MUSEE DU CARNAVAL: LES GROSSES TETES…TESTASSA !

06.03.2025

(En langue niçoise une grosse téte se dit testassa)

Le musée du Carnaval à Contes (Alpes Maritimes) et le Sarko polichinelle... le guignol maléfique !

Le Carnaval fait partie du patrimoine nissart. Depuis 1294 (la première mention retrouvée du Carnaval)… pour la version ancienne et depuis 1873 pour la version moderne, il agite les mois de février sur la Côte d’Azur.

Contes est l'un de ces villages de l'arrière pays niçois ou la ville basse et la ville haute est reliée par un funiculaire

Comme le Carioca, le Niçois manifeste un attachement à son passé, ses traditions, sa culture mais également, il est ouvert aux influences culturelles internationales, depuis le XVIIIème siècle, Nice a accueilli de nombreux hivernants, venus du monde entier.

Le musée se trouve dans la ville basse

Le Carnaval a été au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle, le témoignage le plus éclatant de la convivialité entre les Niçois et leurs hôtes de passage. Cette grande fête a même servi de modèle à Rio, qui a développé son grand carnaval après le passage de l'empereur Pedro II à Nice en 1888.

On est accueilli par la grosse tête de Belmondo

Même effet, pour la grande parade de Pasadena, qui a lieu le 1er janvier, à l'occasion du Tournament of Roses, près de Los Angeles. Elle avait été créée vers 1890 après le passage à Nice d'un membre influent du Comité de Pasadena. Le Carnaval de Nice a également servi de modèle aux carnavals de la Nouvelle Orléans, Québec, Viareggio, au siècle dernier, et tout récemment à celui de Tahiti en 1997 et Bradford en Angleterre, en 1995.

Grosse tête roi avec la ratapignata: la chauve-souris symbole de résistance du peuple niçois

Pour connaitre son histoire, c'est ICI (l'histoire "la vraie" est intéressante pour ceux qui l'apprécient)

Le Carnaval niçois est celui qui a influencé tous les plus grands Carnavals du monde. Du Moyen Age au XIXe siècle, le Carnaval de Nice se déroule dans un style différent selon l'époque. Au Moyen Age, une fête de bals et de mascarades; au siècle des Lumières, les bals masqués se déroulent à la mode vénitienne, en milieu fermé.

En haut: maquette originale en relief du char du centenaire du roi réalisée par Jean Damiano

Le carnaval change d'aspect lors du séjour, en 1830, du roi Charles Felix (Carlo Felice, Royaume de Sardaigne). Pour la première fois, un "corso" fut organisé sur le Cours Saleya, en hommage aux souverains. A bord de voitures et de calèches, fleuries et décorées, les notables niçois défilèrent en "riches costumes" sous le balcon du Palais Royal.

Les grosses têtes sont les pièces maitresses du Carnaval de Nice

Très vite, les batailles de projectiles deviennent le jeu essentiel de la fête. A partir de 1892, les confetti de papier détrônent les confetti de plâtre, réservés au Mardi-Gras jusqu'en 1955 et dont les batailles mémorables sont ancrées dans la mémoire des Niçois.

Leurs formes imposantes atteignent facilement 2m50

Aujourd'hui, le carnaval niçois devient le terrain privilégié de la créativité des carnavaliers, qui caricaturent dans le meilleur style grotesque aussi bien les scènes de la vie niçoise que les évènements internationaux. Il nous donne ainsi un témoignage inestimable et incomparable sur la vie de nos contemporains à travers la vision humoristique des carnavaliers.

L'un des chars de Polichinelle

Toute l’histoire du Carnaval de Nice, vous pouvez la découvrir dans un musée de l’arrière pays. Il est le seul musée de l’hexagone à présenter l'histoire du Carnaval. Dans le village de Contes à vingt minutes de Nice, Sébastien Dalbera a fait de sa collection personnelle un musée du carnaval, le seul en France consacré à cette festivité.

500m² dédiés aux secrets des créations carnavalesque, des petites figurines en carton aux célèbres "grosses têtes" de Nice (des figures disproportionnées en carton représentant des célébrités ou autre). Le Niçois quitte sa profession de maître d'hôtel pour devenir carnavalier.

Bien sur on tourne en dérision les personnages public: Ici Trump en clown maléfique

Entre la construction de deux chars, il écoute les histoires et les anecdotes des anciens. C'est ainsi que lui vient l'idée de créer un musée. À la fois ludique et historique, le musée veut mettre en lumière le travail des carnavaliers tout en transmettant aux plus jeunes cet art ancestral.

Une partie est consacrée au Carnaval du monde: Venise et Viareggio en Italie, Rio au Brésil et Ningbo en Chine

Sébastien se plonge ainsi dans les archives et les livres pour se documenter. Il se rend aussi chez des antiquaires et des particuliers pour acquérir ses premiers biens et démarrer sa collection. Aujourd'hui, il possède plusieurs milliers de pièces uniques qu'il prend plaisir à montrer et à partager.

Ici un tableau représentant un peintre de grosses têtes dans un atelier du vieux Nice

Des chars miniatures, des maquettes de chars, des affiches, des photographies, des costumes, des masques, des grosses têtes, la ratapignata (chauve-souris), toutes sortes d’archives nous font voyager dans le monde de « Sa Majesté Carnaval », maquettes de chars signées Alexis Mossa, Damiano, Mignone, Schiaffino…, programmes et musiques officiels et authentiques du carnaval, pistolets de peinture ayant appartenu à des artisans niçois d’antan, maquettes d’illuminations de Lanfranchi, instruments de la Vespa, vieux sachets de confettis… Délirant bazar.

Moulage de papier mâché pour grosses têtes

C’est d’abord l’histoire d’un enfant, passionné dès son plus jeune âge, par le Carnaval de Nice. Il s'intéresse à l'envers du décor, et aux secrets de fabrication des chars et des célèbres Grosses Têtes, et reçoit à 12 ans son premier prix pour la fabrication d’un char en miniature.

Son rêve d’enfant se réalise lorsqu'il devient carnavalier pour le Carnaval de Nice le 3e plus grand Carnaval du monde. Il accumule ainsi, au fil des années, des pièces de collection et des maquettes miniatures. De fragments du carnaval de Nice, il a ensuite élargi son champ de recherche aux différents carnavals de la région et du reste du monde. La pièce la plus ancienne du musée date de 1875.

Personne ne sait quand elles sont apparues pour la première fois et on peut s'amuser à croire qu'elles ont finalement toujours été la ...

Le musée explique l'évolution de la fabrication des œuvres, mais dévoile également le processus de confection des "grosses têtes" réalisées, comme dans la tradition, avec du papier mâché et de la peinture au pistolet.

Sebastien explique aux enfants comment sont peintes les grosses têtes

Comme le veut la tradition. Après avoir mis la «pop culture» à l’honneur pendant deux semaines, le prochain thème (2025) sera dans l’actualité de la cité. Le prochain roi du célèbre carnaval de Nice sera celui «des mers et des océans». Un carnaval «très engagé sur l’écologie, la protection de la biodiversité et puis sur l’histoire».

Les costumes des batailles de fleurs pour les jeunes filles sur les chars

Les costumes de la bataille des fleurs sont tous fabriqués par Caroline Roux dans son atelier du hangar Spada

Au moment de dresser un premier bilan, les organisateurs se félicite de «battre le record des 20 dernières années» avec près de 1.127.000 personnes qui ont participé à l’événement sur la place Masséna, la promenade des Anglais et les différents quartiers niçois pendant les 15 jours.

Jean Ticipe le roi des escrocs et des menteurs, clone de Sarko 1er

Le bilan des retombées économiques pourrait grimper «entre 65 et 75 millions d’euros» ce qui serait presque autant que le Festival de Cannes la plus grande manifestation mondiale avec les J.O.

Maquettes de gaulois et de romains

En plus des 2000 intermittents du spectacle triés sur le volet qui participent aux Corsos, il y a les batailles de fleurs avec les chars. Et du côté des batailles de fleurs, la logistique est tout aussi exigeante : les 14 chars nécessitent chacun 5000 fleurs fraîches (œillets, roses, jonquilles, glaïeuls, tokyos, gerberas, strélitzias, dahlias, liliums et mimosa) issues à 80% de productions locales. Pour que le spectacle recommence, les fleuristes doivent patiemment repiquer une à une les 5000 fleurs fraîches dans des pains de mousse pour la prochaine bataille.

Elle n’est pas carioca, mais presque. Issue de la plus ancienne famille de carnavaliers niçois, l’historienne, ancien expert-consultant auprès de l'U.N.E.S.CO et présidente du trés officiel "Carnaval sans frontières", Annie Sidro explique comment le Carnaval de Nice était à la fin du 19^e siècle le plus important au monde (un livre vient de sortir).

Pistolets à peinture ayant appartenu à de grands carnavaliers

Des médailles d'or de la ville remise à des carnavaliers

Rois et princes venaient passer l’hiver à Nice, dont Pedro II du Brésil. En 1888, un an avant son abdication, il est venu assister deux fois au carnaval et à la bataille de fleurs qui a lieu sur la promenade des Anglais. Il est accompagné de toute sa famille dont la princesse Isabelle qui, à son retour à Rio, va suggérer de faire un défilé avec des voitures fleuries à Flamengo, le lieu chic de l’époque.

Il y avait déjà un carnaval, mais plutôt informel. Un défilé structurel, avec des chars, cela n’existait pas. C’est donc bien Nice qui a inspiré Rio de Janeiro. Si Nice n’a plus le plus grand carnaval du monde, il reste sur le podium avec Rio et Venise.

Les plus grands artistes ont participé au Carnaval de Nice: Ici, Tobiasse, Arman, Sosno

QUELQUES DATES SOUVENIRS

En 1294 Charles II de Provence assiste au Carnaval de Nice.

En 1487 Charles 1er de Savoie assiste au Carnaval de Nice.

En 1578 Emmanuel Philibert de Savoie et son fils le prince de piémont passèrent les fêtes de Carnaval à Nice avec Honoré Grimaldi seigneur de Monaco.

En 1614 Charles Emmanuel de Savoie donne le coup d’envoi des festivités.

En 1830 Charles Felix roi de Sardaigne assiste aux festivités.

En 1858 et 1859 l’imperatrice de Russie, la reine du Danemark, la Grande duchesse Stephanie de Bade, la Grande duchesse Marie de Leuchtenberg, la reine de Hollande, les princes de Schleswig et Augustembourg, le prince de Reuss, les grands ducs Nicolas, Constantin et Michel de Russie, les princes Philibert et Amédée de Savoie, le prince Napoleon, la princesse de Solms née Bonaparte, Listz, Alexandre Dumas, Ponsard, Theodore de Banville, de Tocqueville… assistent au carnaval de Nice.

En 1888 l’empereur Pedro II du Brésil assiste à la bataille des fleurs.

- Le Prince de Galles (futur Edouard Vll) allume le bûcher de Carnaval, en 1889.

- La Belle Otero participe à la bataille de fleurs sur son char, 1902.

- Le Carnaval de Blackpool (GB) est organisé par des carnavaliers niçois en 1923.

Boutique et livres sur le Carnaval de Nice

- En 2009, la délégation niçoise défile au Carnaval de Rio sur son immense char royal de 20 m de long. il cloture en apothéose, le défilé de l’Ecole de Samba Grande Rio. Annie Sidro la niçoise est citoyenne d’honneur de la ville de Rio de Janeiro.

Nissa la Bella..... Nice et les Belles !

- En 2017, les 18 chars et les personnages utilisés lors du défilé de Xiamen ont tous été fabriqués en France puis transportés jusqu'en Chine. (les carnavaliers niçois sont les premiers au monde à fabriqué pour les autres carnavals étrangers)

- En 2018, c’est cette fois ci à Ningbo près de Shangaï que les chars niçois défilent.

Le record pour la taille d'un char est détenu en 2018 pour 20,5 mètres de haut.

Le record pour la longueur d'un char est détenu en 2017 pour 41,5 mètres de longueur.

POUR CEUX QUI VEULENT REVOIR LE HANGAR DE NICE OU SE FABRIQUE LE CARNAVAL, C'EST ICI