QUOI DE NEUF DANS MON JARDIN CONFINE 2021 (EPISODE 2)

08.07.2021

TOUTES LES FLEURS ONT ETE PHOTOGRAPHIE DANS MON JARDIN POUR LA PERIODE DE JANVIER A JUIN.

QUOI DE NEUF DANS MON JARDIN CONFINE 2021 (EPISODE 2)

Genets et Dahalias

Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume comme chaque saison estivale, j’ai envie d’aborder le thème qui croise jardinage et société. Celui du rapport entre le jardin et la représentation sociale.

Arbre à papillon et Jacinthe

Si vous vous attendiez à ce que je vous dise : « les riches y z’ont des jardins comme ça, les pauvres y sont braves et z’en ont des comme ça… » ou l’inverse, vous serez un petit peu déçus car c’est un peu plus compliqué que ça !

Glycine et Glandularia

De la nature à l’état sauvage, au jardin « à la française, à l’italienne ou à l’anglaise », policé, au cordeau, il y a un monde ! Ce que je veux vous raconter aujourd’hui, c’est à quel point notre usage du jardin reflète notre mode de vie, et notre place dans une communauté, une société et une idéologie bien acquise.

Glycine et Jacinthe

Ce qui explique comment ce rapport au jardin et à la nature domestiquée a évolué au travers des temps. Aujourd’hui sous prétexte d’écologie politique, on ne peut plus bruler nos végétaux ou tout du moins il y a une tolérance pour l’olivier, l’agrume ou le mimosa.

Lilas et lilas blanc

Les végétaux verts sont strictement interdit et l’amende est très dissuasive. Pourtant l’écobuage a toujours été nécessaire à la reprise de la nature et à l’élimination des maladies. Mais dans ce monde plein d’interdit, nos dictateurs irresponsables n’écoutent rien de la sagesse de nos anciens !

Lupins et Mufliers

Les premiers jardins sont nés du besoin de garder à proximité du « lieu de vie » les plantes qu’on considérait utiles. Ce furent donc d’abord des plantes vivrières et médicinales qui peuplèrent les parcelles défrichées.

Pomponettes et Narcisses

On sait d’après les documents hérités de l’antiquité romaine que les jardins répondaient à cette époque au désir de créer un lieu « paradisiaque », un havre qui regrouperait ce qu’il y a de « meilleur » pour son propriétaire.

Rudbeckas et Lauriers roses et rouges

Et dans ce meilleur digne du paradis figurait pour les jardiniers du pourtour de la Méditerranée et du Moyen-Orient, le point d’eau comme élément central, accompagné d’arbres fruitiers offrant fruits sucrés et ombre de plantes nourricières.

Strelizia, Lys asiatique Grand Paradisio et Géranium lierre

Le tout premier de ces jardins n’est-il pas le Jardin d’Eden ? Juste pour vous dire que ce jardin mythique associe très clairement la part ornementale et nourricière : l’un n’est pas envisageable sans l’autre dans la vision antique. Et aujourd’hui non plus, en tout cas c’est notre façon de voir le jardin.

Violettes et violettes blanches de cet hiver

Etymologiquement d’ailleurs, le terme jardin provient du romain hortus gardinus qui signifie littéralement « jardin entouré d’une clôture » étymologie qui suggère assez bien que le jardin se doit d’être clos pour être protégé de l’extérieur et bien entretenu à l’intérieur.

La différence entre une Agapanthe (en haut) et un Alliums (ci dessus)

Le jardin d’Eden pour l’occident fut aussi celui du jardin Zen de l’Orient car il est l’exemple parfait de la fusion entre la philosophie orientale et l’art du jardinage, la création d’un lieu de méditation et réflexion intérieure, à la fois tout en le faisant et lorsque vous avez terminé et guéri dans les moindres détails.

Begonias blanc et rouge

Culture orientale il perce le cœur et l’esprit des gens en raison du fait pour aider l’être humain à mieux prendre soin de lui, méditant mais en particulier en trouvant le temps de se détendre. Et il n’est pas coutume, l’influence de ce jardin arrivera en Europe grâce à un italien, pour être plus précis, un vénitien.

Bignone rouge du Chili

Ils furent mis en lumière au XIIIe siècle par le célèbre aventurier Marco Polo qui rapporta de son périple de 24 ans les plantes les plus inconnus de notre continent. Cet échange Méditerranée-Orient fut la base de tout ce qui se fera ensuite.

Bignone orange Grandiflora

Je vous propose maintenant de faire un bon en avant car si les Grecs et les romains ont tout inventé en occident et ont civilisé les peuplades barbares de l’Europe du nord, le XIX° siècle fut la période d’un changement important des influences qui régissaient les parcs et les jardins.

Diaporama des roses

Avant cette période, la richesse était « terrienne », et toutes les « Puissances » étaient assises sur la production agricole d’un territoire, que ce soit la noblesse ou le clergé. D’ailleurs, les nobles portaient symboliquement le nom de leurs terres – c’est à dire de la source de leurs revenus.

En haut rosier grimpant dans Grenadier

Avec l’avènement de la bourgeoisie dont la richesse s’est développée sur le commerce et l’industrie, et non la production de « la terre », les valeurs ont évolué. Les parcs et jardins de cette époque s’inscrivent dans la pensée hygiéniste et progressiste.

Les Orchidées Epipactis Gigantea (extérieur)

Ce qui devait être mis en avant n’était plus comme le palais de Caserte en Italie la capacité à contrôler le territoire et à contraindre la nature, mais une « idée de nature », qui apporterait santé et montrerait les avantages du progrès organisé.

Pétunias et Géraniums

Dans cette logique, la « nature » doit être maîtrisée et savamment arrangée, même si l’on donne aux parcs – Par exemple le château de Schönbrunn à Vienne l’apparence parfois exubérante de la nature.

Iris jaune

Progressivement, par le travail de la filière horticole et par l’influence des fleurissements urbains, les « jardins fleuris » ont gagné une place dominante : avec l’accès au confort « moderne », les populations se sont appropriées les valeurs progressistes auxquelles sont attachées les « fleurs », entendre : les annuelles.

Oeillets d'Inde et Crocosma

Les plantes reines de ce mouvement sont des vivaces cultivées comme annuelles mises en avant par la filière horticole pour leurs qualités techniques : longue floraison et tenue dans le temps. Ces critères ont fait depuis 1850 du Pelargonium peltatum le « Roi des Jardins ».

Osteospurnums et Lavande papillon

C’est tout de même un comble de faire d’une fleur qui ne peut y survivre seule le « Roi du jardin », mais c’est justement ce qui glorifie la « technicité » et « l’amour des fleurs » du jardinier ou de la jardinière qui en possède. Chacun aménage son jardin selon les influences de son époque, de son mode de vie, de sa communauté… et selon son rapport au monde.

Kalenchoé

Revenons à cette dimension « lutte des classes » du jardin. Oui, les classes sociales et les mouvements idéologiques ont chacun leurs jardins : Louis XIV fit le sien pour impressionner le monde, aussi bien que les jardinières qui ont vécu les « trente glorieuses » ont paré leurs entrées de plantes « modernes », qui « en jettent », pour s’inscrire dans la société de la modernité et du progrès.

En haut Jasmins étoilés

En réaction à cette vision industrielle et technique des plantes, le « jardin naturel », savant et « distingué », a gagné en popularité, pour devenir un courant dominant en France.

Les Gazanias

Le rapport à la nourriture ou sa mise à distance est un point clé. Le paysan et l’ouvrier faisaient pousser hier leurs légumes à proximité de l’habitation par obligation pour nourrir le ménage, quand les jardiniers bio d’aujourd’hui le font dans un souci de qualité de vie.

Gerberas rouges et jaunes

Il reste encore énormément à dire sur le sujet car le jardin est éternel. Il est l’un des derniers espaces de liberté dans cette période covid ou nos élites de la politiques cherchent à nous contrôler pour nous mettre sous cloche. Le jardin sera t’il notre dernière liberté que nous posséderons ?

Tritomas ou Tisons de Satan

DEUX FLEURS DE MON JARDIN A L'HONNEUR

La floraison originale du tison de Satan vous emmène loin, très loin de votre jardin, vers les terres africaines, même si vos hivers sont plutôt froids ! Comment cultiver cette plante aux allures exotiques ?

Glaieuls et Hortensias

Des fleurs de feu avec le Tison de Satan (Kniphofia), que l'on nomme parfois tritomas, sont des plantes vivaces qui ne passent pas inaperçues. Ce sont, d'abord, des touffes denses, formées de longues feuilles persistantes, rubanées et carénées, de couleur verte. Ensuite, viennent les grandes hampes florales, rigides et dressées, qui peuvent atteindre 1,20 m de hauteur.

Hortensias, Houx et grenadiers

Selon les variétés, elles se développent entre mai et octobre. Au sommet, une grappe très dense de fleurs en forme de longs tubes pendants, aux couleurs flamboyantes, rouge, orangé, jaune, parfois vert et blanc.

Agapanthes blanches et bleues

Iris bleu

Sur la Cote d’Azur, ce sont les hivernants Anglais qui les ont poétiquement surnommés « tison de Satan » (Red Hot Poker), nous autres, niçois, un brin plus pondérés, les connaissons sous le nom de Faux-aloès.

La brouette de Gerberas et de Mufliers

Les hampes florales attirent les insectes et ressemblent à s’y méprendre à des torches ; cette curieuse particularité étant à l’origine du surnom. Le genre Kniphofia comprend près de 70 espèces toutes originaires d'Afrique du Sud ou de Madagascar. Plante particulièrement mellifère, le Kniphofia participera avantageusement à la pollinisation dans votre jardin.

Fleurs de Grenadier

La petite histoire de l’Hortensia

Découvert probablement au Japon, l’Hortensia est originaire principalement d’Asie. On trouve des cultivars différents en Amérique du Nord et en Europe.

Lauriers cerise

Au moment de sa découverte, il fut nommé comme Rose du Japon. Au 18ème siècle, le naturaliste et explorateur français Philibert Commerson lui donna le nom d’Hortensia en hommage à sa maîtresse qui répondait au nom d’Hortense. Histoire plus ou moins controversée, ce nom resta le même jusqu’à aujourd’hui.

Lagerstroemia indica

L’Hortensia est une plante qui signifie beaucoup de choses. Il évoque la 4ème année pour un couple, les émotions sincères, les sentiments et la gratitude. L’Hortensia désigne aussi la naissance d’un amour durable. On a pour habitude d’en offrir à la fête des mères et des grands-mères. On peut aussi se permettre d’en donner lors des anniversaires & mariages.