Pour le Pays Niçois, ce continent américain si éloigné, a priori, n’est pas aussi étranger qu’on aurait pu le croire. De nombreux niçois d'origine brésilienne son ancrés dans la culture de notre Comté et pour cause de nombreuses personnalités niçoises ont découvert ce continent bien avant les Français.
Charles III de Savoie épouse, le 1er octobre 1521, en l’église des Dominicains de Nice l'infante Béatrice de Portugal. C’est sous son règne qu’à partir de 1495, les flottes portugaises se lancent dans l’exploration des rivages lointains et, qu’en 1500, une flotte, commandée par Pedro Cabral, découvre une terre inconnue: le futur Brésil. Avec Béatrice de Portugal, une première communauté brésilienne s'installe à Nice. Mais un autre Niçois eut du Brésil une vision encore plus politique: Guiseppe Garibaldi.
Manuela danse le Candomblé
Quinze fois la surface de la France, le Brésil est le plus grand pays de l’Amérique latine et sans doute celui qui, dans un avenir proche, saura s’imposer comme l’une des puissances internationales majeures s'il règle ses problèmes de corruption politique (chez nous la corruption politique est championne du monde avec l'Union des Mauvaises Personnes) .
Facile est de constater que, dans les pays européens en particulier, l’imaginaire sur le Brésil est façonné par des stéréotypes plutôt favorables. La violence dans les favelas n’a jamais étouffé le rêve d’exotisme et de liberté que le Brésil suscite depuis sa découverte en 1500, par les Portugais. Virtuoses aussi bien de la musique que du ballon de foot, respirant une joie de vivre sensuelle, les Brésiliens ont toujours su mériter des photos-clichés sympathiques, mais particulièrement réductrices.
Car la culture brésilienne est d’une richesse extrême. Pour ne citer que la littérature, la musique et le cinéma, des trésors inestimables restent méconnus, en proie à un marché surinvesti par les cultures anglo-saxonnes dominantes. En ce début du XXIe siècle, à l’ère de la mondialisation, le Brésil devrait pourtant être plus que jamais regardé d’un œil nouveau. En interrogeant peut-être quelque peu différemment son passé, il nous serait en particulier donné de conclure que le décloisonnement du monde a commencé depuis bien longtemps.
Dès le XVIe siècle, ce pays s’est en effet construit à partir d’influences humaines, donc culturelles, émergeant des univers les plus divers. Disons-le au passage, cela n’a pas empêché la société brésilienne, métissée au sens biologique du terme dès l’époque de la colonisation portugaise, de connaître, elle aussi, le fléau de la discrimination raciale.
démonstration de Capoeira
Sa longue expérience, pourrons-nous dire, fournit là aussi des éléments incontournables de réflexion à l’étranger qui, politicien, sociologue ou simple citoyen, sait regarder ailleurs pour mieux apprendre. Nice et le Bresil ont des liens trés étroits depuis des siécles. Anglais, Russes ou Français ne sont pas les prémiers étrangers immigrants dans le pays de Nice.
Les brésiliens par l'intermédiaire de la Reine Beatrice de Portugal (entérré au chateau de Nice), de l'Empereur Pedro II du Bresil et de sa fille la princesse Isabelle et ensuite avec Guiseppe et Anita Garibaldi contribueront à chaque fois à apporter une importante immigration brésilienne sur Nice.
Le 17 août 1835, Garibaldi arrive à Rio de Janeiro sur un brigantin, bien accueilli par l’importante communauté italienne (Nice est au royaume de Sardaigne ). Le Brésil, qui s’est séparé du Portugal en 1822, est dirigé par l’empereur Pedro II. En septembre 1835 éclate la révolution «faroupille» le sud du pays fait sécession et devient un état républicain, la République du Rio Grande do Sul, dirigé par Bento Gonçalvès.
Garibaldi, qui ne cache pas ses sympathies pour les rebelles, s’engage à leurs côtés. A peine une semaine après la proclamation de l’indépendance, le commandant de l’armée riograndaise lui confère le grade de premier lieutenant et le charge de mener une guerre corsaire contre le puissant Brésil. Arrêté par les autorités brésiliennes, torturé, il parvient à s’enfuir et rejoint Montevideo, en Uruguay.
Aux côtés de Bento Gonçalves, il est nommé commandant de la marine du Rio Grande do Sul et livre plusieurs combats. En juillet 1839, pris dans une tempête, il fait naufrage et doit rejoindre par terre son second navire, la Seival, avec lequel il participe à la prise de Laguna, dans l’État voisin de santa Caterina. C’est dans cette ville qu’il va faire la connaissance d’Anita Riveiro, le 10 août 1839, une jeune et jolie veuve agée d’à peine 18 ans avec laquelle il se met en ménage à la fin octobre.
Dès lors, Anita sera quasiment toujours présente à ses côtés, recevant le baptême du feu à Imbituba, prenant une part active à la bataille d’Intarni. Partout, le Brésil a le dessus, et le Rio Grande, miné par des luttes intestines pour le pouvoir, est en pleine déconfiture. En janvier 1840, Anita est capturée par les Brésiliens mais obtient sa libération et peut rejoindre Garibaldi.
on porte les offrandes sur le bateau
Un dernier combat, terrestre, a lieu le 16 juillet 1840 : Garibaldi tente, sans succès, d’enlever la forteresse de Sao José do Norde qui menace la ville de Rio Grande. Anita lui donnera un premier fils le 16 septembre 1840, à San Simon de Mostardas, qu’il prénommera Menotti, en hommage au révolutionnaire italien mis à mort en 1831 à Modène.
Le 28 septembre, à peine relevée de couches, elle part à cheval, portant son fils dans les bras, prévenir Garibaldi de son arrestation imminente par les troupes brésiliennes qui arrivent en force. Quelques jours après, le Rio Grande do Sul est contraint de déposer les armes. Son armée est dissoute. Le 22 juin 1848 Garibaldi rejoint Nice avec Anita et plusieurs fidéles de son épopée brésilienne pour soutenir la réunification de l'Italie. “… je viens me présenter devant le roi de Sardaigne… pour lui je suis prêt à verser jusqu’à ma dernière goutte de sang…Vive l’Italie ! Vive le Roi ! Vive Nice !”.
Garibaldi avait combattu au Brésil des troupes qui défendaient le trône d’un empereur enfant, Pedro II. Malgré ses soucis politiques (le Brésil entre en révolution et le chasse de son trône en 1889), Pedro II sera un hôte régulier du pays niçois à la fin du XIXe siècle.
C’était un homme d’une grande intelligence et d’une extraordinaire culture, parlant plusieurs langues (dont l’hébreu, le grec, le sanscrit… et le niçois bien sur), linguiste et traducteur renommé, correspondant de Pasteur, Hugo et Mistral, apparenté à toutes les grandes familles royales d’Europe. Avant et après sa chute, il séjourna longuement sur la Côte d’Azur.
Yemanja rentre en transe
C’est ainsi qu’il participe, en 1887, au Congrès géodésique international tenu à l’Observatoire. Il visite aussi les ateliers des peintres installés à Nice comme Rosa Bonheur ou Alexis Mossa. Comme tout bon hivernant de l’époque, il assiste au carnaval aux côtés du baron de Bellet, dont le frère est consul du Brésil à Nice et sa fille organisera, à Petropolis, la capitale impériale du Brésil, une bataille de fleurs directement inspirée de celle de Nice.
Comme souvent les monarques emmenaient derriere eux une cour importante et comme souvent une partie de cette communauté restait sur la terre d'accueil. Ainsi, malgré la distance, Nice et le Brésil ont partagé des personnalités fortes, à travers le temps. La place me manque pour évoquer les liens économiques existant aussi, tant que Nice est l’unique port de la Maison de Savoie. Mais l’essentiel est de rappeler, par cet exemple, combien Nice est à la fois enracinée et ouverte sur le monde .....
La plage du Castel à Nice se transforme donc le temps d’une journée en un lieu sacré. Toute la plage est remplie de petits groupes de personnes qui dansent ou qui pratiquent des séances de purification ! Ceux qui dansent, les prêtres, tournent sur eux-mêmes et leur danse forme un grand cercle autour d’un axe imaginaire vertical qui représente l’union terre/ciel des orixas, symbole de la communion avec l’autre monde.
Ce mouvement qui est exécuté dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, représente le retour dans le temps et le contact avec les ancêtres. Yemanja ressemble beaucoup à la vierge marie, et tous les orixas ont presque toujours un double, une image dans l’Eglise catholique. Les orixas ? Oui pardon… Ce sont un peu comme les kamis du shintoïsme. Les kamis ? Des esprits, des « divinités qui régissent l’univers se partageant entre elles les différentes forces de la nature.
Ces forces englobent dans l’espace, les éléments : eau, terre, feu, pierre et métaux, le monde végétal, et le monde animal. Yemanja est très importante dans le monde des orixas. Elle règne sur la mer, et sur l’eau de manière plus générale ; elle est également mère de tous les autres orixas. Elle peut s’occuper des femmes enceintes, de l’eau, de la santé. Bref c’est THE déesse.
Cet évènement culturel et festif qui prend sa source dans le Culte Afro Brésilien rassemble toutes les communautés lusophones. Un cortège orchestré par des Percussionnistes de Samba reggae et Maraketu, suivis des danseuses brésiliennes et bahianaises, des capoeiristes défilent sur des rythmes latinos africains dans le vieux Nice, jusqu'a la plage avant de faire les offrandes à la déésse de la mer.
les offrandes sont montées sur le pointu et doivent etre jeté au large
Cette année les offrandes sont retournées sur le rivage et c'est mauvais signe .... Quelques jours plus tard la séléçao à perdu sa coupe du monde, reçevant l'une des humiliations les plus terribles pour tout un peuple, avec qui, le football est religion dans son pays..
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