Le groupe Bloco Pangagea
La « diversité culturelle et le vivre ensemble ». Je suis plutôt d’accord ! Mais ici, nous sommes dans une communauté qui ne représente aucun problème et qui s’intègre très bien, contrairement à d’autres qui ne s’adapteront jamais à notre culture à cause d’une religion venu du moyen âge. Le « Vivre ensemble » c’est bien beau ! Mais il ne faut pas qu’il soit à sens unique…Aquo ès ditch, ma pa' 'nacara fatch (expression niçoise signifiant "cela est dit, mais pas encore fait".
Le festival de culture brésilienne de Nice n'est pas vraiment une fête, c'est plutôt un rituel divinatoire fait par une communauté assez bien représenté dans mon département, ici, en l'occurrence les brésiliens. Mais cette année le printemps a décidé d’être pourri jusqu’au bout alors la baie de Nice ne ressemblait pas vraiment à la Baie de Rio de Janeiro et la grande bleue d’habitude si belle ressemblait plutôt à la mer du nord et la grisaille qui c’est de nouveau installé au moment des offrandes en mer !
Le groupe de Beth Rigaud
Pour la sixième éditions après une interruption à cause de la date maudite du 14 Juillet, causée par ceux qui ne veulent pas la paix, une foule immense et diverse se réunit sur la plage des Ponchettes à Nice pour honorer sous une forme devenue syncrétique l’orixa Yémanja, devenue patronne du Brésil tout entier.
Maracatu Mix Bruxelles
Yemanja ressemble beaucoup à la vierge marie, et tous les orixas ont presque toujours un double, une image dans l’Eglise catholique. Les orixas ? Oui pardon… Ce sont un peu comme les kamis du shintoïsme. Les kamis ? Des esprits, des « divinités qui régissent l’univers se partageant entre elles et les différentes forces de la nature. Ca vous rappelle la mythologie grecque ? Et bien vous avez raison...
Ces forces englobent dans l’espace, les éléments : eau, terre, feu, pierre et métaux, le monde végétal, et le monde animal. Yemanja est très importante dans le monde des orixas. Elle règne sur la mer, et sur l’eau de manière plus générale; elle est également mère de tous les autres orixas.
Photo du haut: Maty Diouf, Adjointe au Maire de Nice déléguée aux Droits des Femmes, à la Lutte contre les discriminations et le harcèlement, et à la Francophonie avec son éventail...perqué fa caldo !
Elle peut s’occuper des femmes enceintes, de l’eau, de la santé. Elle représente aussi la sagesse et la puissance féminine. En outre, elle est considérée comme déesse de l’or. Son archétype est une femme gracieuse et élégante, qui a une prédilection pour les bijoux, les parfums et les vêtements.
Photo du haut: le monsieur à gauche est Franck Terrier l'homme au scooter lors de l'attentat de Nice
Photo du bas: La célèbre chanteuse (au Brésil) brésilienne Gretchen chante l'hymne
Toute la communauté Brésilienne de la région, fervents croyants de différentes confessions, touristes tant brésiliens qu’étrangers, hommes et femmes de toutes origines, jeunes et vieux de toute classe sociale; tous se rassemblent sur la place Masséna pour un grand cortège coloré et très festif.
Photo du haut: André de Montigny, Consul du Brésil à Monaco avec son épouse & Carlos Marciel, Consul honoraire du Brésil à Nice
Tous se réunissent pour assister à la grande cérémonie des cadeaux livrés aux vagues de la Mer (Méditerranée pour la circonstance), demeure de Yémanja, reine des eaux salées et protectrice des pêcheurs, de la maternité et des enfants.
Les déesses de Yemanja passent devant la statue d'Apollon... plaça Massena
Tous sont venus également apporter à la mère leurs suppliques et leurs vœux dissimulés au milieu de leurs offrandes de fleurs, de parfums, de jouets, de bijoux et d’autres objets disposés dans des paniers qui seront emportés dans le pointu niçois qui accompagnent le grand cadeau confectionné spécialement pour elle chaque année par la communauté.
En haut Claudia Dessena est bouillante .. et toujours dispo
Il n’est pas surprenant que cette cérémonie soit devenue au cours du temps si populaire dans tous le pays car Yémanja est devenue la protectrice du Brésil, sous des formes certes diverses, en ce sens qu’elle incarne en son nom tout le symbole d’une icône du syncrétisme culturel brésilien, valeur essentielle de la culture nationale.
Sur les hymnes de la Samba, Place Massena
Que ce soit sous la forme européanisée de la sirène aux longs cheveux qui séduit par son chant ou son regard, et sauve ou précipite les pêcheurs et autres navigateurs des périls du naufrage. Ou bien sous la forme d’une belle amazone amérindienne qui enchante les eaux des forêts d’une puissance curative et bienveillante dont profite autant la nature que les Hommes.
Katy Silva danse la batucada
Sous la forme encore d’une séduisante nymphe à la fois sorcière et magicienne venue des eaux des fleuves du Congo africain comme de ceux du golfe de Guinée…, ou bien au contraire, sous les apparences d’une mère généreuse et attentionnée qui soigne, nourrit et console grâce à ses larmes ou les richesses de ses eaux salées, comme dans les traditions chrétiennes et Yorubas à travers le candomblé.
Cérémonie de paix par le prêtre Babolouxa Anderson Argolo et la prêtresse Solange Barreto
Tous reconnaissent en la Sirène ou la «diosa del mar» (alias la Déesse de la mer) ; en la cabocla (Esprit autochtone des régions d’Amazonie) Iara ou Dona (Madame…) Janaina; en l’Inkisse (Esprit de la nature) Inaê ou Kayala; en la Vierge Marie ou l’immaculée conception (mère du fils de Dieu); en l’orixa (ancêtre divinisé) Yémanja reignant sur les eaux salées; tous reconnaissent sous ces différents noms et représentations, la mère universelle des Brésiliens et la patronne du syncrétisme national, un des symbole de l’identité du pays.
Le cortège se dirige vers la mer pour les offrandes à Yemanja
La cérémonie et le rassemblement commence sur la place Masséna à 17h en ce dimanche du 23 juin. La foule se rassemble, apportant leurs offrandes et suppliques. J'aperçois deux grands paniers en osier destinés à recueillir les offrandes de chaque participant tandis que d’autres iront directement les offrir à la mer.
Tout ce joli monde se dirige à présent vers la plage en déambulant dans les ruelles du vieux Nice au son des tambours et des chants dans une indescriptible cohue. On arrive dés à présent sur la plage des Ponchettes. Les paniers sont emportés dans un pointu qui les emmènera au large dans une grande procession maritime, après un moment de recueillement et de prières communes.
Luana Fagundes Neves et Maria Fatima....C'est la fête dans les rues du Vieux Nice
Mais avant le grand départ de la barque, le grand cadeau offert par la communauté brésilienne niçoise. La communauté brésilienne de Nice accompagnés de quelques dignitaires du candomblé et de leurs assistants monte sur la barque au milieu des offrandes et des bouquets de fleurs pour les emmener au large au rythme des tambours et des chants de la foule.
Katy fait sa tigresse..
Une fois la barque suffisamment éloignée du rivage, toutes les offrandes sont déposées sur les flots au milieu des salutations, des applaudissements et des chants de l’assistance. C’est à ce moment également que certains adeptes sous l’emprise de l’Orixa se jettent à l’eau dans une étreinte fusionnelle avec leur divinité tutélaire.
Le cortège arrive à la plage des Ponchettes (« pouchetta », qui signifie "petite pointe" en niçois)
Il faut donc que je me mouille un peu pour approcher la cérémonie, et je repartirai trempé jusqu’au pantalon. Certains participants rentrent en transe à la maniere des rituels vaudous. On m'explique que se versant de la spiritualité s'appelle le « candomblé ».
Fleurs et offrandes sont reunis pour l'arrivée du pointu
La tradition exige que les offrandes soient emportées dans les profondeurs de la mer en signe d’acceptation et de satisfaction de Yémanja ainsi que du bon déroulement de la cérémonie. Si les offrandes se trouvaient malheureusement refoulées par la vague sur la plage, ce serait alors le signe de l’échec du rituel et du mécontentement de la reine mère des eaux.
On les apporte maintenant sur le Pointu (bateau traditionnel niçois et génois)
Je ne suis pas resté jusqu’au bout de la cérémonie donc, je n’ai pas pu savoir si la prédiction a été bonne ou mauvaise ? Mais, vu le temps comme il a tourné, je me demande si Yemanja n’était pas trop contente ? Il y a 4 ans les offrandes étaient revenues sur la plage et la seleçao avait reçu une véritable déculottée.
Les baptêmes par le prêtre et la prêtresse peuvent commencer
En parlant d’habits, les participantes sont habillées avec des costumes typiques qui différencient les différents noms des déesses, portant un masque de collier de perle cachant leur visage pour signifier la représentation de toutes les croyances multi culturelles.
Le temps se gâte on dirait que Yemanja n'est pas satisfaite ?
DIAPORAMA YEMANJA