C’est en 1925 que naît la Ciamada Nissarda qui signifie Aubade Niçoise en français. La Ciamada Nissarda est à l’origine une compagnie de théâtre amateur. C’est Jouan Nicola, un célèbre écrivain et poète niçois, qui la crée. Il écrit lui-même les pièces en nissart jouées par la compagnie. A l'origine le groupe n'était composé que d'une section théâtre mais avec le temps la danse s'est imposée pour devenir une section à part entière.
Méfi pichin nissart
Vers 1930, les vieilles traditions reviennent au goût du jour : le festin des cougourdons, la St Pierre, le mois de Mai, etc… La Ciamada Nissarda se produit alors dans toute la Countea (le Comté de Nice). Elle a dans son répertoire plus de 30 pièces de théâtre niçois.
La Grande farandole dans l'oliveraie de Cimiez
L’après-guerre marque un tournant dans l’association : le théâtre fait place, petit à petit, à la danse. Et c’est fort logiquement que la musique arrive en force en 1960. Le groupe s’adjoint un orchestre de festin composé d’un tambour, d’une grosse caisse et d’un accordéon. Cette musique rythme les danses et chants les jours de fête.
C’est dans cet esprit que la Ciamada Nissarda enregistre son premier disque de chants niçois. C’est grâce à un extraordinaire travail de recherches sur les origines des traditions, des fêtes patronales, des costumes, des chants, des cantiques, des danses et de la musique et à l’amélioration constante des spectacles que la Ciamada Nissarda a réussi à placer le folklore niçois au premier rang, c’est-à-dire au niveau international.
On est prêt pour le baleti et lou pouòrta-drapèu porte haut la bandièra nissarda
De Johannesburg à Sao Polo, de Singapour à Tokyo, de Moscou à Stockholm, de Montréal à Los Angeles, de La Paz à Barcelone, la Ciamada Nissarda a porté le sourire, les fleurs, le ciel bleu et le soleil de Nice à travers le monde culturel et folklorique.
Dans la continuité de ses actions, un centre d’initiation est ouvert aux enfants. Devant le succès qu’elle reçoit, une section junior est créée en 1977 aidée par la municipalité, cette initiation se pratique aussi dans les écoles de la ville de Nice et des classes bilingues se multiplient chaque année dans la Countea.
La capeline niçoise remontant aux origines grecques
Aujourd’hui la Ciamada Nissarda regroupe une centaine de personnes toujours amateurs. Tous les membres du groupe adultes comme enfants participent pleinement au spectacle. Le groupe est composé de personnes de 7 à 84 ans. La section chant et la section théâtre regroupent une trentaine de personne.
Pendantif avec la crous di chivalèra (Saint Empire Romain Germanique)
Les danseurs sont une vingtaine avec environ 15 filles et 8 garçons. Il y a également une dizaine de musiciens de 18 à 84 ans qui pratiquent des instruments tels que l'accordéon, la trompette, la clarinette et la caisse claire. Le répertoire se divise en trois tableaux:
l'arrière pays et le comté de Nice : Ce tableau regroupe des danses mettant en scène les légendes des villages des vallées entourant Nice. Les danseurs sont habillés en habits de campagne qui peuvent être soit de travail soit du dimanche.
Carnaval : Ce tableau est un ensemble de chants et de danses traditionnels du célèbre Carnaval de Nice. Les costumes sont tous différents et de couleurs vives et chatoyantes pour faire partager la joie du Carnaval.
La Bourgogne était invitée
Ville de Nice : Ce tableau regroupe les danses et chants typiques de la ville telles que, les rondes de mai, les danses de pêcheurs, etc... en costume traditionnel de la bouquetière et du pêcheur.
Les Grecs, qui ont fondé la cité de Nikaia au IIIème siècle avant J.C., étaient un peuple de pêcheurs et de paysans. De par leur origine et leur situation géographique, les Niçois ont perpétué ces deux activités jusqu’au XIXème siècle. C’est pourquoi le costume niçois traditionnel, aujourd’hui porté lors des fêtes par les danseurs de La Ciamada Nissarda, rend hommage aux pêcheurs et aux bouquetières d’antan.
La danse du cepoun (souche)
Le costume niçois porté par les garçons reprend l’habit traditionnel des pêcheurs niçois. Il est généralement constitué des éléments suivants : une chemise en toile blanche à large col fermé par une cordelière en coton rouge. Une culotte à la "Matelote", sorte de corsaire en toile rayée rouge et blanc retenu à la taille par une très longue ceinture en laine rouge bordée de velours noir, la taiola.
La regina des Mai 2016
Une veste taillée court avec col et revers, en gros drap marron et un bonnet de laine rouge (copie du bonnet Phrygien), bordé de velours noir avec des espadrilles en toile blanche et semelle de sparte.
Dans les danses de l’arrière pays du Comté de Nice, les hommes portent des pantalons en gros velours brun arrêtés au-dessus du genou, des bas de coton et des souliers de montagne. C’est le costume niçois des montagnards proche de celui de la Savoie. Etre niçois ne veut pas dire être né ou habiter uniquement à Nice, Etre niçois, c'est faire partie des 130 communes françaises et italiennes qui composent le Comté historique.
Le cepoun oppose les garçons célibataires du village aux hommes mariés
Le costume niçois porté par les filles est celui des bouquetières. ll se compose de : jupes en toile portant des rayures rouges et blanches et bordée de deux rangées de velours noir. D’une chemisette blanche agrémentée de dentelles anciennes, avec des manches bouffantes, d’un corset de velours noir fermé sur le devant par un passement noir.
Puis, d’un tablier et châle en satin noir brodé (brodé ou peint de motif de fleurs de mimosas, oeillets..), d’un grand chapeau rond et plat en paille tressée, appelé la capelina et de chaussures noires de modèle ancien. Les avant-bras des Niçoises sont recouverts par des mitaines noires. Les dessous comportent un jupon et un pantalon serré au genou par des rubans, ainsi que des bas de coton blanc. Le pendentif avec la croix (crous di chivaliéra) est attaché avec le ruban de velours noir.
Un second groupe folklorique collabore souvent avec la Ciamada Nissarde, il s’agit de Nice la Belle. Il a été créé en 1956 par Francis Gag, à la demande de Monsieur Jean Medecin. Actuellement, le groupe est composé d’une soixantaine de danseurs et musiciens amateurs.
Le groupe folklorique Lou Caireu Nicart a été fondé en 1947. Il est composé d’une cinquantaine de danseuses, danseurs et musiciens. le groupe folklorique Lou Caireu Nicart représente la ville de Nice aussi bien en France, qu’à l’étranger. Depuis plusieurs années, il a intensifié ses voyages et ses participations aux festivals de folklore ou il apporte la joie de vivre, la beauté et le charme qui caractérise si bien la ville de Nice, capitale de la Côte d’Azur.
La coiffure des danseuses est constituée par la Scouffia, sorte de résille de couleur rouge, travaillée au crochet, dont la pointe se prolonge en une longue chenille agrémentée par des glands et du Caireu, collerette de mousseline ou de dentelle foncée sur le bord, que l’on pose sur la scouffia, et maintenue sur la tête par un cordon. L’habit du meneur de danses est un costume militaire, celui du hallebardier.
Le costume niçois est d'influence italienne...logique non ?
Les danses sont composées de: Babazouquetta: c’est une danse populaire des jeunes filles créée en 1860 dans laquelle les danseuses montrent gracieusement leurs dessous. Le Quadrille niçois : Danse de cour dansée par les notables niçois à l’occasion de fêtes célébrées dans de grands salons.
La Danse des pêcheurs : Autrefois les pêcheurs de Nice avant de prendre la mer, avaient pour coutume d’organiser un bal sur les quais du port en guise de porte bonheur et pour rendre les adieux moins tristes. L’auceloun d’amour : Danse de l’oiseau d’amour, c’est une danse de printemps qui représente des oiseaux perchés sur des branches qui refleurissent.
Virens Lou Mai : Tourner les Mai, fête traditionnelle de Nice : Les danseurs évoluent sous des guirlandes de fleurs pour fêter le printemps. Fantaisie niçoise. Danse présentant diverses figures de farandoles. La farandole : Danse sur un air de farandole, représente différentes figures de farandoles qui, comme son nom l’indique étaient dansées selon la fantaisie du meneur.
Le cepoun: est une danse-jeu extrêmement virile. Il s’agit, pour les garçons célibataires du village, de dérober aux hommes mariés le cepoun, gros billot de bois et de le rouler jusqu’au parvis de l’église. Certains disent que le cepoun symbolisait à l’origine la liberté, et les garçons faisaient autour de lui des farandoles pour manifester leur attachement à l’indépendance du pays de Nice.
Bravo à la Ciamada de continuer à sauvegarder notre identité...
DIAPORAMA DE LA CIAMADA