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Les festivités démarrent sur la place de Pelotari* avec coumpaire Simoun et tanta Ficanasse
Les Boufetaires commencent le charivari
Caramentran dans le patois local, c’est la paillasse, c’est-à-dire, l’homme de paille. Celui qui sert de bouc émissaire. À travers lui, c’est l’hiver qu’on juge. Il est accusé de tous les maux : épidémie, mauvaises récoltes, gel, sécheresse, macronisme... complotisme, escroc écologiste ! de tout temps religions et politiques ont cherché à faire peur aux gens pour les dominer et les manipuler.
Sur la place de l'église on danse la farandole.... Per lou festin cantèn toui la jouinessa, Per lou festin cantèn toui lou bouon vin…
Il s’agit de coutumes ancrées dans la société agricole, la paysannerie ancestrale, qui attend le printemps avec les prochaines récoltes. A une époque ou l’on ne parlait pas de « changement climatique ». Mais toutes les époques ont été bonne pour les croyances les plus stupides et les manipulations religieuses ou politique ? La nature humaine est tellement naïve !
Aqui li sian un moulon per juga...
Si le carnaval de Nice est renommé dans le monde entier, celui dei Boufetaïres au Plan de Grasse n’a rien à lui envier. Organisé par l’ensemble folklorique Lei Baïsso Luserno dirigé par Christiane Visconti, il rassemble chaque année plusieurs centaines de personnes de tout âge pour transmettre et faire vivre les traditions.
C'est parti pour la danse des souflaculs
Vêtus d’une chemise de nuit, d’un caleçon et d’un bonnet blancs, les planois s’engagent dans un charivari et arpentent les ruelles et places du village armés de leur soufflet de cheminée. La farine vole dans les airs au son du galoubet et des tambourins, du fifre et de la jourgina.
Les soufflets sont prés pour enfariner !
Parmi eux se faufilent d’autres costumes traditionnels d’arlequin, de polichinelle ou encore de fou. Ensemble, les participants rejoignent le Fronton (le mur pour le pelotari) tout en exécutant différentes danses traditionnelles parmi lesquelles lei Bouffet. Cette fête carnavalesque issue des festivités de « Mardis Gras » ne subsiste que dans quelques localités azuréennes, notamment à Vence et à Grasse.
C'est la bataille des boufetaires
Durant cette mascarade qui remonte au Moyen Age, le peuple se déguise à l'origine pour se moquer des riches, des ecclésiastiques et des puissants. Malgré des difficultés économiques et politiques à demeurer actif d'une année sur l'autre, ce carnaval reste l'événement majeur de la vie festive locale.
Una bella boucasse enfarina
A Grasse cette festivité est devenu célèbre pour sa vision comique, caricaturale et satirique de la société tout comme le Grand Carnaval de Nice avec ses grosses têtes et ses chars aux actualités annuelles. Les boufétaires font partie du patrimoine culturel de la ville de Grasse, transmis de génération en génération.
Tanta bouffaïsse... Si vous ne savez pas ce qu’est la bouffaïsse ou bien la stoufia demandez le à Mado la niçoise
Selon une vieille tradition des manieurs de soufflets de cheminées chassaient les esprits mauvais en soufflant sur les habitants des nuages gras et noir de suie, avantageusement remplacée de nos jours par de la farine. Aujourd'hui, les boufétaires font leur Charivari dans les rues du village avec la participation des enfants des écoles du Plan.
Li boia (Les bourreaux) emmènent Caramentran
Boufétaires, arlequins, polichinelle, petassou, biffou… participe à cette manifestation pour le lancer de farine et nombreux sont les groupes amis et représentants : Lavoio Volonte (Carquerane), Lo Cepon, Lou cepoun Frejuren (Frejus), Lei Bigaradié (Vence), la Fédération Folklorique Méditerranéenne, Le Rode de Basse Provence, Fifres et Tambours du Pays Niçois, les élèves du conservatoire Grasse, le Cof le Plan, Lei Bouscarlo de Marsiho (Marseille), Grasse Pelotari, jusqu’au jugement sur le fronton de Caramentran.
On fait sauter le paillassou
Votre serviteur du blog comme souvent, c’est mis au plus prés du charivari pour vous montrer l’ambiance extraordinaire de la mascarade. Vêtus de blanc, en bonnet, chemise de nuit et caleçons, les boufetaïres utilisent un soufflet pour propulser de la farine dans le derrière de ceux qui les précèdent.
Les boufetaires....les souffleculs !
Les boufetaïres continuent de danser
Les danseurs chassent à tour de rôle les mauvais esprits… Ils font sauter la paillasse, dansent tels des arlequins… au son du petadou et du tambourin et bien sur comme nous sommes en pays grassois du savoureux parfum des ganses.
Aqui li sian un moulon per juga encara..... la jourgina per fà balà !
Les danses folkloriques de Carquairane
La danse des « Boufet » est très répandue en Provence ou elle se nomme « soufflaculs » dans la région du Vaucluse, des Bouches du Rhone et l'Occitanie en général. Comme dans toutes danses traditionnelles, les « Boufet » puisent leur origine aux sources de la civilisation agraire.
Le boufetaïre enfarine tout le monde !
L’homme a toujours essayé par des représentations d’objets ou d’animaux, des gestes spécifiques, de chasser les mauvais esprits qui pourraient entraver l’acte de régénération et d’encourager les divinités propices du sol dont sa vie dépend.
Les Colombines dansent la danse de l'arlequin
C’est ainsi que les figures précises de la danse, telle que spirale, enroulement, encerclement, dédoublement, renversement, ainsi que l’instrument employé par les « boufetaires » le soufflet, le costume blanc des jeunes gens et les grelots qui s’agitent à leurs chevilles, sont autant des symboles.
et les boufetaïres continuent sans relâche ....
On sait aussi que les sauts en cadence sur un pied sont des appels pressants à la végétation, que les vêtements blancs, les grelots, mettent en fuite les mauvais esprits. La danse des « Boufet » est donc bien un rite de fertilité comparable aux Olivettes et au Bakubèr (danses folkloriques) dans laquelle le soufflet a pour mission d’insuffler des forces nouvelles à la Nature endormie.
Caramentran est jugé au tribunal populaire
D’ailleurs, le caractère des paroles prononcées, le fait que les sorciers utilisaient le soufflet pour chasser les mauvais esprits, attestent le sens rituel des « Boufet », destinés à agir sur la Nature et sur les astres pour promouvoir la fertilité.
La liste de ses criminalités est longue... comme un sarkozy sans fin !
Les danseurs arrivent tantôt à « péd cauquet », en boitant en file, soufflant tantôt au postérieur de leur camarade tantôt sous les robes des filles qui assistent à la cérémonie, chantent quelques couplets aux carrefours, sur les places, où devant la maison d’une personnalité locale.
lou coumaire Cicoun fait partie des accusatrices
Puis repartent bien fièrement le corps bien droit, le soufflet sous le bras pour recommencer un peu plus loin leur folle sarabande, accompagnés au son des galoubets et tambourins, ponctué par des coups de tromblons et sans oublier l’oeil moqueur d’une lune de papier, symbole des cycles de la Nature.
L'avocat Durand-Mafiosi essaye de défendre le Macron Caramantran indéfendable ....
Les festivités tournent autour du jugement de caramentran présenté comme le vilain canard responsable de tous les maux. Il y a plusieurs orthographes, en fonction des variétés de provençal, l’origine du nom est carême-entrant, carême-prenant (entrer en carême)).
lou coumaire Cicoun commence à s'énerver...
Aujourd’hui, Caramentran porte tous les péchés de la communauté et on rejette sur lui tous les malheurs de l’année écoulée. On érige donc sur la place le mannequin bariolé que l’on a fabriqué pendant la période de carnaval et pour clôturer le défilé, la foule déguisée lui fait un procès.
Caramantran est jugé coupable et pendu !
Il est jugé par un tribunal populaire composé des habitants et des représentants de tous les corps de métier. Autrefois, Caramentran désignait les trois jours gras (dimanche, lundi, mardi) qui précèdent le mercredi des Cendres qui marque l’entrée en carême. Ces jours gras étaient là pour exorciser la pauvreté alimentaire (le moment où les provisions d’hiver s'épuisent) et se préparer à la nouvelle saison.
Le bourreau allume le feu au paillassou..... li boia acendre lou fuòc
Le mannequin qui symbolise caramentran prend une forme humaine. D'après les légendes locales, lou Trouble (le Diable) prend part aux festivités. Après avoir également fait des excès le jour de carnaval, il devient, le soir-même, le maître de cérémonie du Sabbat, une assemblée de sorcellerie qui réunit ses serviteurs des « Strega » sorcières et des loups-garous (loubatas) dans une clairière.
Le paillassou "Emmanuel" se consume
Il est personnifié en homme grimaçant et torturé tenant une fourche à la main, ou en bouc avec de grandes cornes et une queue. Cette croyance rappelle aux citoyens que, le lendemain du carnaval, le Diable est toujours présent et veille à ne tolérer aucun faux-pas.
Enfin, lorsque Caramentran (le paillassou) est pendu sur la place publique puis brulé, ce n’est qu’a ce moment la que le peuple du Plan de Grasse pourra faire bombance. Il est d’usage d’offrir aux « boufetaires » des ganses, bugnes, friandises, du vin chaud du pays, ce qui explique leur allure moins fière en fin de soirée …
La peissouniero Ficanasse et lou coumaire Cicoun interpelle le paillassou
Une joyeuse fête clôturée par un grand Balèti ! Le Balèti… il représente la quintessence de cet entrelacs de musique et de danse traditionnelle modernisée. C’est une culture totale. Poétique, dansante, philosophique, érotique, politique bien sûr, carnavalesque, picturale, intergénérationnelle.
Lou vin caut
Le jugement fini, on peut faire bombance avec les ganses et les bugnes
Partie intégrante de la culture occitane, la culture traditionnelle niçoise, dont le balèti, le bal niçois, est un pilier, mélange une histoire populaire et contestataire. Le balèti rassemble les gens. E basta cosi !.... couma si ditch a la maioun.
et au passage un petit vin chaud dou pais nissart....
* Pelotari: Sport souvent identifié au pays basque, le jeu de pelote est aussi pratiqué dans le pays grassois. Le premier grand fronton à dimension sportive est construit à Grasse en 1878. Le grassois Fabien Cotta, Grassois membre du GPC (Grasse Pelotari Club) a obtenu au cours des années 2000 et 2010 sept titres de champion de France en nationale A devenant la figure emblématique de ce sport au niveau national. En outre, un tournoi « Open » de pelote basque est organisé chaque année au Plan de Grasse preuve de la vitalité de ce sport malgré son isolement dans la région PACA.
DIAPORAMA DES BOUFETAIRES
Mais qui est le paillassou Caramantran ?? Découvrez sa photo ICI