Un beau jour de 1865, le célèbre botaniste Gustave Thuret découvre un cap merveilleux et sauvage, couvert de forêts de pins et de garrigue odorante. Seules traces de la présence de l'homme, un phare, deux chapelles et quelques vignes.
C'est grâce à lui qu'Antibes est devenue la capitale mondiale de la Rose et l'un des premiers centres agronomiques du sud de la France. Son parc et ses jardins ont marqué le Cap d'Antibes à jamais, en présevant miraculeusement cette cathédrale écologique. Mais les investisseurs au profit de l'aristocratie europeenne commencent a y réaliser des demeures parmi les plus prestigieuses au monde.
Charles Garnier, architecte des opéras de Paris et de Monte-Carlo, dessine une superbe villa que lui a commandé un milliardaire hollandais. Ce dernier la baptise "Villa Eilenroc", anagramme du prénom de son épouse, Cornélie. Puis, ce seront le "Château de la Croë", la Villa "Les Chênes Verts" où séjourne Jules Verne, le Château de la Garoupe entouré d'un immence parc de 60 hectares, la Villa Soleil et la Villa Eden Roc feront du Cap d'Antibes un haut lieu de la jet set.
Viendra la Villa Picolette, celle du père de Gatsby le Magnifique maison où séjournèrent l'écrivain Francis Scott Fitzgerald et sa femme Zelda, entre 1924 et 1926. Des résidences fabuleuses parmi les plus belles au monde comme Le Château de la Croë de style victorien voisin de la villa Eilenroc, sur la baie des milliardaires ou sejournerent le roi Édouard VIII du Royaume-Uni (duc de Windsor) et son épouse Wallis Simpson. En 2004 celui ci est acheté par le milliardaire russe Roman Abramovitch. Pour l'heure, interressons nous a la villa ou Jules Verne écrivit son roman interplanétaire : "Hector Servadac" (Chapitre XVI)
"Soudain, il s’arrêta. Son pied venait de heurter sous la neige un morceau de pierre taillée. Par sa forme, par sa couleur, ce morceau ne semblait pas appartenir au nouveau sol. Le capitaine Servadac le ramassa. C’était un fragment de marbre jauni, sur lequel on pouvait encore lire quelques lettres gravées, entre autres celles-ci : Vil…
« Villa ! » s’écria le capitaine Servadac, en laissant retomber le morceau de marbre, qui se brisa en mille fragments. De cette villa, sans doute quelque somptueuse habitation bâtie presque à l’extrémité du cap d’Antibes, dans le plus beau site du monde [...] que restait-il à présent ? Pas même ce morceau de marbre, qui venait d’être réduit en poussière !"
Non ! Quoi qu'en pense le Capitaine Servadac, cette villa n'a pas disparu. La voici telle qu'elle se présente aujourd'hui. Il s'agit de la villa "Les Chênes Verts", située presque à la pointe du Cap d'Antibes. Une majestueuse demeure patrimoine classé au 152 boulevard Kennedy fut érigée par le célèbre dramaturge Adolphe D'Ennery.
Extrêmement enthousiastes sur la région, en 1865, M. d’Ennery achete une grande parcelle de terre qui est bordé par des arbres et en redessine la propriété de trois étages avec l’architecte Abeille. D’Enerry était très bien connu dans le monde du théâtre et obtint un succès populaire pour de nombreuses pièces, notamment « Le Savetier de la rue de Quincampoix» et a écrit plusieurs opéras pour Gounod, Massenet et Aubert.
Cette villa fut construite en 1866 par l’architecte Auguste Abeille pour Adolphe d’Ennery, dramaturge parisien très en vogue, auteur des « Deux orphelines » qui furent jouées au Théâtre de la Porte Saint-Martin et au Chatelet à Paris. Le jardin fut créé en même temps que la villa, Dennery fit construire le manège pour sa compagne, Mme Desgranges, écuyère, devenue sa femme. Ils y passaient tous leurs hivers, recevant leurs amis, tels Rochefort et Villemesant, directeur du Figaro.
Jules Verne vint lui aussi lui rendre visite et prit l’habitude d’y séjourner tous les hivers pendant 6 ans. Au cours de ses nombreux séjours, il travailla à l’adaptation théâtrale de ses oeuvres romanesques : « Le tour du monde en 80 jours », « Les enfants du capitaine Grant », ou encore « Michel Strogoff ». Les deux écrivains créént aussi un jeu inédit à la villa "Les Chênes Verts" intitulée «Le Voyage à Travers l’impossible» qui a été un énorme succès à Paris.
Jules Verne gardera de ces étapes antiboises un souvenir émerveillé : « Du bleu partout, en haut, en bas et du vert à revendre. » En 1905, la villa a été achetée par Sophie Desplans, la fille de Neopoleon III, médecin privé, et Les Chênes Verts reste dans la famille pour les trente prochaines années.
En 1938 l'architecte niçois Louis Bensa propose le réaménagement de la maison et la modernisation de l'escalier. En 1953, la propriété que détient une plaque de l’écrivain visionnaire, est achetée par l'industriel Jean Joannon, qui réaménagea l'intérieur délabré, la villa redevint alors un lieu de réceptions. La villa reste aujourd’hui semblable à son état initial.
Avant de rejoindre le sentier des douaniers, je passe par la villa Elein Roc à ne pas confondre avec le plus luxueux hotel au monde , l'Eden Roc qui se trouve à quelques centaines de metres de la villa .
La Villa Eilenroc est une demeure française d'exception de style néoclassique située au milieu d'un parc de onze hectares, en bordure de mer. Alors que la haute société européenne passe l’hiver sur la Riviera méditerranéenne, le riche hollandais ex-gouverneur des Indes néerlandaises Hugh-Hope Loudon fait construire cette luxueuse résidence par l'architecte Charles Garnier entre 1860 et 1867. Il la baptise « Eilenroc », anagramme de Cornélie, le prénom de son épouse.
En 1873, la propriété est vendue au riche écossais James Wyllie qui fait aménager le parc par des jardiniers aussi célèbres que Ringuisen. À son décès en 1908, le domaine est vendu à Sir Coleridge Kennard puis au couple Sudreau suivi par le couple américain Beaumont en 1927.
En 1982, Madame Beaumont lègue sa propriété à la ville d’Antibes sous condition de créer une « Fondation Beaumont » destinée à gérer et exploiter ce patrimoine et d'ouvrir le parc au public avec oliveraie et roseraie de 1 000 plants.
En 2011, un jardin des senteurs a été créé à l'entrée de la roseraie de la Villa Elein Roc. De plus, le sentier du littoral permet d'effectuer une ballade de 3,7 km entre la plage de la villa Eilenroc et l'Anse de la Garoupe. Les promeneurs peuvent ainsi apprécier le panorama exceptionnel en longeant le Cap d'Antibes et la Villa ou effectuer une halte dans la petite plage de l'Anse de l'Argent faux. On comprend mieux pourquoi les milliardaires ont élu domicile au Cap d'Antibes !
Villa et Parc ouvert du 1 octobre au 31 mars
Mercredi et samedi après-midi (entrée gratuite) Horaires : 13H – 16H
Du 1 avril au 30 juin
Mercredi et samedi journée (entrée payante 2€) Horaires : 10H – 17H
Du 1 juillet au 30 septembre
Mercredi, samedi et dimanche après-midi (entrée payante 2€) Horaires : 15H – 19H
DIAPORAMA DES VILLAS