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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 08:22

decembre-2011-0012-copie-1.JPG Ce salon a pour objectif de réunir, dans un lieu historique de la parfumerie grassoise, l'espace Chiris, les passionnés, collectionneurs et toute personne intéressée par l'univers de la parfumerie. Une rétrospective sur les fleurs à parfum à travers les étiquettes des flacons est proposée aux visiteurs. Ceux-ci peuvent acheter ou admirer flacons, cartes parfumées, boîtes à poudre,  miniatures, vieux papiers, livres… des plus grands parfumeurs : Caron, Roger Gallet, Piver, Gabilla, D'orsay, Molinard, Coty, Lubin, Guerlain, Fragonard …,  des plus grands verriers: Lalique, Viard, Dépinoix, Gaillard, Jollivet..., des plus grandes verreries: baccarat…

decembre-2011-0014.JPGLe salon des collections autour du parfum a lieu à l'espace Chiris. Il a connu un véritable succès. Logique, étant donnée la renommée de la ville.
« Ça pue ? Dis-moi si ça pue »demande une jeune fille d'une dizaine d'années à son petit camarade. Le flacon n'est même pas ouvert et déjà l'inquiétude grimpe. Un moment de doute vite balayé quand l'animateur du salon de la parfumerie laisse s'échapper l'odeur. « Ah, c'est de la lavande. Je le sens... avant même de le sentir », s'exclame la jeune fille devant l'employé du musée, amusé. Elle voulait expliquer qu'elle n'avait pas besoin de s'approcher du testeur de parfums pour reconnaître l'odeur.

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l'usine Méro et Boyveau

 

Le Dimanche 5 Février, à l'espace Chiris, à l'occasion du salon des collections autour du parfum organisé par l'association Grasse aux parfums, les sens se sont entremêlés pour les nombreux visiteurs. Plusieurs centaines de visiteurs se sont pressés autour des échantillons, des flacons, des cartes et des boîtes à poudre qui jalonnaient la grande salle. Un lieu symbolique dans l'histoire du parfum à Grasse. « Il faut se souvenir que jusqu'au début du XXe siècle, les ouvriers de la parfumerie travaillaient ici. Des centaines de personnes faisaient l'effleurage. Pour cette raison, avoir un salon autour du parfum à l'espace Chiris est exceptionnel.

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  Le salon a connu un véritable succès international. Parmi les 85 exposants, on trouvait des Italiens, des Danois, des Américains, des Allemands, des Anglais, des Russes, des Belges et des Suisses. Exemple ce couple d'Anglais spécialement déscendu d'outre manche pour acheter des objets du XIXé siécle et qui seront repartis avec plusieurs piéces atteignant les 8000 euros chacune. Au total, ce sont plus de 300 mètres linéaires de flacons exposés. Des journalistes étrangers étaient même présents dans les allées, comme Paul Edmund, de Munich : «C'est une belle initiative, que ce soit pour l'industrie du parfum ou pour la ville de Grasse.  Des reporters de l'International Herald Tribune et du Financial Times», sont éblouis. La mal aimée de la Cote d’Azur prend sa revanche !

decembre-2011-0026.JPG L'usine Roure

 

En attendant les grands titres de la presse internationale, les partenaires ont fait les choses en grand. Outre le musée international de la parfumerie, la ville de Grasse, la communauté d'agglomération Pôle Azur et la société Scentis sont venus en aide à l'association Grasse Parfums.

decembre-2011-0035.JPGLe président de l'organisation est ravi. « Nous avons réussi à réunir tous les passionnés dans le berceau de la parfumerie grassoise. Et nous avons des expositions annexes avec celle de photos de la parfumerie. Les enfants peuvent aussi réaliser des flacons en pain d'épice grâce à l'association "Mieux comprendre et vivre l'hydrocéphalie et la syringomyélie". La Mal aimée n’a pas oublié son histoire :

decembre-2011-0038.JPG l'usine Chiris

 

Dans l'Antiquité, les parfums étaient lies au sacre. On communiquait, par exemple, avec les dieux en brûlant des résines. Des plantes et des résines odorantes étaient données en offrande. Par la suite, les hommes enduisirent leur corps de pommades et de parfums afin de se rapprocher du divin. On prêtait également des vertus thérapeutiques à ces parfums qui étaient considérés comme aussi précieux que l'or ou l'argent. Les Croisés ramenèrent d'Orient matières premières et techniques de fabrication et introduisirent ainsi le parfum en Europe.

decembre-2011-0043.JPG L'ancienne usine Chiris

 

Les bonnes odeurs étaient censées désinfecter et protéger des épidémies, ce qui expliqua le succès immédiat de la parfumerie. Cependant les femmes ne tardèrent pas à en comprendre toute la sensualité et s'en servirent comme arme de séduction, ce que reprouva violemment l'Eglise.

decembre-2011-0055.JPGDurant la Renaissance, de nouvelles senteurs arrivent des Indes et des Amériques. Les parfums sont alors violents pour masquer la puanteur qui règne dans les cours royales, en particulier à Versailles à la cour de Louis XIV où les élémentaires règles d'hygiène sont absentes. En effet, les bains sont fortement déconseillés, accusés de propager des maladies.

decembre-2011-0117-copie-1.JPGAu 16eme siècle, Grasse est célèbre pour ses tanneries. Les cuirs sortant des ateliers de la ville sont splendides mais les gantiers déplorent l'odeur désagréable se dégageant de ces produits destinés a une clientèle fortunée. Ils vont alors avoir l'idée d'utiliser des essences naturelles tirées des fleurs de la région pour parfumer les peaux. Cette innovation marque la naissance de la corporation des gantiers parfumeurs. Paradoxalement, l'industrie du cuir va décliner, victime d'impôts trop élevés alors que l'industrie du parfum devient a Grasse l'activité principale.... et de nos jours le mythe continue !

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  Encore de nos jours, la parfumerie est toujours le plus important secteur d'activité de Grasse, 4 500 personnes travaillent dans les entreprises elles mêmes, et c'est 12 000 Grassois qui vivent des emplois générés par le parfum, de la cueillette des plantes à la vente des flacons. La Mal aimée continue de participer à la légende de la Cote d’Azur…
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  *C'est en 1921 à Grasse que le légendaire N°5 se déploie sans note dominante, distillant une richesse florale voluptueuse avec pas moins de 80 éléments dont la puissance est démultipliée par une audacieuse surdose d'aldéhydes. Ce mariage entre les corps synthétiques et les ingrédients naturels imposera un vocabulaire résolument nouveau en parfumerie. Au cœur du N°5, des matières premières naturelles d'exception ylang ylang, jasmin et néroli de Grasse qui en feront sa réputation éternelle... C’est à la parfumerie Molinard que vous pouvez voir celui qui est considéré comme le plus prestigieux, le plus beau flacon de tous les temps, crée par le maître-verrier  Lalique: Le baiser du Faune. Un flacon à 10000 euros.

decembre-2011-0095.JPGEn attendant, dans mon diaporama, vous en découvrirez des pas mal non plus !
** L’industrie du parfum est estimée globalement à  56 milliards d'euro dans le monde.
*** les photos des usines présentées sur cet article sont : Chiris, Givaudan-Roure, Robertet, Orgasynth et Lautier.
Si vous voulez revoir mon article sur les trois mousquetaires de la parfumerie : Fragonard, Gallimard, Molinard, c’est ICI

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decembre-2011 0113DIAPORAMA DE FLACONS SUR LE SALON


  
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Published by BIKER06 - dans PROVENCE & PAYS NICOIS

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