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L’architecture Belle Époque est le nom donné à un style architectural entre 1850 et 1925. C’est une période où l'on construit de nombreux bâtiments remarquables souvent qualifiés de « palais ». Ces palais vont utiliser les techniques de décoration de l'architecture nouvelle. Pour singulariser leur création, les architectes vont fabriquer un décor en faisant appel à des placages de reliefs en stuc, des colonnades, des cariatides, etc. Plus original encore, les angles des palais au carrefour des rues seront très souvent surmontés d'une coupole fièrement dressée, de forme sphérique ou souvent allongée rappelant le style Russe. Elle est couverte d'ardoises, à la mode « hausmannienne » ou de tuiles vernissées rappelant l'habitude ligure de la région niçoise.
Kiosque turc, façade Louis XV, temple égyptien, chapelle style Cambridge, gothique vénitien, Grand et Petit Trianon, fort hindou et colonnades romaines: on a tout eu à Nice.
la villa Paradisio qui a remplacé la Villa Medicis de Rome pendant la guerre
Jusqu’au premier tiers du XIXe siècle, Nice ne se différenciait guère des villes méditerranéennes et européennes qui, comme elle, plongeaient leurs racines dans la culture gréco-latine et la religion chrétienne catholique. L’économie était tout aussi proche de celle de Barcelone, Naples ou Venise. La vie agricole reposait sur la fameuse “ trilogie méditerranéenne ” (vigne, blé et huile), avec une prime pour l’huile ; de la montagne, on ne tirait que du bois et des produits d’élevage.
L'un des plus beaux campus de France: Valrose l'université Nice Sophia Antipolis
La pêche littorale, apportait un peu de diversité à l’alimentation. Quelques industries et surtout un commerce actif, renforcé par le fait que Nice était une zone franche, jouissait du fait qu’elle était le seul port du duché de Savoie, donnaient à l’économie locale, ainsi qu’à la vie politique et intellectuelle, des couleurs très proches de celles de ses voisines.
L’image de Nice est associée à celle de la Belle Epoque. C’est le temps où la ville, principale station touristique de la Côte d’Azur, est le Salon de l’Europe, drainant dans ses propriétés et ses palaces tout ce qui compte dans le domaine aristocratique et artistique. La reine Victoria, les rois Léopold II de Belgique et Oscar de Suède sont ses hôtes fidèles. Nietzsche, Tchekhov, Hector Berlioz y séjournent. D’octobre à avril, c’est une succession de fêtes et de réceptions qui culmine au moment du Carnaval.
Entrée cimiez de l'Université Nice Sophia Antipolis
Le premier bâtiment que je vous fais découvrir est l’entrée du château de Valrose sur le boulevard de Cimiez. Bien que postérieures à la construction du château du parc valrose, les deux tours conçues par l’architecte niçois biasini en sont néanmoins le rappel : pierre blanche, hautes lucarnes, toit pentu, balustrades en fonte quadrilobée. Elles font encore office de prestigieuse conciergerie afin que le domaine ait une entrée sur ce qui est à l’époque le nouveau boulevard de cimiez. Au sein du domaine se trouvent deux châteaux de style gothique classés monuments historiques, le grand et le petit Valrose, construits à la demande du baron de Von Derwies durant la seconde moitié du XIXe siècle.
Les châteaux de Valrose et leur parc constituent un domaine de dix hectares entre l’avenue de Brancolar et la colline de Cimiez. Il abrite aujourd'hui le campus de l'université de Nice Sophia-Antipolis. Le baron Paul Von Derwies, financier russe et conseiller du tsar Alexandre II, acquiert de grandes parcelles, et crée sur ce terrain, un domaine des plus fastueux et extravagants de la Riviera de cette fin de XIXe siècle. Le chantier fournit du travail à plus de 800 ouvriers Niçois durant trois ans pour un coût de plusieurs millions de francs or. Le grand château, le petit château et le parc, sa fabrique de jardin et ses statues, sont classés monuments historiques par arrêté du 22 juillet 1991 , ainsi que l’isba qui se trouve dans le parc.
Le château est de style gothique et son intérieur multiplie les luxes avec plafonds à fresque, lustres de cristal et toiles de maître. Le plus spectaculaire est une salle de concert qui peut accueillir jusqu’à 400 spectateurs munie d'une imposante machinerie en bois visible dans le fond de scène.
La villa Paradisio fut construite par l'architecte Constantin Scala, vers 1900 pour la baronne Hélène de Zuylen de Nyevelt de Haar née de Rothschild. Cette villa niçoise fut le lieu de séjour des Prix de Rome durant la Seconde Guerre mondiale en remplacement de la Villa Medicis à Rome. En effet, durant la guerre, après une première interruption de ce grand concours artistique, Benito Mussolini confisque la Villa Medicis à la France qui ne peut plus envoyer ses lauréats à Rome.
L'Académie se replie alors en France jusqu'en 1945. À l'instigation de Jérôme Carcopino elle élit d'abord domicile à Nice à la villa Paradisio, qui est un grand édifice entouré d'un important jardin. Ses communs et ses vastes écuries seront hâtivement transformés en atelier pour y recevoir les artistes. C'est l'architecte Bernard Zehrfuss, Grand Prix de Rome d'architecture de 1939 et animateur du groupe d'Oppède, et Lucas, Grand prix de Rome de peinture de 1937 qui essuieront les plâtres.
Le Majestic de Nice est un ancien palace de la Belle Époque situé au bas du boulevard de Cimiez. Impressionnant Hôtel qui comptait 400 chambres. Palais achevé en 1908 par l'architecte Jules Febvre, qui le dota d'une entrée particulièrement élégante et des deux tours carrées qui le couronnent. Aujourd'hui copropriété. A ne pas confondre avec le Majestic de Cannes, autre célèbre palace de la croisette.
L'Alhambra construit en 1901 comme hôtel est l'archétype de l'architecture orientalisante revue et corrigée pour une adaptation locale. Ses minarets, ses grandes baies en arcs outrepassés, ses stucs blancs et sa superbe marquise en font l'un des édifices les plus spectaculaires de la Belle Époque à Nice. Un magnifique parc s'étend en avant. Les façades et toiture du bâtiment de l'ancien hôtel, actuellement « Résidence Alhambra » ; à l'intérieur le vestibule d'entrée, le grand hall avec sa cheminée, la cage de l'escalier principal avec son ascenseur et le parc en totalité sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 20 juin 2000.
Le château d’Azur est achevé en 1932 sur la commande d’un millionnaire excentrique d’origine américaine Virgil Neal, industriel du parfum, et sur les plans de l’architecte niçois Adrien Rey. Ce bâtiment est le dernier témoignage des folies belle époque de Nice, qui, depuis le château de l’anglais en 1855 au mont boron, se mettent à orner les collines niçoises au gré des caprices de leurs richissimes commanditaires. Edifice d’un luxe inouï, directement inspiré par le style renaissance française du château d’Azay le rideau, parsemé de fantaisies décoratives extraordinaires, le château reçoit initialement le nom du produit de beauté qui avait fait la fortune de son propriétaire, la crème To-Kalon, ce qui en grec signifie … la beauté. Elaboré bien sur à Grasse.
Le château des terrasses : Construit vers 1890 pour le banquier britannique William Mendel, ce château a traversé les décennies en compagnie des plus grands du siècle dernier, dont la famille du tsar Nicolas II ou la reine Victoria. Le grand-duc Georges Alexandrovitch, frère du tsar Nicolas II loue la villa pour l’hiver pour y soigner sa phtisie. Il est vite rejoint par sa mère, l’impératrice Maria Feodorovna accompagnée du prince Michel et de la princesse Olga. Le président Félix Faure leur rendra visite ainsi qu’une cousine, la reine Victoria elle-même y séjournera. La demeure devient ensuite propriété d’une prima donna de l’opéra de St Pétersbourg puis, dans les années 30, passe aux mains du vice-consul d’Angleterre, Mr Buckingham et sera cédée par son fils en 2001 à la ville.
Lycée du Parc-Impérial : prit ce nom en 1930 car il fut installé dans les locaux de l'ancien « Grand Hôtel Imperia ». Il fut construit en 1902 dans le « quartier russe » de Nice, pour héberger la famille impériale du Tsar et toute sa suite. Le caractère spectaculaire du bâtiment, justifie également le terme de « grand »... Avant de parler de sa beauté, il faut évoquer ses dimensions. Il se place au rang des monuments les plus imposants de la ville.
Cette insistance est peut être une façon de le placer en concurrent du palais Régina à Cimiez, construit peu avant. Chacun dispose ainsi de sa tête couronnée de référence. Mais alors que la reine d’Angleterre est effectivement venue séjourner au Régina, c’est à l’ancien domaine Bermond que venait résider la famille impériale russe avant la construction de celui-ci... On emploi pas moins de 400 ouvriers. Parmi eux se trouvent un grand nombre de Niçois et d’italiens. Les dimensions sont colossales : 153m en incluant le Pavillon Impérial, près de 27 m de large et 35 m de haut.
Le château des Ollières, superbe demeure de Nice, fut édifiée en 1876 par un négociant lyonnais, Louis Baudet ; la propriété fut entièrement remaniée en 1885 par l’architecte Adam Dettloff, lors de son rachat par un diplomate russe, le prince Lobanoff-Rostowsky, ministre des affaires étrangères du tzar Nicolas II. Ce prince, comme beaucoup de ses compatriotes, décida de s’installer sur la Riviera.
Son intention était peut-être de suivre la mode qui faisait de Nice la principale villégiature des Russes aisés, mais on sait qu’il entretenait une relation avec une française, Mme Chevillot, épouse de l’ambassadeur de France à Constantinople. Adam Dettloff, architecte très en vue à Nice, a totalement modifié l’esprit de cette demeure, et conformément aux souhaits du prince, a créé un style Troubadour-gothique mâtiné d’influences mauresques.
* A Nice de nombreux bâtiments et immeubles sont qualifiés de palais. Ce terme de palais correspond à l'usage commun de la langue niçoise où l'on dit palai et de la langue italienne où l'on dit palazzo, termes qui désignent tout immeuble d'habitation noble (et qui dès avant le rattachement de Nice à la France en 1860 auront tout simplement été repris en français).
Vous pouvez aussi revoir mes anciens articles sur le palais Massena et le Palais de Marbre qui sont situés tout les deux sur la promenade des Anglais ou encore le palais des rois de Sardaigne. Quand à ceux que je viens de vous presenter, vous pouvez les admirer sur le boulevard de Cimiez et le boulevard carabacel, ainsi que sur l'avenue des Baumettes dans le quartier Russe ou, je vous conseille d'aller voir la cathedrale orthodoxe. Tout au long de mes trois articles sur les palais de la cité des anges ,les rues de Nice témoignent de son raffinement,un fabuleux patrimoine Belle Epoque. La capitale azuréenne est riche de quelques-unes des plus belles réalisations architecturales de cette parenthèse enchantée. Il faut lever les yeux et admirer alors les riches ornements des façades "Belle Epoque" et vous serez transporté pour un voyage dans le temps inoubliable.
DIAPORAMA DES PALAIS DE NICE