A chaque création présentée par le carnaval de Nice, les artistes brésiliens, danseuses brésiliennes, présentent des créations nouvelles, une agréable découverte toujours accompagnée par une Batucada: orchestre de percussions. (Chocalho, cuica, tambourin, surdos, caisses, timbal, repinique).
Ce qui sans nul doute différencie Nice des autres carnavals européens dans les carnavals de rue, parades et performances dans les Arts de la Rue, c’est l’authenticité et le raffinement des costumes. Les chorégraphies, vêtus de strass et de plumes dans des créations splendides est une prestation brésilienne unique en son genre.
Samba et capoeira pour un dépaysement garantie ! Portée par une musique envoutante sur bande-son à la puissance gigantesque ,la promenade des anglais c'est enflammé ! Des visages exotiques, des sourires et une chaleur humaine incomparable pour une prestation artistique brésilienne authentique.
La danse est un langage qui rend les brésiliens très bavards. A travers elle, elle communique ses origines, ses passions, ses coutumes et sa joie de vivre. La danse brésilienne n'est pas uniquement la samba, contrairement aux idées reçues qui verraient dans le Carnaval de Rio la seule représentation de l'univers chorégraphique au Brésil. En effet, la diversité et la richesse de la culture brésilienne, nous proposent bien d'autres rythmes et danses. Le frevo, l'afro-reggea, la quadrille, le bumba-meu-boi, le maracatu, la capoeira, les danses tribales, sont autant de rythmes pratiqués régulièrement par la population.
Les Groupes de danse brésilienne ne fait pas que de la chorégraphie et de la danse, il y a aussi la conception et la production des costumes, élément capital des spectacles de danse brésilienne.
La parade Garota d’ipanema ce sont les plus belles filles brésiliennes, en costumes stylisés par des Ateliers uniques au Brésil.
La parade « bahianaises » : impressionnante évolution des personnages habilles en costumes de 2m20 de diamètre et des orixas, personnages du candomblé. La parade Amazonia : Les Indiens, le Vert et la Nature.
Contrairement à ce qu'on peut imaginer, le Carnaval brésilien est à l'origine une decouverte purement Niçoise. Les premières fêtes et batailles de fleurs datent de l'époque coloniale, un héritage de l'Entrudo portugais ,des masques italiens et des parades niçoises. L'exemple niçois inspira Isabelle, fille de Pedro II du Brésil*, qui organisa à Rio le premier défilé de voitures fleuries pour célébrer l'abolition de l'esclavage.
L'Entrudo a été le premier type de Carnaval brésilien, une sorte de fête "sauvage" où on se lançait de l'eau, de la farine, de la peinture, des œufs etc... comme pour les premiers carnaval niçois de l'époque du XIIIe siècle. Pareil pour les masques et costumes d'origine Italiennes, les masques ont été introduits au Brésil vers 1835.
Le déguisement grâce à des masques a été complété par des costumes, ce qui a rendu le Carnaval encore plus coloré. On raconte que le premier bal masqué au Brésil a été organisé par des italiens et a eu lieu à Rio de Janeiro en 1840. Le succès de ce bal a été tel, que d'autres bals et fêtes se sont succédé.
Remarquez les jolies chaussures des demoiselles.
A travers le Carnaval il est possible de voir les inégalités sociales. Si d'un côté les classes privilégiées fêtaient le Carnaval en participant à des bals dans des salles luxueuses comme à Nice ou à Venise, de l'autre côté les classes défavorisées ont crée un Carnaval dit populaire, fêté dans les rues, en plein air.
(A Nice l’organisation des carnavals de “proximité”repose sur un partenariat entre la ville et les services de la jeunesse, de l’animation loisirs et de l’éducation, l’Office du Tourisme et des Congrès , les étudiants des arts du spectacle de l’Université de Nice, les écoles et diverses associations. Celui ci se passe dans plusieurs quartiers de la ville: Riquier,Vieux-Nice,Garibaldi,le Port,Pasteur, Carras , Saint Augustin, la Madeleine etc ..)
Tandis qu'en Europe le Carnaval devenait décadent, au Brésil il s'enracinait de plus en plus dans la culture du pays. C'est vers 1910 que des anciens esclaves habitants à Rio donnerent une dimension plus populaire au Carnaval avec l'influence des rythmes africains et l'apparition de la Samba.
Remarquez les jolies plumes de faisan et d’autruche.
La samba devient la chanson et la danse populaire du Carnaval de Rio de Janeiro. Le Carnaval n'est pas seulement une affaire de passionnées des rythmes, des danses, des fêtes, il est surtout de nos jours une affaire commerciale (tourisme, vente des CD, publicité, droits de retransmissions audiovisuelle, spectacles, ventes de billets etc.).
Le carnaval est une fête ancienne qui existe depuis la nuit des temps. L'origine du mot "Carnaval" est polémique. Pour certains, Carnaval vient du latin carne levare, cela veut dire : se priver de viande, de la chair. D'après le calendrier chrétien, le carnaval commence le 06 janvier (jour de l'Epiphanie) et finit le mercredi des Cendres qui est le premier jour du Carême.
Contrairement au Carême (période de privations et de purification), le Carnaval est une période où tout est permis. Historiquement, il est raconté qu'à l'Antiquité, pendant 5 jours de Carnaval, les maîtres échangeaient les rôles avec leurs esclaves. Au Moyen-âge, les gens riches se déguisaient en pauvres et vice-versa. Les extravagances et les excès étaient permis. Même si le Carnaval est adapté aux coutumes de chaque société, l'idée de folie et l'absence de règles sont retrouvées dans les divers types de Carnaval fêtés dans le monde.
*La longue histoire de Nice et du Brésil:
Au début du XVIe siècle, le duc de Savoie Charles III change ses alliances et choisit de se rapprocher des Habsbourg. Pour ce faire, il épouse, le 1er octobre 1521, en l’église des Dominicains de Nice Béatrice de Portugal dont la sœur Isabelle est mariée à Charles-Quint. Née en 1504, la jeune épouse est la fille de Marie d’Aragon et de Manuel Ier roi de Portugal.
C’est sous son règne qu’à partir de 1495, les flottes portugaises se lancent dans l’exploration des rivages lointains et, qu’en 1500, une flotte, commandée par Pedro Cabral, découvre une terre inconnue : le futur Brésil. Beatrice devenue duchesse de Savoie a été informée du spectaculaire développement de cette nouvelle colonie, avant de mourir, le 8 janvier 1538, encore jeune, et d’être enterrée dans la cathédrale Sainte-Marie, au château de Nice.
Avec Béatrice de Portugal, les Niçois entendirent déjà parler du Brésil bien avant les français. Les échanges commerciaux et culturels ne cesseront pour ainsi dire jamais entre les deux pays. Plusieurs Niçois iront tenter leur chance et certains avec beaucoup de succés.
Pedro II sera un hôte régulier de notre région à la fin du XIXe siècle. C’était un homme d’une grande intelligence et d’une extraordinaire culture, parlant plusieurs langues (dont l’hébreu, le grec, le sanscrit… et le Nissart bien sur), linguiste et traducteur renommé, correspondant de Pasteur, Victor Hugo et F.Mistral, apparenté à toutes les grandes familles royales d’Europe.
Avant et après sa chute, il séjourna longuement sur la Côte d’Azur (1887, 1890-1891, logeant à Cannes mais venant volontiers à Nice. Comme tout bon hivernant de l’époque, il assiste au carnaval aux côtés du baron de Bellet, dont le frère est consul du Brésil à Nice et sa fille organisera, à Petrópolis, la capitale impériale du Brésil, une bataille de fleurs directement inspirée de celle de Nice.
DIAPORAMA DU CARNAVAL