Sur la Cote d’azur ou en Provence, il est hors de question de ne pas se signaler quand on va sur un site de montagne, dans la garrigue ou un lieu perdu, car ici tout est vallonné, le moindre accident et l’on vous retrouve plusieurs jours plus tard. C’est pourquoi, comme toujours avant de partir, je donne à soso mon itinéraire et une fois arrivé à destination, je préviens la mairie ou le garde champêtre que l’on appelle maintenant la plupart du temps « police rurale ».
La police rurale est une police administrative qui ne possède aucune limite géographique. Je la considère un peu comme les Rangers des parcs Américains. Ils sont la pour : Prévenir, renseigner, assister, secourir, surveiller (feux et incendie). Ils sont en voiture, à pieds, en motocyclette, à cheval et même en parapente dans le parc National du Mercantour.
Leur rapport proche de la nature en fait des agents passionnés et donc plus agréables au contact de la population. A sillans c’est avec une dame que vous aurez à faire. Je gare ma moto à l’ombre sous les chênes, car la journée s’annonce très très chaude….. Sillans la cascade se situe dans le haut Var, le village est caché dans un écrin de verdure, il garde par certains aspects son caractère médiéval. Resserré autour du château, ses ruelles serpentent au gré des maisons anciennes. Mais sillans est surtout connu pour sa célèbre cascade.
La Cascade est issue d'un affluent de l'Argens, " la Bresque " qui prend sa source dans la commune. Elle mesure 42 mètres de haut et se jette dans une petite retenue d'eau claire. Pour vous rendre au pied de la Cascade, il y a à la sortie du village, au niveau des parkings, un chemin forestier d’un petit kilomètre plutôt agréable puisqu'il longe de grandes étendues de fleurs et de verdures, (à la belle saison) bordés de platanes centenaires. Il vous dirigera tout naturellement vers la cascade. Le début vous fera découvrir une large prairie jusqu’à l’entrée en forêt. Très vite, le bruit de la cascade se fait entendre. Là, un sentier descend jusqu’au pied de la cascade.
Les derniers mètres sont difficiles, puisque aucun aménagement n'a été fait. Des escaliers de bois et de pierres non sécurisés, à certains endroits le chemin se dérobe pour former des trous peu profonds, il faut se baisser pour passer sous des ombrelles de ronces. Mais cela en vaut la peine, le spectacle est merveilleux et on peut rester plusieurs minutes à contempler le paysage. On ne peut pas rester insensible devant un paysage si beau.
Arrivée au niveau de l’eau, le charme s’opère devant ce joyau de la nature, et dans un grondement, qui vient plonger parmi les rochers de tuf, dans un réceptacle, un "bénitier" autour d'une végétation constituée de chênes verts, aulnes, noisetiers et autres laurier-sauce. Une fois le spectacle apprécié , il faut revenir un peu sur ses pas et longer la rive droite de "la Bresque", sur un sentier souvent humide et glissant, épousant les contours et ondulant le long de la rivière pour un parcours d’un kilomètre supplémentaire.
Et bientôt, oh ! Surprise, sur la gauche, après avoir franchi un petit col, on aperçoit à travers la végétation luxuriante, la grande vasque d’une deuxième cascade dont la chute est bien moins élevée que la précédente. Elle n'en est pas moins belle, gracieuse même car s'étalant beaucoup plus en largeur, telle une chevelure d'argent.
Après avoir plongé mon regard dans cette eau emeraude, je retourne récupérer ma moto pour me rendre au départ de la chute de la grande cascade. C’est Carole ma préposé du plus haut qui m’indiquera l’endroit en me faisant mille recommandation à la prudence. La falaise haute de 60 mètres est tout de même protégé par une petite barrière que l’on franchit sans mal pour se retrouver au bord du précipice.
On pretendrait que la legende d'un tresor serait rattaché à cette cascade. Des resistants auraient envoyés au fond de la vasque des objets précieux pendant la guerre pour que les allemands ne puissent pas faire main basse sur ce tresor. Des plongeurs ont neammoins essayé d'atteindre le fond sans grand succés , puisque celui ci serait recouvert d'un amoncelement de branches d'arbres tombés de la falaise.
La Bresque, grossie par la belle source du château de St Jean et le torrent, descendu du château de Fabrègue prend sa source à Fox-Amphoux. La succession de petites gorges sauvages, de prairies ombragées, de cascades, font de cette rivière une petite merveille. On se laisse charmer par la transparence des eaux, les reflets émeraude mis en valeur par le tuf des cascades. Elle continue son chemin vers Salernes, Entrecasteaux, et se jette dans l’Argens à l’est de Carcés.
Je reprends ma route vers Salernes qui se trouve être la capitale provençale du carrelage rouge hexagonal appelé : « tomette », ensuite, je continue mon itinéraire sur Lorgues et je me retrouve dans ce que je considère être le meilleur du vignoble Varois. Quatre domaines ressortent du lot pour donner des vins d’exceptions, que j’ai tous possédé dans ma cave. Le château Saint Martin (Taradeau), le château Sainte Roseline (Lorgues), le château de Berne (Lorgues) le domaine Ott (Taradeau).
Je m’arrête aux Arcs un gros bourg qui à appartenu à la famille des « Villeneuve ». Quand on franchit la porte de l’Horloge, on se retrouve dans un environnement médiéval, entrelacs de ruelles montantes et vieilles bâtisses. La partie comprise entre la tour (donjon du XIIIème siècle) et la place Paul Simon, dite le Parage, est la plus ancienne de la cité. J’en profite pour découvrir une adresse que l’on m'a souvent conseillé : Le logis du Guetteur.
C’est un petit château fort qui a été transformé en « relais et châteaux » souvent la marque smartbox m’envoie des « package » tout à fait intéressant sur cet hôtel. Après avoir visité les lieux en compagnie de la charmante réceptionniste, je suis persuadé qu’une nuit dans cet établissement avec diner gastronomique fera plaisir à soso comme celui que nous avons déjà fait au château Saint Victor des Oules prés d’Uzès.
Voila ! C’est comme cela que se termine ma balade dans la perle verte du haut Var. Un conseil tout de même, l’été venez découvrir ces merveilles le matin, en effet vous profiterez d’une relative fraicheur en toute quiétude et vous aurez l’impression d’être seul au monde dans cette nature préservée au seuil du paradis.
Que vous soyez simplement de passage ou habitants depuis des générations de ces lieux magiques, un endroit comme Sillans vous prendra par le cœur et ne vous lâchera plus jamais, qui sait, peut-être qu’une ondine a versé quelques filtres dans les eaux de cette rivière qui retombe dans ces cascades magiques…….
DIAPORAMA DE LA BALADE