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Catherine Raveau auteure, comédienne et humoriste barrée, fait son show avant le défilé
Ben Vautier est avec Arman, Cesar, Martial, Raysse, Yves Klein, Chubac, Bernar Venet ou Robert Malaval, le pape du mouvement Fluxus avec tout ce que cela comporte d’iconoclastie, de happening et d’humour, chez le personnage. Figure artistique majeure de la seconde moitié du XXe siècle, Ben est connu pour ses actions et ses peintures. Sa production, à la fois réflexion philosophique et impertinente sur l’art, intègre notre quotidien dans ce qu’il a de plus particulier. L’éthnisme, l’ego ou la vérité constituent également des questionnements chers à son œuvre.
Presque sérieux, il énonce : « Il existe ici un espace de pensée que l’on ne trouve pas ailleurs, une philosophie qui questionne les limites de l’art. L’Ecole de Nice reste la référence du nouveau réalisme mondial et le 109 son lieu de prédilection.
Les invités s'installent tout autour de la scène....génération Jack Kerouac ?
Après son expo chez Youri rue de Seine à Paris, "L’incroyable foutoir, moins bordel que Magasin de souvenirs bien rangés” et avec quelques oublis (un bidet avec un cactus, une énorme cage en bambou, un vrai babyfoot, une estrade pour pontifier et un WC de type très particulier), Ben s’essaye dans sa ville de Nice à une nouvelle démangeaison de l’esprit (on osera dire de l’ego eu égard à son interprétation d’un tel concept).
Il n’est plus temps pour lui de peindre les girafes même s’il pourrait se lancer dans un manifeste pour ceux qui “ont le cul dans le sac” et qui ont envie de dire quelque chose mais qui ne savent pas quoi dire. C’est pourquoi l’artiste pourrait devenir pour eux une grâce sanctifiante et un porte-voix.
Ben organise donc pour les journées du patrimoine au 109 un défilé de 30 de ses robes. Celui qui dit n’avoir jamais cousu un bouton et ignore tout du repassage (et on le croit) ose donc la création couture pour une double raisons : « j’adore les défilés à ma télé / j’ai envie de faire de la haute couture et ce n’est pas les idées qui me manquent ».
Tout est déjà prévu : robe peluche, robe disques vinyle ou CD on l’ignore ? robe sac (c’est déjà plus classique), robe de bouteilles en plastique et quelques emprunts à une de ses copines. Bref, cela risque de ne pas être vraiment de la haute couture…
Pour l’occasion, l’artiste se fait courtier à « Elle » ou « Marie-Claire » en affirmant qu’il existe deux catégories de robes : « Celles que l’on n’ose pas porter et celles qu’on ose porter. Quand on veut dire d’une femme ». Ben fait donc du Ben en affirmant présenter « du choc, mais du mettable ».
Un peu excentré non ?
Certes, Jean Paul Gaulthier, Tom Ford et les autres peuvent dormir tranquilles. Mais cela vaut le détour. De quoi voir de biens beaux sapins de Noël mobiles et animés.
Le fruit défendu......
Tout commence, sur un blues électrique, par un défilé de mode quasi « classique ». Les mannequins de toutes les formes sont chaleureusement applaudis tandis que Ben glapit ses commentaires. En fait, ce ne sont pas des modèles très courants, achetés chez l’abbé Pierre pour trois francs six sous.
Rideau à système électrique ?
« 8 € la robe, j’écris dessus, ça fait 1.000 € ! » éructe Ben avec lucidité. Les tenues sortent de l’ordinaire, comme cette jeune fille dans son étui en carton sur lequel on lit « Je n’ai plus rien à me mettre ! ».
Eyes wide shut.....les miens sont grands ouverts
A l'image de son personnage, Ben révèle une collection pour le moins osée et farfelue. Composées en matériaux recyclés, trente robes se déclinent autour de petits noms décalés: "Pourquoi pas ce soir" laisse entrevoir par deux trous les seins de la mannequin tandis que la pièce maitresse de tout défilé, la robe de mariée, est une tringle à rideaux sur laquelle les mots "haine" et "amour" se battent en duel.
Eternel provocateur, ce dernier s’amuse avec ces robes et ajoute d’un air plein de malice : "celle-là je l’ai achetée dans un sex shop !. Tina Kunakey la compagne de Vincent Cassel est de la partie et volerait presque la vedette à Ben. Mais, surprise qui n’en est pas une ? Le plasticien n’a pas dit son dernier mot, bien décidé à ne plus seulement être, comme il le dit lui-même, "le peintre qui fait toujours des écritures".
En haut Tina Kunakey et en bas à qui s'adresse t'il ? Peut être à lui même...
A 83 ans, Ben s’avère être encore ce grand rêveur et se voit déjà pousser la chansonnette : "Je vais devenir chanteur de blues, j’ai envie de chanter". Plasticien, couturier et bientôt parolier ? Ben n’a pas finit de nous étonner.
Echange une de 60 contre deux de 30.... annonce à voir sur le Bon Coin
Mais trêve d’élégances, on fonce dans la salle d’exposition, où tout ce qu’on voit met de bonne humeur. L’immense espace des anciens abattoirs de Nice lui est offert pour une exposition personnelle. Ben Vautier a préféré se contenter du tiers pour inviter plus de cent autres artistes à l’entourer au 109.
Euh.....je prefere passer mon tour pour la traduction
Alain Snyers et ses caisses de tissus de mensonge, Michel Rabanelly dit "Raba" et ses assiettes siglées. Il y a aussi des célébrités comme le coin-salon de Robert Combass, avec table, chaises, tableau et tapis reconnaissables à leur intensité colorée, et une pièce de Yoko Ono.
Encore 2 mn à ma montre.....
Mais aussi des créateurs en devenir, comme Anne-Laure Wuillai et ses sachets de mer Méditerranée sur présentoirs ou en caddie. Du sang neuf, il y en a. Et des cadavres, mais des cadavres exquis. Cent vingt artistes se côtoient et souvent se répondent sur les murs du 109, un lieu ramené à la vie, sa grande halle reconvertie, ces anciens abattoirs en bordure de voie rapide n'ont rien d'un musée mais l'esprit libre et les petits moyens d'un squat..
Pinceau ou ticket de métro ?
Pas d’abattage, un peu de copinage, beaucoup de remue-ménage. On peut y croiser un homme en chair et en os dans une chambre froide. Une autre chambre, mais celle-là nettement plus chaude, permet à Ben de laisser libre cours à ses fantasmes, l’entrée protégée par un rideau comme autrefois celle des sex-shops.
Il faut boire à la source......
Des œuvres interlopes, d’autres plus sages, et la santé d’un Ben Vautier dont le baby-foot porte ce message: La vie est compétition. Dessins, peintures, sculptures, installations, des grands noms et des talents à découvrir ; on peut même déposer des objets et en reprendre dans le Tas d’échanges.
Figure artistique majeure de la seconde moitié du XXe siècle, Ben est connu pour ses actions et ses peintures. Sa production, à la fois réflexion philosophique et impertinente sur l’art, intègre notre quotidien dans ce qu’il a de plus particulier. L’ethnisme, l’ego ou la vérité constituent également des questionnements chers à son œuvre.
Et pourquoi pas une autre.....
L’histoire de Ben et son art sont profondément ancrés dans le territoire niçois. Il a quatorze ans quand il s’installe à Nice avec sa mère. Dix ans plus tard, à la fin des années 50, il ouvre une boutique de disques d’occasion, 32 rue Tonduti de l’Escarène (j’avais l’habitude d’aller dans son ex boutique pour trouver ce que l’on appelait à l’époque des albums pirates).
Ca peut se faire.....je ne manque pas d'idées
Rapidement, il en transforme la façade en accumulant quantité́ d’objets. Le « Magasin de Ben » est né. Ce lieu de rencontres et d’expositions devient le rendez-vous des principaux artistes de l’école de Nice : Ben est convaincu que « l’art doit être nouveau et apporter un choc ».
Ben Vautier. Est ce que tout est art ?
Dès 1959, il réalise de nombreuses performances, dont « Je signe la vie » ou « Regardez-moi cela suffit » sur la Promenade des Anglais. En 1963, il invite George Macunias à Nice pour le premier Festival mondial Fluxus et Art total en France. Acteur historique de ce mouvement, à cette occasion, Ben signe Nice « œuvre d’art ouverte » sur le Mont Alban.
Nissa libra dés ce soir oui ! Independencia per sempre
Lorsque le « Magasin de Ben » intègre la collection permanente du Centre Georges-Pompidou en 1975, il transfère ses activités chez lui, sur la colline de Saint-Pancrace à Nice. Ben poursuit l’organisation d’expositions avec notamment « Supports/Surfaces, la Figuration Libre » et lance les premiers débats Pour ou contre.
Expo Ben et ses amis au 109 avec Miss Tic et Yoko Ono
Très impliqué dans la scène contemporaine, Ben soutient depuis toujours de jeunes artistes, encourage les rencontres, et donne son point de vue sur l’actualité, au départ par des tracts, des affiches et journaux, aujourd’hui par des newsletters riches et régulières.
Si tu as chaud, tu peux enlever ta peluche !
L’événement Nice 2019: l’Odyssée du cinéma, résonne aussi comme un appel à l’importante production iconographique de Ben. Caméra au poing depuis 60 ans, il a constitué un fonds filmique considérable, suivant l’évolution des techniques, leurs supports et leurs usages. Aux terrasses de cafés ou lors d’événements artistiques, il capte des moments, interpelle de nombreux anonymes et artistes qu’il convoque sur l’instant.
*Yves Saint Laurent n’y aurait sans doute pas retrouvé ses petits, John Galliano si ! Le défilé "haute culture" que Ben a organisé ce samedi au 109 à Nice était à l’image de l’artiste : fun, déjanté, cocasse, limite provoc, plein de fantaisie et de charme. À l’issue du passage des mannequins, ovations pour le maître de cérémonie, ravi de cette performance.
P........on s'est bien marré avec Ben ! Nice une ville peuplée d’irréductibles nissarts qui résiste encore et toujours à la morosité française…
DIAPORAMA DEFILE