MONS EN PROVENCE, UN VILLAGE DE CARACTERE

je vous propose de quitter la côte surpeuplée, et d'aller découvrir, l'espace d'une journée, un village du Var, au travers de son histoire et de ses curiosités. il faut aller à Mons, village en limite du département du Var, dernier village avant la route Napoléon qui marque la frontière avec les Alpes-maritimes, planté sur son éperon rocheux à 800m d’altitude à ne pas confondre avec Mons en Belgique bien sur !

Les restanques d'oliviers en pierre seche

Quelle merveille ce territoire façonné par l'homme ! Depuis qu’en 1481, le Seigneur du village fît venir des familles de la Ligurie* ( la méme chose se reproduira en 1831 avec le cholera) voisine, autour de Vintimille, mais aussi de Gênes, pour repeupler Mons dévasté par les épidémies de peste.

Grande culture de l'olivier à Mons

Et on comprend pourquoi le village est si typique de ces villages que l’on retrouve en Italie du nord, car ce sont les bons maçons italiens qui participèrent à la construction de la ville et de ses remparts, mais aussi des paysans courageux et travailleurs qui vont modeler le paysage rural, en construisant murets, calades et restanques (les faïsses en nissart).

Panorama sur la baie de Cannes et des iles de Lerins

ils ont aussi apporté avec eux, la culture de l'olivier, travaillé à la transformation des figues, d'où leur nom "les Figouns",  et développé l'élevage : au 18e siècle, on dénombre 12 000 bêtes. Au début du 19e siècle, le village compte plus de 1000 habitants, alors que St Raphaël en a moins de 900 !

Visite du village de Mons

J’arrive en moto par la D105 qui passe par Saint Cezaire et les gorges de la Siagne, et en arrivant à hauteur de la chapelle Notre-Dame, je domine le village… J'admire le panorama qui s'offre depuis la table d’orientation dont on aperçoit Cannes et les iles de Lerins, Sainte Marguerite, l’ile du masque de fer et saint Honorat l’ile aux moines.

Un village de pierres

C’est magnifique !  Je commence la visite du village à partir de la Chapelle St Sébastien, dont une partie abrite la Mairie. La plupart des vieilles rues étroites datent des XI & XIIIe siècle dans le quartier de "Château-Vieux"; des arcades, des porches conduisent d'un quartier à l’autre, des ruelles aux noms évocateurs et charmants : impasse du vieux trou du muletier, porte bouffante, "carriero roumpe-cuou ».

Placette du village et sa fontaine

J’aperçois sous un porche l'église Notre Dame, elle date de 1250, mais a été agrandie à diverses époques : 14e, 15e et 17e siècles. Bien sûr, je me  mets en quête des incontournables...campanile, fontaine...et des petites épiceries accueillantes comme autrefois.

ruelle et calade

Il faut prendre le temps de se promener dans les belles rues caladées, admirer les beaux assemblages de pierre calcaire, utilisée pour les frontons des portes anciennes ou les escaliers dans le village… Le village tout entier est coquet, entretenu, en grande partie restauré, comme le prouve le nombre d'habitants qui ne cesse d'augmenter depuis les années 60.

Eglise paroissiale et son campanile en fer forgé

Je passe maintenant devant le château de Beauregard qui appartenait précédemment au Comte et à la Comtesse Guy de Cheyron du Pavillon et qui était dans cette famille depuis 1926 et qui l’on transmit ensuite au comte Patrick de Clarens.

Ruelle fleurit de jasmin

Aujourd’hui, le château vient d’être racheté par Pierre Casiraghi. Depuis sa plus tendre enfance, le fils de Caroline de Monaco et de l'homme d'affaires italien Stefano Casiraghi est passionné par le Moyen Age.

Il ne s'agit pas de n'importe quel bâtisse puisqu'il s'agirait du lieu de naissance de l'arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de Pierre Casiraghi. Et pour l’anecdote, petite curiosité généalogique :

le propriétaire de l’un, Guy de Cheyron du Pavillon, descend de deux frère de l’empereur Napoléon 1er (Joseph et Lucien), et le futur propriétaire du second, Pierre Casiraghi descend d’une fille adoptive de Napoléon 1er (une Beauharnais a qu’il avait fait épousé l’héritier du Grand-Duché de Bade).

Un joli rosier

Construit en 1470 avec des pierres qui restaient de la cathédrale de Florence, le château pourrait bientôt être utilisé comme demeure secondaire de la famille Grimaldi. Je reprends ma route de retour en direction de Saint Cezaire pour faire une halte rafraichissante dans ce village du haut pays grassois car deux curiosités méritent que l’on s’y arrête.

Ruelle et calade

Dans un paysage typique du haut pays grassois sur la commune de Saint Cezaire sur Siagne, un ensemble de 9 puits probablement sur des vestiges de l’époque romaine, dits « puits de la Vierge » (ou puits d'Amon) couverts, creusés en plein champ, autour d'une importante source qui a alimenté le village en eau potable jusqu'en 1870.

Quatre des neuf puits sont recouverts d’une voûte hémisphérique et comportent un bâti d'environ 2 mètres de diamètre, percé d'une ou deux ouvertures rectangulaires normalement fermées par un volet; l'un d'eux possède deux ouvertures et une corniche et étaient destinés à la consommation humaine.

Chemin des remparts

Les cinq autres, possédant un entourage assez bas avaient des margelles aujourd’hui disparues, qui ont été remplacées par un cimentage, entourés d’auges et équipés de crochets dans la pierre, qui étaient quant à eux destinés aux animaux.

Petit potager

On y conduisait notamment les troupeaux de moutons en transhumance. Ces puits sont alimentés par une nappe phréatique très stable, dont le niveau ne baisse que d'un mètre en été. Ce village possède aussi plusieurs sites préhistoriques, mégalithiques et romains 8 dolmens, 7 oppidums.

Autre curiosité par son appellation et qui montre bien l’influence Nisso-italienne, est la Chapelle Notre-Dame-de-Sardaigne qui fut construite par les Moines de Lérins, propriétaires à cette époque de la plupart des terres du village. L’église est citée entre 1138 et 1143 dans une bulle du pape Innocent II.

Passages voûtés

Église paroissiale jusqu'en 1720, elle est ensuite délaissée car devenue trop petite pour contenir tous les fidèles, et devient la chapelle du Sarcophage. Certains détails architecturaux (présences de griffes à la base des colonnes) peuvent montrer que la construction de l'édifice doit dater de la fin du XIIe siècle. Classé Monument historique depuis 1939.

La boulangerie épicerie lieu de vie d'un village isolé

Comme l’annonce par ailleurs un panneau à l’entrée du cimetière, la chapelle abrite également un sarcophage du IVe siècle découvert au début du XIXe siècle dans le quartier des vallons.

Chateau communal

La traduction de l'inscription permet de savoir que ce sarcophage contenait les cendres de Marcus Octavius Népos qui mourut le jour de ses 18 ans au moment où il allait entrer dans une école militaire.

Chateau de Beauregard à Mons appartenant au fils de Caroline de Monaco

Son père Marcus Octavius Valérianus et sa mère Julia Sempronia dans leur malheur ont élevé ce monument, qui fut utilisé comme abreuvoir après sa découverte. On trouve également le buste reliquaire de saint Césaire datant du XVIIe siècle, en bois polychrome et or.

La chapelle Notre Dame de Sardaigne à Saint Cezaire

Il contenait une phalange du saint évêque dont l'authenticité fut confirmée en 1679. Encore une bien belle balade dans l’arrière pays loin du tumulte du littoral qui est deja agité après les premiers jours de déconfinement.

Puits romains à Saint Cezaire

Mais, vous avez l’habitude, dés que la saison arrive, vous ne me voyez plus sur le littoral jusqu’a l’automne. Je laisse cela aux sauvages des touristes de masse et j’évite par la même occasion le  virus du covid grippal manipulateur (VCGM) !

*Comment Nice et le Royaume de Sardaigne a échappé au choléra et a ensuite repeuplé les villages de Provence qui furent exterminés

L’inquiétude règne depuis les années 1820 en Europe puisque, parti en 1817 des bouches marécageuses du Gange, le choléra avait atteint en 1831 Saint-Pétersbourg, Varsovie, Berlin, Londres et, en mars-avril 1832, Paris. Pour les terres de Piémont, Sardaigne, Nice et Savoie, l’administration sarde prend des mesures préventives dès le début des années 1830. Dès le 11 octobre 1831, le roi Charles-Albert promulgue un édit qui prévoit des peines sévères pour ceux qui violeraient les lois et les règlements sanitaires « tandis que nous nous occupons, rappelle l’édit, à préparer et à établir toutes les mesures capables de mettre nos États à l’abri de la funeste maladie qui ravage aujourd’hui plusieurs contrées de l’Europe… pour le cas où elle viendrait malheureusement à se manifester dans les provinces qui nous avoisinent, ou même en quelque point de notre royaume… ». En application des instructions de la Giunta Superiore di Sanità de 1831 et du Regio Brevetto du 10 avril 1832, des Commissioni di Sanità sont créées dans chaque ville et dans les communes des États de Piémont-Sardaigne. Une des premières mesures est la fermeture de la frontière du Var et l’établissement tout au long de cette frontière d’un cordon sanitaire. Le Consul de France proteste contre cette politique de « rigueur malveillante ». La fermeture de la frontière interdit aussi le passage aux troupeaux qui, venant de Basse-Provence, estivent dans l’arrière-pays niçois. Le Royaume de Sardaigne échappe à l’épidémie et plus tard repeuplera les communes françaises qui ont perdu la totalité de leurs habitants…. de bonnes mesures que ne savait deja pas appliquer la France.

                DIAPORAMA DES PLAQUES DE RUES ET DES ENSEIGNES DE METIERS

                                                                & DIAPORAMA DE MONS