Les productions florales du terroir grassois appartiennent à notre patrimoine. Ce sont ces fleurs, savamment mises en valeur par les parfumeurs, qui ont écrit notre histoire, sculpté nos paysages et contribué à l’essor économique de Grasse et de la parfumerie. Nos fleurs ont inspiré les plus grands créateurs parfumeurs au monde.
La situation géographique si particulière de nos terres, entre mer et montagne, baignées par le soleil méditerranéen, et accueillant le Parc Régional Naturel des Préalpes d’Azur donne à toutes nos fleurs des qualités olfactives exceptionnelles et une biodiversité d’une très grande richesse propice à l’accueil de programme de Recherche et Développement pour l’industrie cosmétique et l’aromathérapie.
En bord de mer, vous trouverez nos fleurs d’oranger, et le mimosa. A 300m d’altitude poussent la centifolia, le jasmin, la tubéreuse et le lys. A 500m d’altitude se trouve la violette et l’iris. Au delà, il y a la lavande sauvage, le narcisse, le genêt et les plantes aromatiques et médicinales.
Aucune autre région de France ne peut se vanter d'un terroir aussi exceptionnel. Mais parmi ce terroir exceptionnel, il y a la reine des fleurs, la rose centifolia. C'est ici à Grasse que c'est crée l'année dernière un événement majeur dans le monde de la parfumerie. la création d’une nouvelle Rose : La Baptistine. La dernière création d’une rose de Parfumeur date, en effet, de 1880, et c'est grâce à une Grassoise pure souche que nous devons cet événement historique.
Roseline Giorgis, qui a passé son enfance au milieu des roses grassoises, est aujourd’hui l’obtentrice de la Centifolia Baptistine Giorgis, Nouvelle Rose du Parfumeur (Certificat d’Obtention Végétale Européenne d’avril 2013). Cette rose aux 108 pétales et au parfum intense s’inscrit dans la lignée des célèbres roses Grassoises à parfum. Dix années de recherches et d’études de culture plein champ ont confirmé la rose jusqu’à l’extraction de l’Absolue, nectar le plus subtil des parfumeurs grassois qui fait d’une rose, une rose à parfum.
Il y a deux façons d’utiliser la rose en parfumerie : soit en soliflore, c’est-à-dire que la rose constitue l’essentiel du parfum, soit comme note de cœur associée à d’autres essences dans des parfums dits floraux, dont généralement la majorité est féminine. Deux variétés botaniques sont recherchées par les parfumeurs : la rosa centifolia, autrement appelée rose de mai, que l’on trouve à grasse ou au Maroc, et la rose damascena, rose de Damas, cultivée en Bulgarie et en Turquie.
La centifolia de Grasse est particulièrement réputée pour son essence absolue obtenue grâce à son extraction aux solvants volatils. La cueillette de la rose de mai est une phase clé du processus de production. Elle se fait à l’aube, le plus vite possible, afin de cueillir la rose au moment où elle est la plus riche en produits volatils.
Les récoltes sont effectuées chaque année par les mêmes personnes : c’est un gage de qualité. L’exigence et l’attention attachées à la production de la rose de mai est facilement compréhensible quand on comprend à quel point cette matière est précieuse: cinq tonnes de fleurs sont nécessaires pour obtenir un seul kilo d’essence.
Une matière première appelée « la reine de la matière de luxe rare », et que l’on serait bien tenté d’appeler de l’or rose. La valeur de la rose de mai est décuplée par l’impossibilité de reproduire sa base naturelle grâce au procédé de synthèse. En effet, l’huile de la rose centifolia est constituée de plus de trois cent constituants moléculaires, certains n’étant pas identifiables. On retrouve de l’absolu de cette rose unique dans des parfums comme Mitsouko ou Shalimar de Guerlain.
Grasse, où est produit la rose de mai, dont la fragrance est absolument unique au monde est "le paradis des parfumeurs". La rose de Mai, à l’instar du vin, doit sa note inimitable au terroir, et comme pour le vin, on peut parler de cru, de nuances fruitées, miellées etc.
Les récoltes quotidiennes peuvent atteindre 350 kilos de rose. Une récolte qui constitue un "océan de parfum", un "trésor" aux yeux des grands parfumeurs, en regard du nombre de roses qu’il faut pour un flacon de parfum, et surtout en regard la beauté de la fragrance elle-même.
Plus haut, je vous parlai de la rose Baptistine, sa création est une véritable légende. La Baptistine, connut deux phases de naissance. La première au siècle dernier lorsque Baptistin Giorgis parfumeur grassois, recherchait pour ses formulations "LA ROSE" disparue, cultivée au XVIIIe siècle à Grasse pour la parfumerie et très prisée à la Cour de Versailles présente, alors, dans les jardins du Petit Trianon.
Un fléau ravageur l’avait éradiquée. Furetant dans les jardins des couvents et hôtels particuliers grassois à l’abandon, il polinisa entre elles ces roses. Par semis des graines issues du mariage entre les fleurs découvertes, Baptistin Giorgis eu la joie de donner naissance à une Centifolia, prometteuse à son nez, intensément parfumée d’un fin « bouquet de roses » et très proche de celle que l’on ne peut plus admirer qu’en rêverie devant les tableaux de Fragonard, grassois lui-même.
Cette nouvelle rose de parfumeur, pas encore nommée, survécue par un destin particulier. En effet, Baptistin Giorgis disparut brutalement quelques mois après cette première floraison. Mais il avait offert un pied à sa fille Roseline qui suivait ses recherches en lui expliquant ce qu’elle représentait pour lui.
Roseline va parcourir le monde avec son rosier dans ses bagages. Parce qu’elle savait transporter un trésor, ce dernier cadeau de son père, son dernier parfum. Guidée par la senteur, elle en fit naturellement la sélection de stabilisation variétale. La seconde phase n’est pas la moindre ! Ce n’est qu’en 2002, qu’elle put se consacrer à ce rosier d’exception et aller au bout du rêve avec passion pour créer la nouvelle rose grassoise, nommée Baptistine Centifolia en hommage à son père, qui fut un grand spécialiste des extractions dans l’univers de la rose, à Grasse.
La première Obtention ayant confirmé l’originalité variétale, restait à expérimenter la culture plein champ et étudier la distillation par entraînement à la vapeur d’eau. Il fallut dix ans de recherches dans le secret des jardins sur deux hectares cultivés. Monique Rémy vint soutenir Roseline Giorgis, Ingénieur-chimiste spécialiste des matières premières naturelles de qualité de la parfumerie qui apporta, en visionnaire, soutien guide et compétence durant ces années, devenant l’ambassadrice de la Baptistine afin de lui tracer le plus bel avenir dans le monde.
Pour ces raisons de priorités données à la recherche, le rosier n’a pas encore été mis sur le marché, Il est romantique et buissonnant très résistant aux maladies, rustique, il se cultive en biodiversité d’accompagnement. Il offre sans aucun traitement ses fleurs magnifiques. Les roses se développent sur de longs rameaux courbés sans épines qui peuvent atteindre 2 mètres ou bien palissées sur fil, formant les arceaux fleuris et parfumés des jardins classiques.
Il y a meme des saucisses fines à la Rose..
La féerie dure quatre semaines autour du mois de mai. Pour conclure aujourd’hui en laboratoire avec une méthode particulière de production d’eau de rose concentrée et l’extraction noble de l’Absolue unique de la fleur. Les seuils de rendement à l’extraction confirment qu’il s’agit bien d’une nouvelle rose du Parfumeur, inscrite dans la lignée des célèbres roses grassoises Centifoliae.La Baptistine est prête à faire son entrée dans le grand monde.
À la villa Fragonard, sur le Cours Honoré Cresp expo rose est une exposition internationale où plus de 50 000 roses sont exposées en bouquets de 60 à 300 fleurs. Organismes horticoles, créateurs et diffuseurs animent cette manifestation qui fleure bon le Sud ! C'est la plus grande exposition européenne de roses coupées.
DIAPORAMA D'EXPO ROSE