La princesse Elisabeth Kotchoubey achète un terrain de plus d’un hectare, au quartier des Baumettes. Le prince Léon Kotschoubey conseiller privé du tsar Alexandre II entreprend la construction de son immense palais d'inspiration Renaissance italienne d'une composition harmonieuse des modèles génois et michelangelesque qui est très en vogue à cette époque.
Il serait une réplique du palais Razumovsky de Batourine en Ukraine. Devant la lenteur de l'avancement des travaux, la princesse Elisabeth Vassilievna Kotschoubey, devenue veuve entre-temps, vend son palais pour racheter celui que le baron Haussmann vendait au Mont-Boron.
Le palais est donc acheté par l'industriel américain James Thompson. Il confie les travaux de finition de ce palais à l'architecte niçois Constantin Scala. Les dépenses furent importantes pour transformer le Palais Kotschoubey en villa Thompson. Le seul escalier du hall d'entrée a coûté 100 000 francs-ors. Il donnait accès à la salle des fêtes du premier étage dont la scène pouvait accueillir un orchestre de 25 musiciens.
Le onze décembre 1897 James Thompson meurt à Nice. En 1925 la villa Thompson est rachetée par la ville de Nice pour y installer le musée des Beaux-arts qui avait été créé en 1860. Le nouveau musée est inauguré sous le nom de "Palais des Arts Musée Jules Chéret". Le bâtiment à cependant conservé les espaces initiaux comme le grand escalier. La visite se déroule sur les deux étages de l'édifice.
À l’intérieur, après avoir traversé le patio, ancien jardin d’hiver, agrémenté d’une haute verrière Belle Époque, le rez-de-chaussée propose de découvrir des œuvres, depuis les primitifs régionaux jusqu’au XVIIIe siècle, avec une grande salle dévolue à la dynastie des Van Loo.
Des primitifs italiens et hollandais côtoient des tableaux du célèbre peintre né à Nice en 1705. On y retrouve de nombreux tableaux: Degas, Boudin, Monet, Sisley et Guillaumin ainsi que la vaste collection de Raoul Dufy, don de Madame Dufy et des sculptures.
Les origines du Musée des Beaux-arts de Nice remontent à l'annexion du Comté en 1860, quand Napoléon III consent à la ville nouvellement française un important dépôt qui sera le début des collections du futur musée. Il faudra attendre 1875 pour que les œuvres soient exposées, et 1901 pour qu'enfin un véritable musée soit ouvert au public, avenue Notre-Dame, placé sous la responsabilité du peintre niçois Alexis Mossa.
En 1925, la ville acquiert donc ce prestigieux palace, la villa Kotchoubey, construite entre 1878 et 1883. Le "Palais des Beaux Arts Jules Chéret" est inauguré en janvier 1928 et confié à Gustav-Adolf Mossa, le fils d'Alexis, lui aussi peintre de talent. Il restera à sa tête jusqu'à sa mort, en 1971.
De nombreux dons ont permis la constitution des collections du Musée, notamment celle de Fanny Trachel, de la famille des célèbres peintres niçois, de Madame Félix Ziem, de Madame Clément-Carpeaux, de Violette Mossa, Emilienne Dufy, etc. De nombreux dépôts de l'État et une série d'acquisition ont complété ces dons, faisant du Musée des Beaux-arts de Nice l'un des plus riches de France.
Le musée des Beaux-arts de Nice possède une collection unique au monde d'œuvres de Jules Chéret. Cet ensemble est dû à la générosité de Maurice Fenaille et surtout à l'extraordinaire donation effectuée par le Baron Vitta.
Le palais construit en 1878 pour la princesse russe Kotchoubey est doté d’un patio et d’un escalier monumental exceptionnels, le visiteur reconstitue sans mal le faste de la Côte d’Azur au tournant du XIXe siècle. Les collections présentent des pièces majeures du XVe au XXe siècle : primitifs régionaux, peinture flamande du XVIe (Jan Bruegel), tableaux du XVIIIe (Fragonard, Natoire, Vanloo).
Le XIXe siècle est particulièrement bien représenté grâce à un parcours qui débute avec des œuvres néo-classiques, orientalistes et se poursuit avec une ouverture sur les paysages de Fontainebleau qui ont déclenché les principes de la modernité sous l’impulsion des peintres de Barbizon (Diaz, Daubigny, Corot).
Les portraits (Bashkirtseff, Breslau, Bastien-Lepage) nous conduisent vers des étapes plus intimistes pour rejoindre la gaîté des fêtes parisiennes telles que Jules Chéret a su les faire vivre sur ses toiles et ses pastels.
L’œuvre de l’énigmatique Gustav Adolf Mossa marque une étape dans ce XXe siècle émaillé des artistes les plus célèbres (Bonnard, Vuillard, d’Espagnat, Camoin, Van Dongen…) et tout particulièrement Raoul Dufy dont le Musée possède plus de deux cents numéros. Un jardin de sculptures offre une promenade parmi le XIXe (Carpeaux, Rodin) et le XXe siècle (De Tarnowsky).
En janvier 2007, à l'occasion d'un nouvel accrochage des collections permanentes, les Primitifs Niçois jusqu'alors exposés au Palais Masséna ont rejoint le Musée Chéret dont le rez-de-chaussée expose désormais des œuvres anciennes (Bréa, Durandi, les Van Loo, des peintres flamands du XVIIe siècle, Fragonard, Natoire) tandis que le premier étage est consacré aux XIXe et XXe siècles (Chéret, Mossa, Dufy, Van Dongen, Marie Baskhirtseff, Rodin, Carpeaux, de Tarnowsky...).
De nombreuses expositions temporaires (Van Loo en 2000, Van Dongen en 2005, Marie Baskhirtseff en 2008-2009, entre autres) contribuent à la renommée de ce beau musée. Les façades à l'architecture génoise maniériste et les toitures de l'édifice sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 17 décembre 1976.
Le jardin contient des curiosités botaniques et architecturales qui méritent que l’on contourne le dit palais. En effet, sur la première terrasse de ce qui fut un parc irrégulier de style anglais d’environ un hectare, on a suffisamment de recul pour apprécier la façade au midi de l’édifice. La terrasse est ombragée de variétés de palmiers dont une rare cépée de Phœnix dactylifera, le dattier acclimaté sur la Riviera depuis le XVIe siècle.
On est intrigué par un arceau de pierre portant à son faîte un visage mythologique, soutenu de chaque côté par des tritons encadrant une margelle renflée, décorée d’attributs aquatiques. Œuvre du sculpteur Henri Cordier (buste de Masséna dans le jardin du palais du même nom), ce n’est point une fontaine comme on inclinerait à le croire, mais le balcon d’une villa aujourd’hui disparue de la Promenade des Anglais.
Le musée est ouvert tous les jours de 10 heures à 18 heures sauf le lundi et certains jours fériés. L’entrée est libre comme tous les musées municipaux de la ville Nice.
DIAPORAMA DU MUSEE