Classé Monument Historique depuis 1946.Situé au cœur du Vieux Nice dans ses petites ruelles tortueuses, il abrite le musée municipal des arts et traditions populaires depuis 1970.Le palais Lascaris est le témoignage le plus luxueux et le mieux conservé de ce qu'étaient les demeures de la noblesse niçoise. Le palais, de style baroque et génois, conserve un escalier monumental orné de fresques et des salons luxueusement décorés. Des tapisseries flamandes, un mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles ainsi que des collections de faïences de la même époque sont actuellement présentés.
Il abrite aussi une belle collection d’instruments de musique anciens qui retracent une bonne partie de l’histoire de la musique. Une exposition inédite de livres, gravures, brevets… provenant des collections des célèbres maisons de factures instrumentales Gaveau, Pleyel et Erard.Ces fonds racontent l’histoire du piano et de la harpe de la fin du 18e siècle au milieu du 20e siècle en France mais aussi en Europe. Vous y verrez tout simplement la "deuxième plus importante collection d'instruments de musique anciens après celle du Musée de la musique à Paris".
Une collection où les instruments rares abondent comme la première harpe fabriquée par Sébastien Erard, un quatuor de saxophones fabriqués par l’inventeur Adolphe Sax, mais aussi un ensemble d’instruments à cordes expérimentaux et quelques instruments insolites et fascinants comme le mélophone ou le saxotromba.L’intérêt de ce fonds est considérable.
Le fonds Erard comporte notamment la correspondance de cette Maison et de son facteur. Parmi ces lettres, dont la valeur historique est inestimable, figurent des manuscrits de compositeurs majeurs dans l’histoire de la musique : Franz Liszt, Gabriel Fauré, Charles Gounod, Jules Massenet, Maurice Ravel, Camille Saint-Saëns... Les fonds Pleyel et Gaveau, malgré leur taille plus modeste, constituent une documentation du plus haut intérêt.
Un escalier monumental fermé par des galeries d’arcades et décoré de statues permet d’accéder aux salles du premier étage utilisées pour les expositions temporaires. Au deuxième niveau, l’étage appelé noble avec ses appartements d’apparat conservent ses décors plafonnant d'origine, peints à la fresque au milieu du XVIIe siècle. Les statues et le décor rocaille des salons sont ajoutés au XVIIIe siècle. La famille Lascaris était une des plus anciennes familles nobles du Comté de Nice, remontant au Xème siècle. A l'origine elle portait le nom de Balbi et possède le Comté de Vintimille.
Au XIIIème siècle, un de ses membres épouse Eudoxie de Lascaris, fille de l'Empereur byzantin d'Orient, et la famille prend ce nom, plus prestigieux. Elle compte enfin dans les membres de son clan de nombreux militaires, évêques et cardinaux catholiques, décorés de l'ordre du Saint-Esprit et de l'ordre de Saint-Louis, un grand-maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Vient également l'histoire de Théodore-Jules Lascaris de Vintimille, qui fut un agent secret envoyé par Napoléon Bonaparte en mission dès 1799. Son rôle est comparable à celui de Lawrence d'Arabie quelque cent ans plus tôt. Il parcourut l'Orient pendant des années, notamment la Syrie et la Jordanie, vivant comme un bédouin local et récoltant des renseignements pour Bonaparte. Lascaris a pour mission de s'introduire dans les tribus bédouines, de partager la vie de ces hommes et femmes en bleu, de gagner leur confiance, afin d'unifier l'Arabie contre la puissante Turquie.
Il parvient à pactiser avec les émirs du désert qui songent à remettre la main sur Bagdad et acceptent de préparer le passage de la Grande Armée à travers le désert. On sait également de lui qu'il participa à la campagne d'Egypte, ou il s'illustra. Ses mémoires seront acquises et traduites par le poète français Lamartine. Vendu à la Révolution, divisé en appartements au XIXème siècle, le palais a été racheté par la ville de Nice en 1943 et ouvert au public en 1965 après restauration. La visite est gratuite.
DIAPORAMA DE LA VISITE