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Lou Vilage de Calena dou Nissa
Malgré le covid en ce Noel 2021, et avec la frénésie que l’on sait, la société de consommation s’est emparée de ce jour sacré, qui se fête dans le Comté de Nice depuis le VIIème siècle. Foule massive et agitée dans les centres commerciaux, achats, publicités partout et jouets par milliers… C’est aujourd’hui le rythme de Noël. Une fête que vous avez sans doute fêté avec les vôtres.
Nos trois petits enfants
Noël se dit « Calèna » en nissart, un nom qui remonte au mot latin calenda, (calendes). Il se distingue des autres racines lexicales que l’on trouve en France en ne provenant pas de la racine Nativité, qui a donné Noël. Dans le calendrier romain, les calendes étaient le premier jour du mois. Le 25 décembre correspondait au premier jour de ce même mois, d’où l’appellation.
Plusieurs stands de santonnier
Nice a toujours tiré les traditions de son origine italienne et est devenue française contre nature ! Mais a su conservé son identité. En l’an 337, le pape Jule Ier choisit la date du 25 décembre pour célébrer la naissance du Christ. Les rites chrétiens se généraliseront au VIIème siècle à Nice et dans toute la péninsule italienne.
La grande roue
Toujours est il que Noël dans le Comté de Nice garde pour autant des réminiscences de croyances païennes. Certaines familles laissent par exemples les miettes du repas pour nourrir les « petites âmes » le soir du réveillon. Pour certain, Calèna recouvre d’ailleurs un ancien rite païen lié au cycle solaire naturel : le passage de la vie à la mort.
La Tradition de la Crèche en Pays Niçois est omniprésente et s’appelle "lou Presèpi", encore un mot tiré de l’italien qui se dit presepe. C'est une des plus anciennes coutumes du Comté. Son origine remonte au XIIIe siècle lorsque Saint François d'Assise conçut cette représentation de la Nativité qui s'est largement développée dans toute l'Europe et qui est devenue un art spécifique au fil des ans.
Bon ! et si j'allais me boire un bon Cristal Roederer blanc de blanc 2004 ? (grand souvenir !)
Le père Noel aussi, se dit Babou Calena, contrairement à nos cousins italiens qui le nomment Babbo Natale et emploi le mot de la nativité… Pour le soir du réveillon, c’est pareil, la traduction niçoise est tout aussi originale et on dit communément: Jouious Cacha-fuèc qui se traduit donc par joyeux réveillon.
La Savoie region tres importante pour le comté de Nice (on remarque le drapeau niçois au bas du comptoir... Nice état de Savoie)
Une fois l’arbre de Noel et la crèche installé, il convient de dresser la table de la veillée. Sur la table trois nappes blanches superposées, sur lesquelles on aura placé les assiettes de blé et de lentilles germées ainsi qu’une branche de houx. Ces trois nappes sont de tailles décroissantes, une pour « lou gros soupa » le soir du 24 qui est un repas maigre, une pour « lou repast dou jou de Calèna » le 25 à midi au cours duquel on mange de la viande et la troisième pour « la merenda » du 25 au soir lors de laquelle on finit les restes.
Nos amis canadiens devant leur cabane avec les bâtonnets de glace au sirop d'érable
Ensuite, on dresse les couverts pour les convives en y ajoutant une assiette, l’assiette « per lou paure » (l’assiette du pauvre) au cas ou quelqu’un viendrait à frapper à la porte pour demander à entrer au chaud lors de cette soirée particulière. Il semblerait que cette explication est apparue lors de l’implantation de la religion catholique dans le Comté en signe de charité chrétienne, mais, il faut savoir que si « Lou paure » signifie en Niçois le pauvre, il signifie aussi le mort.
C’est pourquoi cette assiette supplémentaire est là, également, pour les défunts de la famille avec qui l’on avait fêté Noël autrefois. Avant de passer à table, c’est le moment de la cérémonie du «cacha-fuèc» :
La Maison du Père Noel et ses filles
l’ainé de la famille donne au plus jeune enfant le brandon récupéré dans le feu de la San-Juan au Solstice d’été pour que celui-ci allume la bûche que l’on a placée dans l’âtre (dans laquelle le feu avait été éteint), puis, une fois le feu rallumé, tous les membres de la famille jettent sur les flammes quelques goutes de vin ou de « branda » (eau de vie nissarde) en faisant le vœu d’être encore tous ensemble l’année suivante: « à l’an que ven, se sian pas mai que siguen pas men » (A l’année prochaine, si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins).
Babou Calena avec Clemy
Ensuite, on allume les trois bougies qui vont brûler toute la soirée au centre de la table. Il est alors temps de s’asseoir autour de la table. Une vieille tradition, qui malheureusement s’était un peu perdue, consistait à mettre de petits objets sous les serviettes pour les convives (en bois, en toile, un petit mot) qui étaient un petit cadeau de bienvenue.
Pichin bambina e pitchoun nissart
Lors de ce repas « lou gros soupa » (le gros souper), qui se prend, pour ceux qui vont à la messe de minuit au retour de celle-ci, mais que la majorité des familles, aujourd’hui, commencent plus tôt, on mange bien mais on mange maigre…des entrées puis des poissons avec des légumes en abondance.
Ho Ho Ho
A la fin du repas, vient le temps des *treize desserts. Ces treize desserts se composent de mandarines, d’oranges, de fougassettes à la fleur d’oranger, de Panettone, de ganses, de Tourta de blèa (tourtes de blettes sucrée), de nougat blanc, de nougat noir, de dattes, de poires cuites au vin, des fruits confits, de la pâte de coing, du raisin et les « quatre mendiants » qui sont des fruits secs symbole des quatre ordres (amandes pour les Carmes aux pieds nus, figues pour les Franciscains, raisins secs pour les Dominicains et noix pour les Augustins).
Clemy e la poum d'amour
Il est à noter que les fruits des treize desserts sont là en l’honneur du Solstice d’hiver: ce sont les fruits qui contiennent des pépins ou qui se trouvent à l’intérieur d’une coque pour bien marquer l’hiver, saison ou on se retrouve au chaud au sein des foyers. Ce sont les fruits dont le séchage a bravé la mort en gardant la vie à l’intérieur.
We Love Nice
Après le repas de la veillée, on veille à bien laisser les miettes de pain et tous les gâteaux sur la table, toute la nuit, pour nourrir les armeta, les petites âmes des morts et on se protège des mauvais esprits en mettant une part de pain de côté et en relevant, après le repas, les quatre coins des trois nappes pour que les diables ne puissent s’y accrocher et grimper sur la table (ainsi ils ne pourront mettre en danger les petites âmes).
Bon Noel en nissart
Le lendemain, pour le déjeuner du 25 décembre, pris sur la deuxième nappe (celle de la veillée ayant été retirée) on fera la part belle aux viandes de toutes sortes et particulièrement du boudin (ici, lou trule qui est le boudin aux herbes du pays), des ravioli et de l’agneau. Puis, le soir du 25, il ne restera que la troisième et dernière nappe sur laquelle on finira les restes, la merenda qui se traduit aussi par casse-croute en nissart.
Illumination devant la Fontaine du Soleil à la place Massena
LA FAMEUSE MESSE DE NOEL DE SAINTE REPARATE
La cathédrale et le diocèse de Nice ont consacré la jeune Réparate comme leur protectrice. Selon la tradition, c’est vers 250 qu’elle aurait été martyrisée en Palestine, à Césarée. Pour permettre à son corps d’échapper à la profanation, sa famille l’aurait alors disposé sur une barque qui, hâlée par des anges, serait venue s’échouer sur le rivage de Nice, donnant le sens religieux du toponyme baie des Anges.
Autre grand spectacle de Noel avec plus de 230 artistes pour donner un esprit très festif, très féérique à la manifestation, dans l’hyper centre de la métropole Niçoise est la parade. 20 troupes, toutes revêtues de blanc, vert ou rouge, partagent la Magie de Noël pour une Grande Parade exceptionnelle qui accompagne le Père Noël sur la magnifique avenue Medecin jusqu’à la Place Masséna, devant le Village de Noël. L’accès à la Grande Parade est entièrement gratuit, dans le respect du protocole sanitaire en vigueur. Pendant la Parade, une collecte de jouets pour les enfants malades en faveur de la Fondation LENVAL a eu lieu.
Le tunnel illuminé de la Coulée Verte
*Le chiffre 13 symbolise les 13 convives de la Cène, dernier repas de Jésus Christ en compagnie de ses 12 apôtres. Ils sont donc mangés en fin de repas. L’origine de cette tradition remonte au 17ème siècle où l’on disposait les 13 desserts en signe d’abondance.
HISTOIRE DU GRISSIN LE LEGENDAIRE PAIN ITALIEN
La video en français se trouve ICI
Dans le conte raconté par J.L Gagliolo sur l'histoire de cette petite baguette, il cite plusieurs villages italiens et niçois bien connus évidemment de la population locale. La vraie histoire de Nice ne s'est pas fait avec la France, mais avec l'Italie, sa péninsule, le piémont, la ligurie, Génes, Rome, la Sardaigne et la Savoie.... qui ont été présente dans le comté pendant plus de 2000 ans...et ce n'est pas 150 ans d'occupation jacobine qui nous ferons perdre notre identité....
DIAPORAMA VILLAGE NOEL