le manoir Leliwa
Les Châteaux de Nice rassemblent plusieurs bâtiments royaux d’une grandeur inouïe et d’une splendeur inégalable. La Belle Epoque débutait en 1856 pour prendre fin des années plus tard. Une Belle Epoque en tout cas qui nous permet aujourd’hui d’admirer la beauté et la splendeur de la ville de Nice sous la royauté à travers ces grandes demeures qui ornent ses rues depuis cette époque dorée. Si un jour l’envie de vous évader dans une époque royale vous vient à l’esprit, choisissez Nice comme première escale en commençant par le palais des rois de Sardaigne.
Elle vous emmènera non seulement vaguer à travers les époques les plus lointaines, mais elle vous fascinera aussi à travers les spécificités de l’architecture de la Belle Epoque et de leur évolution incroyable au cours d’une même époque. Nice, ville très courue pendant la saison d’hiver, connait alors de grands fastes. Durant la Belle Époque, elle voit l’éclosion d’une cinquantaine de somptueuses demeures entourées de parcs, qui répondent à un art de vivre bien particulier : désir de prouver sa richesse et ses exigences mondaines. Statues et plantes rares, escaliers monumentaux pour étaler sa toilette, succession de salons, boudoirs, salles de musique …
Purs “caprices” de princes et de potentats, ces constructions échevelées n’ont aucune unité de style et ne respectent aucune règle, si ce n’est celle de la liberté de l’architecture. Celui qui conçut les plans du Château de la Tour a pu s’en donner à cœur joie. Construit autour de 1850 sur les ruines d’une ancienne tour de guet, il édifie une œuvre de style “troubadour”, mélange de château-fort moyenâgeux, de cathédrale gothique et de Renaissance classique.
le chateau de la Tour
Le Comte Joseph Victor Caravadossi, Comte d’Aspremont, baron de Thoët de l’Escarène, fait partie de la vieille noblesse niçoise depuis le 10ème siècle. Né à Nice en 1834, d’abord diplomate puis militaire, brillant officier de cavalerie de l’armée royale italienne (Nice était alors au Royaume de Piemont/Sardaigne). Il participera à la création du Comité des Fêtes du Carnaval en 1873.
Après la visite du château de la tour, je vous emmène au manoir Leliwa. On le dirait sorti tout droit d'un conte de sorcières ou encore habité par quelques fantômes qui attendent l'arrivée de quelques naïfs touristes auxquels ils feront passer des moments pénibles. L'allure de cette résidence sort tellement de l'ordinaire qu'elle aurait pratiquement choquée...si elle ne s'était pas trouvée dans cette ville ô combien cosmopolite.
Cette demeure étrange est encore l'un des multiples vestiges du passé doré de la ville et de la Belle-Époque. À l'origine de la construction en 1880 un comte polonais Michel Leliwa de Rohozinski. Le comte confia la construction de son manoir à un compatriote Adam Dettlopf et demande à ce dernier de transformer la demeure qui s'y trouvait en château du moyen-âge. Le résultat de cette expérience artistique fut tellement réussie qu'elle ne manque pas de laisser bouche bée, même de nos jours. Des sculptures de rapaces au sommet, des tourelles d'angle, des tours crénelées, des balcons à colonnettes, sans oublier les fenêtres à meneaux...
Le manoir Belgrano
L’accueil de cette clientèle étrangère constitue, avec la production d’huile d’olive, la principale source de revenus de la cité des Anges. La fin du XIXe et le début du XXe siècle voient l’essor de l’urbanisme niçois, celui-ci est principalement dû à la vocation de villégiature hivernale de la ville. En effet, c’est à cette période que se crée le mythe des vertus thérapeutiques du climat azuréen. Les commandes de particuliers se regroupent généralement sous l’appellation de « palais » ou, mais c’est un cas exceptionnel, de « manoir ».
Ma prochaine visite sera encore un manoir. Le manoir Belgrano est un des rares édifices de style Renaissance, si ce n’est le seul, que l'architecte Charles Dalmas ait réalisé. Il emploie tourelles, colonnes torsadées, gâbles… Pour la façade il utilise de la pierre de taille ainsi que de la brique qui donne un aspect décoratif à la façade. Le toit est recouvert d’ardoise. Vous pouvez facilement l’apercevoir dans le quartier de Cimiez au boulevard Edouard VII.
le chateau de l'Anglais
Ma dernière visite est plutôt surprenante ou plutôt controversante…. Cela dépend du gout architectural de chacun. Pour mon compte, je n’aime pas, mais je me devais de vous montrer ce château qui est devenue inséparable des panoramas du port et de l'est de la ville.
Le Château de l'Anglais est un édifice qui marque l’apparition de châteaux de styles exotiques construit à Nice a partir du milieu du XIXe siècle.
De par sa couleur et sa forme, il demeure comme l’un des témoignages forts des folies qui sont érigées sur la Riviera. Sa construction débute en 1856, date de l’achat d'un terrain de 22 000 m2, par Robert Smith, officier du génie anglais en Inde. Il est construit en trois ans et son architecture éclectique s'inspire des constructions néo-mogholes. Le domaine descend sans interruption jusqu’à la mer et comprend de nombreuses fabriques (tours, belvédères, kiosques, escaliers...), toutes dans le même style exotique fantaisiste, un curieux mélange de styles hindou et médiéval britannique.
Le château suscite rapidement de nombreux commentaires souvent contradictoires : En 1861, Émile Négrin évoque « un quelque chose, cauchemar des architectes classiques », en 1877, Mayrargue parle « d’une admirable villa où tout ce que l’imagination peut rêver de plus extraordinaire y a été assemblé avec un art exquis » et Stephen Liegeard le juge comme « une bâtisse qui n’est ni un château, ni un palais, ni une tour, ni un bastion, ni une villa, ni une pièce montée, ni un gâteau de Savoie, ni rien qui ait un nom dans aucune langue ».
Pour la petite histoire, c’est le gardien du château qui m’expliquera l’historique de celui-ci en m’affirmant qu’il fut habité autrefois par Sean Connery et qu’actuellement y réside le consul d’un pays de la communauté européenne installé à Monaco. Une autre anecdote dit que la femme du propriétaire du château tardait souvent à rentrer de sa promenade matinale… obligeant Monsieur à patienter avant de mettre les pieds sous la table ! Cet ancien colonel de l’armée anglaise imagina alors une solution pour la rappeler à ses devoirs d’épouse et de cuisinière : faire tirer un coup de canon à midi ! » Après le départ du gentleman, la population exigea le maintien du coup de canon. Le 19 novembre 1885, un arrêté institua « lou canoun de Miejour » comme une tradition nécessaire à la ville de Nice. La ville n’en était pas à une folie de plus !! De nos jours et toujours à midi , vous entendrez encore le fameux coup de canon , tiré maintenant de la terrasse de l'ancienne forteresse Niçoise.
DIAPORAMA DE LA BALADE