la confrérie des pénitents rouges
Nice est l'une des rares villes au monde, avec Turin et Chambéry, à pouvoir célébrer des Fêtes du Saint Suaire. La raison en est simple, Nice et le Linceul du Christ ont appartenu à la Maison de Savoie pendant des siècles ! Le long séjour de cette Relique sacrée dans les murs du Château de Nice, pendant 7 années consécutives de 1536 à 1543, institua une dévotion particulière des Niçois à son encontre.
l'église Notre-Dame-de-l'Assomption
On connaît la légende et l’histoire du linceul. Il s’agirait du linge qui enveloppa le Christ au tombeau et qui est retrouvé, vide, au matin de Pâques. Ce linge aurait ensuite été conservé à Constantinople, d’où il a disparu à la suite de la IVe Croisade et de la prise de la ville par les chevaliers occidentaux (1204). Il réapparaît dans les mains du comte de Charny. La dernière descendante des Charny, Marguerite, le donne à Anne de Lusignan, épouse du duc de Savoie Louis Ier en 1452.
Notre Dame de Nice et l'eglise St François de Paule
Dès lors, le suaire est déposé à Chambéry et devient l’objet d’une grande dévotion des ducs de Savoie et de leurs sujets. En 1536, après avoir échappé à un incendie, le linceul est précipitamment emporté par le duc Charles III, fuyant l’invasion française de l’abominable François 1er et de ses alliés Turcs (A cette occasion , la sainte vierge aurait apparu au coté de Catherine Segurane pour proteger la ville). Le duc l’emmène dans sa fidèle ville de Nice (1537). Il demeure à Nice sans doute jusqu’en 1543.
eglise Notre Dame du Port
En 1537, réfugié à Nice avec sa femme Béatrice de Portugal, son fils Emmanuel-Philibert, son trésor et sa relique, Charles III paie en fait un choix politique. Depuis son accession à la couronne ducale (1504), le duc de Savoie est pris dans un conflit qui dépasse largement les faibles forces de ses Etats, celui qui oppose le roi de France François Ier, qui est par ailleurs son neveu et l’empereur Charles-Quint de Hasbourg, roi d’Espagne, souverain de Naples et de Milan, des Flandres, de l’Autriche et du Nouveau-Monde, qui est aussi son beau-frère. Après de longues hésitations, Charles III choisit le parti du Habsbourg. Immédiatement, les troupes françaises envahissent la Savoie, franchissent les Alpes et occupent l’ouest du Piémont (1536).
Eglise Sainte Therese
Comme je vous l’ai dit, le duc vint s’établir à Nice, seule ville de ses Etats qui lui demeura fidèle, et le pape Paul III tenta de réconcilier tout le monde. Il organisa, à Nice, au printemps 1538, un congrès réunissant les trois princes. Son initiative déboucha sur une trêve, qui ne dura guère, mais les négociations furent longues et délicates. Charles-Quint, logé sur sa galère à Villefranche refusa de rencontrer François Ier, installé au château de Villeneuve-Loubet car il sentait le traquenard, les turcs étant cachés et prét à intervenir sur les ordres de François 1er ce roi fourbe ! Tandis que le pape, logé au couvent Sainte-Croix, sur le site de la Croix de marbre actuelle, s’épuisait en incessantes navettes.
eglise Saint Nicolas et la chapelle de la Sainte trinité
Tous cependant étaient d’accord pour demander à l’infortuné Charles III de livrer le château de Nice, chacun pour son propre compte. Le duc ne put refuser qu’en invoquant dans ses murs la présence du linceul, que Dieu avait confié à la garde exclusive de sa famille. On ne saurait être plus habile, et voilà un linceul bien utile.
Dome de la cathedrale Sainte Reparate
Mais ce séjour marqua le souvenir des Niçois, d’autant que, selon la tradition, le linceul fut présenté au peuple le Vendredi Saint 30 mars 1537 du haut de la tour Bellanda. Ainsi, à différents titres, Nice et le linceul ont en commun un morceau d’Histoire. Loin des polémiques scientifiques et des articles de foi, c’est ce morceau qui fait de cet objet de mystère et de curiosité une part indéniable de notre patrimoine. C’est ainsi que Nice peut s'enorgueillir, fait unique dans les annales, de posséder une « Rue Saint Suaire » depuis le XVIIème siècle. Cet intérêt patrimonial et ces liens d’affection des Niçois firent naître des œuvres artistiques admirables, dans tout le comté, représentant le Saint Linceul.
Eglise Saint Pierre d'Aréne
Notamment le tableau du peintre niçois Gioan Gasparo Baldoino daté du 4 mai 1660. Le titre qui fut décerné en 1997 à la ville de Nice par le Président du Centre International d’Etudes du Linceul de Turin : «Nice Capitale Française du Saint-Suaire»
Le Comté de Nice et sa capitale Nice renferme dans son cœur, autour des clochers un grand attachement à ses traditions dont la plupart, très anciennes, perpétuent d'émouvantes et ferventes célébrations chrétiennes.
Parmi ces traditions, l'une des plus vivaces est la présence de plus en plus active des Confréries de Pénitents.
Sainte réparate patronne de Nice
Ces groupes venus de temps très anciens sont donc des associations de pieux laïcs catholiques.
A Nice, quatre Confréries existent et cohabitent ensemble dans le comté.
- La Confrérie de la Sainte Croix (Pénitents Blancs).
- La Confrérie de la Miséricorde (Pénitents Noirs).
- La Confrérie du Saint Sépulcre (Pénitents Bleus).
- La Confrérie de la Très Sainte Trinité et du Saint Suaire (Pénitents Rouges).
La Confrérie Niçoise jouit des mêmes privilèges que l'Archiconfrérie Romaine et notamment la confrérie des pénitents rouges qui occupe une chapelle rebâtie grâce à la munificence du Roi Charles Félix, Roi de Sardaigne, Duc de Savoie, Prince de Piémont.
Abbaye de Saint Pons
Lorsqu’on découvre Nice pour la première fois, on est immédiatement charmé par la richesse et la qualité architecturale des monuments. Quelle que soit la direction dans laquelle on regarde, il y a toujours un clocher d’église qui surplombe le panorama de ce ciel si bleu. C’est spécialement vrai dans le quartier historique de la vieille ville. Le patrimoine historique religieux de Nice est particulièrement conséquent. Expression triomphante de la foi, la vigueur et de l’euphorie de la contre-réforme, l’art baroque trouve sa pleine réalisation à Nice. La "Route du baroque nisso-ligure" vous invite à découvrir les plus beaux monuments, sacrés et civils, d’un patrimoine architectural inestimable.
Je vous souhaite à tous de joyeuses Paques.
DIAPORAMA DES EGLISES DE NICE