Mouans-Sartoux organise cette fête tous les ans pour saluer le jour le plus long de l’année. Surnommée la " kermesse des kermesses ", la fête de la St Jean est inspirée des rites celtes de bénédiction des moissons, et correspond au solstice d’été, temps majeur du calendrier des peuplades européennes. Elle s’accompagne de grands bûchers " purificateurs ", célébrations du renouveau. Pour mettre un terme à cette pratique " barbare ", qui perdure avec les invasions Vikings, l’Eglise lui substituera la fête de la St Jean Baptiste, entre autres, par l’implantation de sanctuaires qui lui sont dédiés.
A Mouans-Sartoux, c'est une énième occasion de faire la fête tout d'abord avec une anchoïade puis ensuite avec les villageois qui embraseront la place d'un grand feu de joie puis braveront les flammes en sautant par dessus le brasier. Un Baletti est ensuite organisé sur la place de la mairie, afin de clore cette soirée en beauté.
C'est l'une des coutumes du sud de la France prenant ses sources en Catalogne, les feux de la St Jean illuminent de nos jours les nuits étoilées de Catalogne, de Provence, du Comté de Nice, de la Principauté de Monaco et à tendance à s'exporter dans d'autres régions françaises ainsi que de l'autre côté des Alpes !
Il est difficile de dater précisément le point de départ de cette tradition, tant les feux ont toujours été un vecteur de rassemblement. Malgré tout, c'est au Vème siècle, et ce pour lutter efficacement contre les cultes païens du soleil, que les chrétiens ont instauré ces feux lors du jour de la St Jean, solstice d'été, tout en conservant quelques rites païens.
Mais cette tradition pris une autre dimension lorsqu'en 1955, un groupe de grimpeurs se rendit au sommet du mont Canigou, proche de Perpignan, pour installer un bûcher et illuminer toute la vallée pour rappeler que les Celtes, un temps installé en Roussillon, allumaient des brasiers lors du solstice d'été. Ils emmenèrent des fagots et firent un grand feu que les villages environnant purent apercevoir, ou du moins, ils aperçurent ce que l'on appelle de nos jours "la flamme du Canigou".
Au fil des années, de nombreux pic prirent place dans ces illuminations, et le soir de la veille de la St Jean, toute la vallée était illuminée. Une nouvelle étape fut franchit en 1963, lorsque la flamme descendit, par relais dans une lampe tempête, pour arriver en plein cœur de Perpignan, afin de permettre un accès à tous à la flamme du Canigou. Tout au long de son chemin, porté par des relayeurs vêtus de blanc, la flamme fut transmise aux villages voisins. La Provence accueillie la Flamme du Canigou pour la première fois en 1983. De là, elle fut transmise à toute la région du sud est.
Chaque commune organise alors sa journée en animations traditionnelles afin de patienter jusqu'à l'illumination du bûcher : découverte des costumes traditionnels folkloriques, des métiers autrefois pratiqués, des ustensiles autrefois utilisés...
C'est à 22 heures que dans tous les villages, les bûchers s'embrassent, avec en bruit de fond l'hymne de la St Jean. Bien entendu ces bûchers sont allumés à l'aide de la Flamme du Canigou ! Un discours est alors prononcé, pour rendre hommage aux feux de la St Jean, et c'est alors le moment des farandoles qui prennent place autour des bûchers. Ces derniers sont construits par les habitants des villages, chacun apportant son aide à la réalisation, même la plus minime. Lorsque le bûcher s'enflamme, la Flamme peut atteindre plusieurs mètres, selon le mode de réalisation du bûcher. Il n'y a aucune règle concernant cette construction. Lorsque le bûcher est pratiquement consumé, il est de coutume de sauter au dessus du feu.
Voici un conte de mon pays en lenga Mentounasc.
À San-Jouan
« San-Jouan, da meishan, Fa sourtì ou tabardan »
R'estade arriba dam'a San-Jouan e per a Festa du Paire. Ma laishema Marcéu Firpo cunta-nou un' antiga usança : Ent'e campagne,per a vegìlia da San-Jouan, se fasìa de belu fuegue de joìa e ou lendeman, da boun' oura, se mandavan garçoù e garçounete cercà ent'a cenre encara cauda de longue firamente biounde qu'una bela legenda desìa esse u cabelhe de San-Jouan-Batista e que pourtava chança.
« Bousquièra dou fueg de San-Jouan, Garda ban piech per tout r'ann » proufetava un vielhe prouverbi. Dam'a stajan de fave s'arrecampan u luiambò que fan lume, a sera, souta u limounie e u pourtougalìe ent'una remourina de belùgoure. E susa u camì, à r'entrebren, u enfante s'en van chapà u lujambè en cantent aquela sounada : « Lujambò, cara un poc, cara aquì que te dounou de pan, de ven, de fave. Lujerna, carerma, cara aquì que te metou ent'a lanterna... » E n'ese pa per resegà se u Mentounasque dounavan de pan, de ven e de fave ent'u lujambò perqué Cathalan, ou signoù de Mentan, regalavan en 1457 una lemòsina annuale, couma se fasìa sempre, facha de pan de ven e de fave ent'a poupulacian de Mentan.
La Saint-Jean
« Saint-Jean de la moisson, Fait sortir le hanneton. »
L'été arrive avec la Saint-Jean et la fête des Pères. Laissons Marcelo Firpo nous conter une coutume ancestrale: Dans les campagnes, à la veille du 24 juin, s'allumaient les premiers feux de joie et, le lendemain, à la fraîche clarté de l'aube, on envoyait, garçons et filles remuer les cendres encore chaudes pour y chercher ces longs filaments blonds qu'une légende délicieuse disait être les cheveux de Saint-Jean-Baptiste et qui portaient bonheur.
« Bûcher du feu de la Saint-Jean, garde santé pour tout l'an » prédisait un vieux proverbe.
Avec les fèves apparaissent les lucioles qui mettent, le soir, sous les citronniers et orangers, des tourbillons d'étincelles. Et, sur les chemins, à la nuit tombante les enfants vont capturer les lucioles en chantant cet appel en forme de promesse : « Luciole, descends un peu, descends ici que je te donne du pain, du vin, des fèves. Ver-luisant, fait carême, viens ici que je te mette dans la lanterne ... », Et ce n'est pas par hasard si l'on avait l'habitude de proposer du pain, du vin, des fèves aux lucioles, puisque Cathalan, seigneur de Menton, disposait dans son testament de 1457 qu'une aumône annuelle, composée de pain, de vin, de fèves soit accordée et distribuée au peuple de Menton, suivant ainsi une ancienne coutume en honneur dans le pays.
DIAPORAMA DE LA FETE