En moto sur ces petites routes, cela est buccolique ! On voit les précipices de trés prés...
À quelques km seulement de la Riviera, le Comté de Nice recèle l’un de ses secrets les mieux gardés : ils possèdent la plus grande concentration de France de villages perchés qui se dressent sur des nids d'aigle du haut desquels des villages fièrement plantés dans le roc, adorables et restés authentiques comme Granile et Berghe sont un patrimoine unique. Je m'empresse de vous faire découvrir le village de Berghe d’origine étrusque par des routes de montagne accrochées aux falaises escarpées. Impressionnant !
Ces joyaux médiévaux dévoilent leur splendide patrimoine à ceux qui aiment vagabonder loin des sentiers battus. Une escapade apaisante, toute en séductions, au cœur de paysages alpins intacts, sous le ciel bleu des Alpes-Maritimes. Afin de se protéger des invasions et des méfaits des bandits du moyen âge et de la renaissance, les cultivateurs bâtissaient leurs habitations à l'écart de leurs cultures et les entouraient de remparts.
Bâties avec les pierres du pays, couvertes de tuiles, de lauzes ou de bardeaux de mélèze, elles se serrent les unes contre les autres formant un rempart en entourant l'église et le château qui les dominent. Certaines de ces maisons possèdent encore leurs pentures et leurs portes d'origines. A l'intérieur du village, les rues et les ruelles, pavées de pierres ou de galets, en pente et entrecoupées d'escaliers ne permettent pas le passage d'un véhicule. Parfois, des arcades mettent les passants à l'abri du soleil ou de la pluie.
Berghe superieur
Berghe... est un petit hameau perdu au bout d'une longue route sinueuse dans la vallée de la Roya... un petit hameau et pourtant tellement de chaleur. Parmi les villages très isolés et peu courus du département des Alpes-Maritimes, on trouve Berghe (ou Bergue si on adopte une orthographe francisée). Berghe, c’est 2 villages : Berghe inférieur et Berghe supérieur qui surplombent de 300 à 400 mètres le fond de la vallée de la Roya.
A eux deux, ils se composent d'à peine une trentaine d'habitants à l'année. Ils sont bâtis en rive droite de la Roya sur la commune de Fontan et on y accède par une route pittoresque mais très étroite qui empile les lacets. De Fontan (424 mètres), on atteint d’abord Berghe inférieur, à 863 mètres d’altitude, au prix d’une rude montée.
Ce premier village est bâti sur un éperon très raide, ce qui fait que les quelques ruelles qui le parcourent sont très pentues. Peu habité de nos jours, il a gardé une authenticité rare qui fait son charme. Plus loin, la route et au fond du Vallon de Berghe pour redescendre légèrement on termine celle ci à Berghe supérieur, à 821 mètres d’altitude.
Ce second village qui porte le nom de supérieur est donc en réalité un peu moins élevé que l’inférieur ! Il est également plus habité, toutes proportions gardées (on parle là d'une vingtaine d’habitants !!). Le terrain y est un peu moins raide et donc plus facilement utilisable qu’à Berghe inférieur. Pour y accéder, une route tortueuse taillée dans le schiste violet, bordée d'une végétation de garrigue serpente au flanc de la montagne.
Au plus haut de la route, j'aperçois Fontan, crée au XVIIème pour servir de relais sur la Route Royale (la real strada de Nice à Turin), le village de Fontan dont dépend Berghe s'étire le long de la Roya au coeur de la vallée et de ses gorges rocheuses. L'étymologie de son nom Fontes Aquarum vient de ses sources aux multiples vertus curatives qui alimentent le village en eau.
Le 30 Juin 1616 une ordonnance de Charles-Emmanuel duc de Savoie décida l'installation du village de Fontan sur son emplacement actuel. Ce lieu fut choisi par commodité : près de la route qui reliait la mer au Piémont (Nice la capitale est à 80km), où l'approvisionnement en eau était aisé. Cet endroit fut destiné à devenir une halte pour les porteurs de sel en direction du Piémont; au retour vers la côte méditerranéenne, le chargement se composait de riz et de chanvre.
Fontan et ses hameaux de Berghe sont inféodés par achat au comte Solaro de Govone, marquis de Breil, écuyer de la duchesse de Savoie et gouverneur du prince de Piémont. Il cède ce fief aux Roffredo qui sont restés seigneurs de Fontan et de Saorge jusqu'en 1794. Véritables nids d'aigles accrochés à un versant sauvage et escarpé, les deux hameaux de Berghe dominent de 300 à 400 m le cours de la Roya.
Comme Granile dans mon précédent article (un peu plus en amont, dans la commune de Tende), ces deux hameaux auraient été créés au Xe siècle par des paysans de Saorge recherchant des terres cultivables et/ou voulant se rapprocher des zones de pâturages et de passage des troupeaux, comme en témoignent les vastières de Causéga, des enclos de pierres sèches situés sur la draille du col de Raus, une des principales routes de transhumance entre les vallées de la Roya et la Vésubie.
Four à Pizza communal ?
Ne recherchant pas le commerce, les habitants de ces hameaux évitaient la proximité des grands chemins sources de dangers : invasions, soldatesques révolutionnaires françaises, brigandage, épidémies... La vie se déroulait donc en quasi autarcie, les relations avec le monde extérieur se limitaient aux impératifs de la vie quotidienne ou basés sur les activités pastorales : achat de sel, vente de fromages, de laine et de viande...
Berghe s'écrit avec un h... depuis le cadastre napoléonien !... Alors que la carte IGN actuelle persiste à écrire "Bergue" avec un "u"... Quant-aux vieilles cartes IGM, elles indiquaient "Berghe Supérieur", et, pour le petit frère inférieur, "Le Petit Bergou"... C'est mignon, mais pas très sérieux !...
Les deux hameaux de Bergue sont composés de populations très pauvres à moitié sauvages par leurs mœurs. Ils vivent principalement de châtaignes. Beaucoup d'entre eux sont bergers. Bergue était un repaire de résistants. Il contenait une grande partie de ces Barbesi (barbets) qui ont terrorisé les soldats de la république. Plusieurs soldats français attirés dans des guets-apens ont été précipités du haut de ce rocher par les gens du pays.
Les barbets étaient à l'origine des miliciens volontaires armés par les Sardes. Après le traité de 1796, on désigne sous ce nom, les résistants niçois qui furent plus de 4000 dans les vallées de la Vésubie, de la Tinée, du Var et la Roya. Rattachés à Fontan pour former une commune unique en 1870, Berghe Inférieur et Supérieur, adossé à leur adret en balcon au-dessus de la vallée, ne furent desservis par une route audacieuse qu'en 1945.
Toits de lauzes dans Berghe inferieur
Pour les habitants et dans leur conversation, le trilinguisme est de rigueur : français, italien, royasque, la langue locale. La Roya est l'une des vallées les plus sauvages du département des Alpes Maritimes. Les voies d'accès sont longtemps restées difficiles et les stations de ski s'y sont faiblement développées. Ici, le patrimoine naturel et humain alterne avec une égale richesse.
adesso basta, sono tutti francese é sono tutti italiano ! Capisci
A Berghe supérieur l'église notre Dame De La Merci a été restaurée en 2006 et 2007. A Berghe inférieur l'église Notre Dame du Rosaire se situe au coeur du hameau et a été restaurée en 2008. Mais ce sont le pittoresque des maisons en pierre, des balcons, des escaliers et des toits de lauze qui vous surprendront le plus ... Dans la vallée de la Roya, des carrières de schiste rouge ou violet sont associées à l'emploi des lauzes dans la construction, notamment des toitures.
Fontan la riviere Roya
Dans la vallée de la Roya, les lauzes sont utilisées sans taille régulière, souvent sur faible pente (donc pas de charpente, mais des poutres porteuses) les lauzes sont posées par taille croissante vers le bas du toit, une rangée de larges lauzes est réservée pour le débord du toit et pour les rives. Les lauzes de forme et de taille irrégulières, se chevauchent de haut en bas mais aussi dans la largeur du toit, selon la résistance aux vents dominants.
Les dimensions sont grandes, entre 40 cm et 1 m de coté. Autre matériaux pour les toitures dans la vallée que l'on peut aussi remarquer ce sont les bardeaux de mélèze qui sont toujours utilisés de nos jours dans les villages des hautes vallées niçoises. Les bardeaux sont posés sur des lattes de bois qui reposent sur des chevrons. Une des caractéristiques des villages perchés est leur caractère minéral. L'élément végétal cerne le groupe de bâtiments. La végétation présente intra muros est dans l'ensemble composée de plantes grimpantes qui donnent beaucoup de charmes au village.
Ces hautes vallées niçoises, qui couvrent 55 % de la superficie du département avec des sommets allant jusqu'à 3200 metres, ne retiennent que 3 % de sa population et les quelques villageois vivent en hiver en complète autarcie coupés de la capitale du Comté. Mais, réunir en un même lieu la séduction des alpages et des forêts, la majesté des hautes cimes, le pittoresque des villages perchés, l'attrait des sites géologiques grandiose ou encore les richesses de l'histoire et de la préhistoire, avec en prime un miroir bleu, seul le département des Alpes Maritimes possède cet attrait exceptionnel.
Sospel Bevera (mon arriére arriére grand pére est né ici) le pont séparait le Comté de Nice et le Piémont. D'un coté le village est nissart , de l'autre piemontése. Le pont servait de péage.
DIAPORAMA DE LA BALADE