistaient à l'ordre établi du gouvernement imposé
Le matchiche se danse en couple, sur un tempo vif, à deux temps. Premier genre brésilien à conquérir la France, le matchiche fut chanté dès 1905 par Felix Mayol, par ailleurs interprète de « Viens Poupoule »… Puis, vient le forrò, mariage de l’Ancien et du Nouveau Monde.
Les danses festives du nord du Bresil
Danse traditionnelle du Nordeste, région située, comme son nom l’indique au nord-est du Brésil, le forrò se danse sur un air d’accordéon, de triangle et de zabumba, une sorte de tambour aplati. Ce mélange détonnant marie les sonorités précolombiennes, les percussions, aux tonalités européennes de l’accordéon. Le forrò se danse en couple.
Le pas de base est d’une simplicité désarmante : deux pas à gauche, deux pas à droite ! Cette danse de salon, sensuelle et même légèrement sexy, connaît un certain succès à Nice. Lors du festival culturel brésilien de Yemanja, la soirée se termine par le forrò dans un établissement niçois bien connu.
C'est la samba.... avec Christelle Yaya
Ensuite vient le coco (pas la noix, ni les melanchoniste), la danse populaire venue des confins de l’Afrique. Dansé en paires, en files ou en cercles, le coco est une danse typique des régions du nord-est du Brésil, tout comme le forrò. Exécutée traditionnellement à l’occasion de fêtes populaires, cette danse aux origines africaines s’accompagne de quatre instruments : le triangle, le ganzá, le surdo et le pandeiro. À ceux-ci s’ajoute le claquement des tamancos, les sandales en bois des danseurs .et leurs applaudissements conjugués à ceux de l’assistance.
Je termine avec le passinho auquel ses moves ont conquis la planète. Prenez un soupçon de samba, un zeste de hip-hop et une pointe de free-step (que vous retrouvez dans l’émission Danse avec les…), mélangez bien le tout : voici le Passinho ! Signifiant « petit pas » en portugais, cette danse née dans les favelas cariocas a rapidement fait le tour du globe, grâce aux plateformes de partage de vidéos.
Sur les plages de Copacabana...soleil, chaleur et bonne humeur
Le Passinho ne se danse pas, il se vit ! À l’instar des récentes tektonik et autres Harlem shake, cette danse est surtout une succession d’attitudes, tantôt nonchalantes, tantôt carrément énervées ! Je pourrais encore citer la capoeira qui est à vrai dire un art martial mais qui ressemble à une danse.
Camillia une artiste complète et fantastique (loin de la médiocrité que l'on voit à la TV)
Les esclaves cachaient cet art du combat en une danse pour ne pas se faire repérer par les esclavagistes. Et puis pour terminer, comment ne pas faire le lien entre les cangaceiros brésiliens et les barbets niçois ?
Le Carnaval de Rio
Traca-ta nous a exécuté la danse des Cangaço, une forme de révolte contre la domination des propriétaires terriens et le gouvernement, beaucoup d'hommes et de femmes ont décidé de devenir des bandits nomades (les cangaçeiros), errant dans les grandes étendues de l'arrière-pays, cherchant de l'argent, de la nourriture, dans un esprit de vengeance. Des similitudes avec nos barbets niçois se battant contre les révolutionnaires français qui commettaient des actes ignobles dans notre comté….
Bunda bunda le sexisme n'existe pas au Brésil le BumBum est meme une institution !
PICHIN ISTORIA DOU BRAZIL (en lenga nouostra)
Le Brésil est une aquarelle multicolore où coexistent actuellement plus de 193 millions de personnes. Sur ce vaste territoire, du sang de multiples origines se mélange constamment en générant des nuances toujours nouvelles. End rapport donc avec le titre de mon article.
Aujourd’hui, le Brésil possède le plus grand nombre de peuples indigènes encore cachés de toute la planète et l’on estime qu’un total de 80 tribus isolées vivent en Amazonie. Le Brésil a été le pays d’Amérique du Sud qui a reçu le plus grand nombre d’esclaves: les Noirs, transportés depuis l’Afrique comme du bétail, y forment ainsi l’une des composantes les plus importantes de la diversité culturelle.
Josy Telles et Nanda
Au moins sept millions d’esclaves noirs ont été introduits au Brésil entre le début de la conquête et l’abolition de l’esclavage en 1888. En 2008 au Brésil, la population noire atteignait les 85 millions de personnes, c’est-à-dire 44% de la population brésilienne.
Spectacle produit par Philippe Frache d'Arco (directeur artistique, realisateur)
La découverte des mines d’or au Brésil à la fin du XVIIe siècle a été le détonateur qui a lancé le début d’une immigration massive d’aventuriers qui ont quitté leur pays d’origine pour s’abandonner aux promesses du nouveau monde. L’immigration massive de Portugais se réalise au cours du XVIIIe siècle quand 600.000 Portugais s’établissent sur ces territoires.
Cependant, après l’indépendance du Brésil, les portes ont été ouvertes à tous les immigrants d’origine européenne qui voulaient s’établir sur ces nouveaux territoires. Les migrations les plus significatives au Brésil ont été d’origine italienne , espagnole et juive. Le multiculturalisme est devenu l’une des plus grandes richesses du Brésil et cela s’exprime dans tous les domaines. Bien que les cultures indigènes et noires aient été significativement réduites sous le joug de la colonisation, l’esprit de ce peuple s’est maintenu intact.
je termine par des garçons. Vous voyez que je penses à vous ...les filles !
DIAPORAMA TRACA-TA