Le Carnaval, en tant que fête organisée, apparait à Nice au XIII° siècle, lors d’une visite du Comte de Provence, Charles II d’Anjou. Ce sera, un siécle plus tard au début du XIV° siècle, qu’apparaitront les mannequins géants dans le Nord de la France. Ce Carnaval va évoluer, avec, en plus des défilés et des mascarades, des batailles de confettis dans tous les quartiers, puis avec l’apparition de nouveaux personnages tel le Paillassou, qui est un mannequin bourré de paille que l’on jetait en l’air et qui semble être l’héritier d’Hellequin, l’homme sauvage de la culture européenne, le conducteur des âmes des morts, qui sur son char emporté au galop dans le ciel pratique la chasse sauvage. On retrouve ce personnage dans plusieurs carnavals européens.
Le premier comité des fêtes est créé en 1873 et fera parler de lui deux ans plus tard avec les débats enflammés qui font suite à l’affrontement entre les Char de Catarina Segurana et le char des Ratapignatas. C’est avec ce char de Jean Cuggia que l’on va orienter le carnaval vers les effets grotesques et la satyre sociale.
Il faudra attendre le 14 février 1882 (après l’annexion par la France du Comté de Nice) pour voir évoluer le carnaval vers une forme que nous lui connaissons aujourd’hui, quand Sa Majesté, Triboulet, Carnaval X fait une entrée majestueuse dans sa bonne ville de Nice sur le premier char royal que nous connaissons. Cette tradition va perdure jusqu’à nos jours. La tradition de se moquer de ceux qui dirigent la ville a longtemps persisté (jusqu’à Jacques Médecin: tout le monde se souvient de ces caricatures géantes affichées place Masséna) pour disparaitre ensuite sous les municipalités qui se sont succédées jusqu’à nos jours.
Malheureusement, de nos jours, Carnaval a évolué vers une forme de spectacle pour touristes bien policé ou le sens de la fête populaire et partagée fait défaut et ou l’esprit de la culture Nissarde a été gommé: au point de nous balancer de la musique techno quand on pourrait offrir de la musique Nissarde aux touristes qui seraient sûrement très intéressés de découvrir une culture différente de la leur (Nice étant de culture beaucoup plus transalpine que Provençale). C’est en faisant évoluer le Carnaval vers le spectacle, tout cela pour des motivations purement mercantiles, que nos responsables politiques on fait que l’on a une image totalement déformée de ce qu’est notre pays. Merci Mr Estrosi le valet de qui nous savons !
Heureusement, des groupes de résistance existent à Nice pour faire vivre le carnaval dans les quartiers: il faut encourager ce type d’initiative afin que Carnaval retrouve sa fonction première…une grande fête qui marque le retour du Soleil, du jour sur la nuit, de la lumière sur les ténèbres et que ce soit un grand moment de défoulement et de liesse populaire partagée.
Voici la liste des chars 2012 et leurs symboles :
N° 1 Le Roi du sport : C’est être au plus haut, au plus fort et… le plus agile face aux sollicitations de tous ordres.
N°2 La Reine du sport : Gymnaste féminine jouant avec ses anneaux multicolores.
N° 3 Carnavalon:Carnavalon, pilote de side-car en route vers Londres 2012.
N°4 La Promenade (de santé) des Anglais: La famille royale britannique de passage sur notre belle Baie des Anges.
N°5 L’Histoire du Culturisme: Histoire du Sport de l’Antiquité à nos jours.
N°6 Le Rodéo Mondial: Sport dans le monde, les moyens changent, mais la compétition demeure avec de nouveaux adversaires…
N°7 LES FOUS DU VOLANT: Fou du volant : sport mécanique et énergie renouvelée
N°8 SKI DU BLANC AU BLEU: Unique sur la Côte d’Azur : sports d’hiver et d’été sont jumelés.
N°9 Course aux Sponsors: L’aspect purement sportif est aujourd’hui sous-tendu par l’aspect économique incontournable.
N°10 Le Dopage: Dans une sorte d’indifférence des financiers, un sportif sur dopé devance deux cyclistes
N°11 Le Capitaine POGNON: Quand l’argent Roi manipule le sport.
N° 12 Carton Bleu Blanc Rouge: Marianne sort le carton bleu-blanc-rouge pour l’équipe de France de foot.
N°13 Issa Nissa: L’Aigle de Nice protège et soutient son club…
N°14 Bobsleigh 2012: La grande course aux élections 2012
N°15 POLO à l’indienne: À Jaipur, le plus féerique tournoi de cricket au monde…
N°16 Le Pacte avec le Diable: Certains "athlètes" ne reculent devant rien, prêts à tout pour passer devant leurs concurrents…
N°17 Handisport: Les compétitions handisports : aussi forts que les valides !
N°18 Zidane, Roi du monde sportif: Le roi Zidane est plus connu et adulé que les grands de la planète.
N°19 ELECTRONIC JUNK SPORT: Le sport électronique, la malbouffe : une des problématiques du 21e siècle.
N°20 Nice la Ville qui Bouge ! : Un coureur en route vers le Nice Olympic Stadium et les Jeux de la francophonie 2013.
En 1876, Andriot Saëtone crée la 1e bataille de fleurs sur la Promenade des Anglais. Elles gardent depuis ce cadre prestigieux et pour cette année 2012 se déplace même sur le quai des états unis. À l’origine, elles prennent la forme de simples échanges de fleurs et, peu à peu, se transforment en un véritable spectacle. Organisées initialement pour divertir les premiers touristes, le gotha européen, les batailles de fleurs sont maintenues pour honorer le travail des producteurs locaux, cher à Alphonse Karr, écrivain-botaniste, attaché à Nice.
Aujourd’hui, cet évènement valorise la qualité et la grande variété florale azuréenne puisque 80 % des fleurs utilisées sont produites localement. Plus de soixante fleuristes de Nice se penchent sur la décoration des chars.
Les chars, au nombre de 20, entièrement fleuris paradent sur le Quai des Etats Unis et la Promenade des Anglais. Cette année ils seront plus volumineux, entièrement modulaire et offrant une visibilité à 360°. Pour ma part, ayant participé aux corsos carnavalesque et à la bataille des fleurs, c’est cette dernière qui a ma préférence. L’année prochaine, je participerai aux corsos et aux batailles en nocturne qui doivent être illuminées de mille feux…
Sur chaque char, des mannequins costumés lancent 80 à 100.000 fleurs au public... Ces batailles sont à l'unisson des chars de carnaval, un cortège de mises en scène végétales sur le même thème. Leur réalisation représente un long et méticuleux travail, pourtant effectué dans un délai court par les maîtres de l’art du piquage que sont les fleuristes. Les costumes naissent dans un atelier de création niçois qui leur est entièrement dévolu. Ce sont des créations uniques conçues comme pour le théâtre.
Cette manifestation représente un spectacle unique au monde, elle compte parmi les fêtes les plus renommées de la Côte d’Azur. Nice exporte dans le monde entier ce savoir-faire de l’élégance, de la beauté et du charme des batailles de fleurs. Pour cette bataille des fleurs auquel je viens de participer, il a été annoncé prés de 250000 personnes et pour l’ensemble du carnaval se sera plus d’un million de spectateurs qui auront participé au plus grand carnaval d’Europe….(A suivre)
DIAPORAMA DU CARNAVAL