NOTRE DAME DE LAGHET DES EX VOTO PAR CENTAINES

Nostra Signora dei Laghetto

Le site de Notre Dame du Laghet (Laghetto son nom d’origine) est l’un de ces lieux de Nice qui confirme que nous sommes bien sur une terre italienne mais qui fut annexé par la France de Napoleon III puis en 1947 par De Gaulle pour les territoires de la Roya et des hautes vallées de la Tinée et de la Vesubie (un détail que peu de Français savent).

Un endroit paisible ou le recueil est le but du lieu

Si certains d’entre vous ne savent pas ce que veut dire le mot « annexer », demandez la réponse à Monsieur Poutine qui a annexé la Crimée et qui veut le faire aujourd’hui avec le Dombass et vous aurez la réponse…..

Lectio divina sur les textes du jour pour la messe

Laghetto est donc francisé en Laghet. Laghetto à l’origine était un hameau appartenant à la commune de La Trinité-Victor appelé ainsi en l'honneur de Victor Emmanuel 1er (Vittorio Emanuele di Savoia) de Savoie souverain de Nice et des états de Savoie dont la capitale était Turin.

Prières de guérison depuis 1652 « année des prodiges » Marie se penche sur la détresse de ses enfants

Le sanctuaire possède 48 chambres reliées par un ascenseur pour les pèlerins désireux de faire une halte dans la région. Le tarif est de 51€ par personne en demi pension. La congrégation organise aussi des randonnées pour découvrir une nature environnante extraordinaire. Nous n'avons pas vu les cellules ...pardon les chambres ! Mais pour les touristes peu fortunés, cela s'avère intéressant pour visiter la région.

La soeur rejoint le réfectoire car les pèlerins vont aller manger...

Nous avons mangé au restaurant du sanctuaire au prix de 14€ le menu avec entrée, plat, dessert et café. C’est bien sur correct et assez copieux, mais ne vous attendez pas à manger gastronomique. Les soeurs sont peut être gentilles mais pas d’excellentes cuisinières…

Le restaurant du sanctuaire, Soso regarde cela d'un air circonspect

Sur un éperon rocheux, dans le vallon de Laghet, existait depuis le XVème siècle une petite chapelle qui servait d'abri tant aux hommes qu’aux bêtes, entourée de quelques maisons où vivaient des paysans et des bergers. Elle avait été restaurée en 1625 par les soins de Don Giacomo Fighiera, prêtre d’Eza (village d’Eze), dont dépendait le territoire de Laghet.

Le menu des pèlerins....?

En 1652, la Vierge Marie manifeste sa présence invisible par des signes de sa bonté : guérisons "spectaculaires", délivrances de prisonniers et de possédés se multiplient. La nouvelle se répand. On vient de tout le voisinage en pays nissart de la Turbia à Villafranca (La Turbie et Villefranche sur mer).

Don Giacomo Fighiera possédait une belle statue de la Vierge qu'il avait fait sculpter dans un tronc de sorbier par un artiste, et orner de peintures polychromes par l'artiste niçois, Juan Rocca. En présence des miracles que la Vierge accomplissait à Laghet, Don Giacomo Fighiera décida de donner cette statue au Sanctuaire.

les Ex Voto

Elle fut portée en procession par les Pénitents Blancs d’Eze, le 24 juin 1652. C’est cette statue que l’on peut voir dans l’église au-dessus du maître autel. Les miracles se multiplient et les pèlerins accourent en foule du comté de Nice, de Monaco, de la Provence et de la Ligurie voisine (Vintimille, San Remo, Bordighera, Imperia…). 

Des ex voto français, car la plupart des ex voto du comté de Nice ont été détruit par les révolutionnaires jacobins

Le sanctuaire est construit en 3 ans. L’église est inaugurée le 21 novembre 1656. Devant ce mouvement de pèlerins, l'Evêque de Nice, Monseigneur de Palletis, réunit une commission de théologiens pour examiner les "faits de Laghet". Le 20 décembre 1653 cette commission conclut à l'authenticité des miracles. 

Dans ces ex voto, il y a des oeuvres magnifiques...

En 1674, Mgr Provana de Leyni, lui-même Carme, confie le monastère aux Pères Carmes déchaux qui assurèrent une présence de prière et de travail dans la pauvreté au service des pèlerins attachés à Notre-Dame de Laghet, jusqu’à leur expulsion par les lois contre les congrégations en 1903.

Beaucoup d'ex voto ont été brulé par le fléau des révolutionnaires français..daesh bien avant l'heure !

1792 fut une année tragique pour le Sanctuaire. Les troupes des barbares révolutionnaires français passent le pont du Var, entrent dans le Comté de Nice (sans déclaration de guerre car le comté n’est pas en France); nobles et religieux fuient. Les pères Carmes abandonnent le monastère pour Turin (Torino) car les Français massacrent tout sur leur passage. Daesh bien avant l'heure !

La vénérable statue fut cachée à La Turbie, par un intendant du monastère, Dionigi Lanteri, originaire de Tenda ( village de Tende Alpes Maritimes). Les bâtiments furent saccagés et tous les ex-voto brûlés par les Français.  Il fallut attendre 1797 pour que la chapelle soit à nouveau ouverte au culte.

Notre Dame de Laghet

Les Pères Carmes revinrent en 1815 quand le royaume de Sardaigne récupérera la souveraineté du comté de Nice après plus de 20 ans de terreur jacobine. Le XIXe. siècle vit la naissance à Camporosso (à côté de Vintimille, Italie) de celui qui devait devenir Saint François-Marie, le " Padre Santo" de Gênes.

L'histoire d'une famille

Jeune enfant il avait été guéri par l’intercession de Notre-Dame de Laghet et devint frère capucin à Gênes, où il se rend très populaire, parlant à tous, donnant de sages conseils, distribuant des médailles de Notre Dame de Laghet. Il offre sa vie, lors de l’épidémie de choléra, et quand il meurt, le 17 septembre 1886, le fléau cesse. Il fut canonisé par le Pape Jean XXIII le 9 décembre 1962.

Le Roi Charles-Félix** (Carlo Felice) de Sardaigne-Piémont et la Reine Maria Cristina di Napoli viennent deux fois à Laghet (1826 et 1830) et offrent des lampes à huile en argent qui sont toujours dans le chœur. Le 19 avril 1900, la statue de Notre-Dame de Laghet est couronnée solennellement par Mgr. Lecot cardinal archevêque. Ainsi que la visite du roi Charles Albert qui créera à Nice e Consiglio d’Ornato dans les pas des réformes du roi Charles Felix

En 1903, les Pères Carmes sont expulsés. L’église est fermée, le monastère vendu aux enchères. Le Chanoine Daldéra, de Cantaron, le rachète pour le diocèse, Mgr Chapon, évêque de Nice, obtient la réouverture de l’église, comme paroisse du village de Laghet, y installe le Petit Séminaire (qui y restera jusqu’en 1930) et les pèlerinages reprennent.

Les ex-voto* attirent l'attention non seulement des touristes,  de ceux qui viennent prier au Sanctuaire, mais aussi celle de jeunes universitaires niçois ou étrangers qui étudient le sens de la religion populaire. En 1930, le Petit Séminaire est transféré à Cannes, le sanctuaire, toujours animé par des prêtres du diocèse, devient maison d’accueil pour des retraites spirituelles.

la crypte 

En 1952, les fêtes du Tricentenaire sont présidées par Mgr Roncalli (futur Pape Jean XXIII), alors nonce à Paris et par Mgr Rémond, archevêque-évêque de Nice. A partir de 1964, l’église est restaurée sous la diligence du recteur, le Père Pierre Silvi; son successeur, le Père Pierre Lanza, avec l’Association des Amis de Notre Dame de Laghet, restaure l’ensemble des bâtiments.

1978 marque une étape dans la vie du Sanctuaire : les sœurs bénédictines du Sacré Cœur de Montmartre viennent se mettre au service du diocèse. Comme au temps des Pères Carmes, la Liturgie des Heures est chantée tous les jours, l'adoration du Saint Sacrement est aussi quotidienne. 

Vieilles béquilles et cannes d'handicapés 

Le Chapelet y est médité tous les jours mais le point culminant de cette vie de prière est l'Eucharistie. Peu à peu, les fidèles découvrent la beauté de l'office divin et la louange de l'adoration silencieuse. Ainsi, "l'Année des Prodiges" inaugurée en 1652 se poursuit-elle jour après jour, témoignage invisible de Marie, l'Immaculée, Mère de Jésus et la nôtre.

fresque de l'évêché de Nice qui accorde 40 jours d'indulgence  aux fidèles .....

En 2002, Mgr Jean Bonfils, évêque de Nice, décide de réouvrir le Séminaire diocésain (fermé depuis 1966).  De 2002 à 2013, le Séminaire de Laghet a formé une vingtaine de prêtres pour les diocèses de Nice, de Monaco et de Vintimille (Italie).

Soso laisse un message dans l'urne

Actuellement, le Père Richard, missionnaire de La Salette de la Province de Madagascar est recteur du sanctuaire; le Père Ardo et le Père André, tous les deux également missionnaires de La Salette de la Province de Madagascar, sont chapelains.

*Un ex-voto est une offrande faite à un dieu en demande d'une grâce ou en remerciement d'une grâce obtenue à l'issue d’un voeu formulé en ce sens.

**Charles Felix de Sardaigne est le cinquième garçon du roi Victor-Amédée III: Dernier représentant de la branche ainée de la maison de Savoie, Charles-Félix accéda au trône après la répression du mouvement révolutionnaire de 1821, réalisée sous la houlette d’un Niçois, le lieutenant général du royaume Ignace Thaon de Revel.

Petite promenade dans les jardins ou une soeur de la Charité de Saint Vincent de Paul nous salue..

Afin de perpétuer le souvenir de ce souverain, tant aimé du peuple niçois, la ville de Nice lui fit ériger une statue, placée sur le port. Le bon roi des Niçois disparut en 1831, après dix ans de règne. Charles Felice (Carlo Felice fera de Nice une ville moderne qui sera pris en exemple dans toute l’Europe. C’est bien à Charles-Félix, le Carlo-Felice des Niçois, que l’on doit cette ville aujourd'hui patrimoine mondial de l'humanité. C’est sans doute pourquoi les Niçois l’aimèrent.

Pas moins de vingt-trois princes de la Maison de Savoie se sont succédés de 1388 à 1860 pour la souveraineté du comté de Nice ( de 1861 à 1947 la partie orientale de Nice fut dans la république d'Italie et fut annexé à la France en 1947)...nous n'oublierons jamais.

                                                     DIAPORAMA DU SANCTUAIRE