La meilleure huile d’olive de France l'AOC AOP olive de Nice (appellation d’origine protegé) comparable à la légendaire Taggiasca Ligure risque de disparaitre. Après le charençon rouge, dévoreur de palmiers, les puces qui s'attaquent aux potagers, les récoltes d'olives sont menacées par une mouche. Les producteurs des Alpes-Maritimes affirment qu'elles sont arrivées par millions.
La bactrocera oléae a menacé, pendant la période estivale, les millions d'oliviers du sud de la France. Cette mouche minuscule pond des œufs dans la chair de l'olive avec une trace caractéristique. Peu de temps après, un ver ronge le fruit. La récolte qui débute depuis le courant du mois d'octobre est catastrophique pour l'oléiculture des Alpes-Maritimes. Mais c'est aussi la faute à des facteurs naturels hors normes et à une chambre de l'agriculture apathique.
L'olive est sous pression. « L'or vert » de la Cote d'Azur connaît une année catastrophique dans notre région. L'Espagne avait ouvert le bal avec une sécheresse historique. L'Italie, et la région des Pouilles, a emboîté le pas avec une bactérie mortelle pour les oliviers, laxylella fastidiosa, qui oblige à brûler et arracher tous les arbres. Cette bactérie extrêmement nocive menace d'ailleurs la Corse. Là-bas, les oléiculteurs craignent qu'elle n'atteigne l'île de Beauté et n'extermine tout sur son passage.
Car la xylella fastidiosa s'en prend également aux arbres fruitiers. Dans les Alpes-Maritimes, la situation est alarmante, voire catastrophique par endroits. Mais pour d'autres raisons. Trois fléaux successifs viennent de s'abattre cette année sur nos plantations d'olivier. La chute physiologique (essentiellement dans les Alpes-Maritimes), puis la mouche de l'olivier, et enfin la dalmaticose.
Le moulin Alziari au coeur de la ville de Nice, une institution.
Certains producteurs ont perdu 100 % de la récolte (C'est le cas de votre serviteur et de ses 40 oliviers). En moyenne, c'est 70 % de la production des Alpes-Maritimes qui est perdue à cause de ces trois facteurs. » C'est plus qu'une catastrophe pour l'olive de Nice, en AOC, qui est la référence de la qualité.
Ces trois phénomènes conjugués auront un impact économique énorme pour les professionnels ». Aujourd'hui, il ne s'agit plus de savoir comment sera la prochaine production en 2015, mais carrément de savoir comment sauver nos oliviers. La chambre d'agriculture des Alpes Maritimes après avoir été insouciante sur le désastre (elle pensait que le sol argileux ne nicherait aucune bactérie) se rapproche de la chambre italienne pour rechercher une solution à ce fléau. Comme toujours, il vaut mieux prendre conseil auprès des oléiculteurs du terrain que ces grattes papiers des bureaux.
Dans l'urgence les propriétaires d'oliviers doivent non seulement traiter à la bouillie bordelaise l'arbre, mais surtout, remué la terre avec un motoculteur autour de l'olivier en profondeur pour faire remonter les olives et son vers infecté par la mouche et traité au pied de l'arbre, sinon celui ci remontera pour la saison prochaine... On se prend même à souhaiter de la neige et une petite période de gel d'une semaine pour peut-être tuer la vermine....
Pendant ces portes ouvertes, je me suis rendu au moulin Alziari au cœur de Nice pour voir son moulin qui n’a cessé de travailler depuis 1868 et celui d’Opio à Grasse qui existe depuis 1848 et qui est le second plus grand moulin de France. J’en ai également profité pour déguster saussoun, tapenade, anchoïade, brissauda et le cacho conclu par un bon verre de bellet.
Passons à des choses plus réjouissantes ! Après avoir voyagé et vu les coutumes des Toraja en Indonésie, les mariages et défilés de novices birmans et indous, les fêtes des rameaux à Bali, on peut dire qu’il n’est pas urgent d’aller voir très loin des coutumes ethnologiques. La tribu des niçois a codifié diverses fêtes traditionnelles dignes de celles des Swatis d’Afrique du Sud.
L'orgue de l'Escarene
A Nice deux évènements sont issus de traditions locales dont celle de la fête des cougourdons qui est désormais regroupée dans les jardins de Cimiez. Les vieux ont connu l’accrochage de ces cucurbitacées sous lesquels la population dansait tous les soirs. Un orchestre offrait la possibilité aux jeunes de se rencontrer et de danser, sans avoir à recourir aux sites dits de convivialité.
Le nom du festin des cougourdons lui vient du marché qui s’établit à cette occasion sur la place devant le Monastère. Ce marché proposait aux pèlerins des "cougourdons", c’est à dire des cucurbitacées non comestibles, de formes curieuses et de tailles diverses, séchées durant l’hiver puis vidées de leur chair et de leurs graines. Ces cougourdons devenaient alors des récipients tous usages appréciés des Niçois dans la vie quotidienne: louches, gourdes, mesures, etc...
Les cougourdons dans le moulin de l'Escarene.
Les stands permettent de voir comment la courge séchée devient un objet décoratif. En ce jour de fête des enfants apprennent à décorer les courges. Leurs formes bizarres, ont encouragé leur décoration, de plus en plus raffinée, par gravure ou peinture. De même, leurs qualités de résonance, aménagées par diverses techniques de sculpture et d’harmonisation les ont fait utiliser comme des instruments à vent ou à percussion par des orchestres improvisés.
Ces orchestres étaient dénommés "la vespa" (l’abeille), car le son d’ensemble s’apparente facilement à un bourdonnement grave. Le festin des Cougourdons était aussi l’occasion de rendre publics les griefs que les couples, ayant vécu, reclus au foyer, la longue cohabitation de l’hiver, voulaient vider. Il porte donc encore le surnom de festin des Reproches.
Une fois ces griefs exposés, sans violence autre que verbale, devant tout le monde, le public invitait le couple à la réconciliation, les différends étant purgés, à l’occasion des festins des Mais. Les cougourdons font l’objet d’achats et gagnent les maisons de la ville où ils concurrencent de plus en plus les rameaux. Les maisons les installent avec d’autres cucurbitacées achetées à l’automne sur des autels de telle manière que les habitants sont surveillés. Ils doivent éviter d’employer un langage grossier pour éviter de devoir annoncer leur inconduite le jour des Reproches de l’année suivante.
Certaines familles font brûler de l’encens à côté des cucurbitacées pour chasser les démons. On peut voir une belle collection de ces Cougourdons dans un musée du village de l’Escarene. Une collection unique de 150 cucurbitacées, cédée gracieusement à la commune par Tom Roméo, un passionné de notre région qui se trouve dans ce village de moyenne altitude au dessus de Nice.
Créche à l'Escarene
Passionné depuis l'âge de 14 ans par la culture de ces légumes bien connus dans les Alpes Maritimes, il leur a donné une seconde vie. Plutôt fantaisiste et colorée, suivant son humeur et son imagination. Des gros, des petits, des longs et des courts, des ronds et des très fins qui deviennent, sous les doigts de Tom, des personnages, des animaux ou des représentations de notre Comté.
Comme je le mentionne dans mon titre, je n'oublie pas les santons qui sont la tradition la plus importante de notre région au moment des fêtes. C'est donc à nouveau dans ce village de l'arrière pays niçois que je retrouve Sylviane (une niçoise qui fait l'une des plus belles crèches de la région) et son expo de crèches et quelques santonniers du coin.
Carriera dou pouort
DIAPORAMA DE LA BALADE
Paroles Française de la chanson nissarde Toumba l’ouliva de la page d'accueil:
Brouillard dans la vallée, brouillard en montagne
Dans la campagne, il n’y a plus personne
Adieu, adieu, mon amour
Tombe et se cueille
Et les feuilles tombent de l’arbre
Tombe l’olive et tombe le genêt
Tombe l’olive et la feuille de genêt
Adieu, adieu, mon amour
Tombe et se cueille
L’olive est tombée, de l’arbre les feuilles
L’amour d’hiver comme l’olive tombe
Un peu chaque jour, le souffle s’en est allé
Adieu, adieu, mon amour
Tombe et se cueille
Le feu reprendra avec d’autres feuilles