Peu avant 1789 les Anglais édifièrent des villas en lieu et place de ce qui allait devenir la Promenade des Anglais ( lou camin dei inglés).
Au milieu du XIXe siècle les villes côtières de Mandelieu (06) à Imperia (It)** se dotèrent de nouveaux hôtels afin de faire face au flux des voyageurs. À ces édifices de plus en plus luxueux s’adjoignirent des jardins exotiques qui perdurent aujourd’hui.
Mais le véritable tourisme s’établit avec l’arrivée du train qui marqua le coup d’envoi de la Belle Époque sur la Riviera en amplifiant considérablement le transit des hivernants. Sur le plan architectural, la Belle Époque se caractérise par l’apogée de l’éclectisme qui empruntait ses éléments de décor au passé pour obtenir un style plein de dynamisme.
Sur la soixantaine de sites regroupés dans la route des jardins de la Cote d’Azur, plus d’un tiers ont été créés par des étrangers. Sur l’ensemble des créateurs, on trouve des botanistes, hommes de lettres, artistes, hommes d’affaires, tous passionnés de jardinage exotique. Le plus souvent gérés par des organismes publics, beaucoup de ces jardins bénéficient d’une protection au titre des monuments historiques ou bien du label « jardin remarquable »...
Parmi ces jardins, je peux vous proposer une liste assez intéressante au cas ou vous viendrez visiter ma riviera: Cannes : la Villa Rothschild, Antibes :la Villa Eilen Roc et la Villa Thuret, Cagnes-sur-Mer : Jardin Auguste-Renoir, Nice : Parc Chambrun,Parc Valrose,Cascade de Gairaut, Palais de Marbre, la Villa Masséna, le jardin botanique, le parc phenix,Saint-Jean-Cap-Ferrat : la Villa Ephrussi de Rothschild, Beaulieu-sur-Mer : La Rotonde ,la Villa Kérylos,Menton :Fontana Rosa, Jardin botanique Val Rahmeh,Maria Serena, Palais Carmolès,Serre de la Madone, Fontana Rosa,la Citronneraie,le Clos du Peyronnet, Grasse: la villa Fort de France, Mouans Sartoux: la bastide du parfumeur,Monaco: le jardin exotique,la roseraie princesse Grace,le jardin japonnais .... parmi la cinquantaine de jardins répertoriés.
Occupons nous aujourd’hui du jardin Maria Serena. Balade que je viens de faire debut décembre. Maria Séréna est un type parfait de grande demeure d’hivernant, édifiée dans la partie orientale de la Riviera, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle.
Les végétaux des zones chaudes non désertiques du monde prospèrent particulièrement bien dans ce site préservé de toute gelée par les falaises de la frontière. La maison fut construite en 1886 pour la famille mentonnaise Foucher de Careï, apparentée à Ferdinand de Lesseps, l’homme du canal de Suez; c’est pourquoi on a cru longtemps qu’elle avait été bâtie pour ce dernier.
Le style éclectique de cet édifice à belvédère, très proche de celui des villas créées par Charles Garnier (Eilen Roc et opéra de Monte-Carlo) à Bordighera pour le financier Bischoffsheim et pour lui-même, incline à supposer qu’il est l’œuvre d’un architecte et de son atelier.
Garnier gratifiait en effet les maisons de plaisance qu’il bâtissait dans le midi, de belvédères empruntant leurs éléments de composition aux campaniles italiens, tout autant qu’aux tours de guets mauresques.
Il est difficile de se prononcer sur celui de Maria Séréna, tronqué d’un ou deux niveaux après avoir été en partie détruit au cours de la guerre de 1939-1945.
L’avant dernier propriétaire, Henry König, citoyen britannique qui fit l’acquisition de Maria Séréna en 1930, en fit don à Menton après « avoir passé dix-sept ans heureux dans cette belle ville » comme l’affirme une plaque de marbre apposée sur la maison. Il avait proposé à son chef jardinier de lui transmettre toute la propriété, mais celui-ci se contenta d’une parcelle de terrain située de l’autre côté de la voie ferrée.
Une fois restaurée, Maria Séréna est devenue un lieu de fêtes de la municipalité de Menton qui l’utilise pour des rencontres avec des personnalités des arts et des lettres, ainsi que pour des cérémonies comme celles des clôtures des colloques ou des congrès internationaux. La ville y reçoit également des hôtes de marque, le président Coty y séjourna en 1956, 57 et 58. Le jardin, d’un peu plus d’un hectare, est un feu d’artifice végétal.
On y admire une collection d’imposants palmiers, des cycas, des dracénas et des sujets de dimensions exceptionnelles comme la gerbe de Strelitzia Augusta d’Afrique du Sud qui dépasse les douze mètres de haut, ainsi que des curiosités comme le Chorisia speciosa dont le tronc est recouvert d’épines. En été, on y apprécie la floraison très parfumée, d’un bleu soutenu, des jacarandas du Brésil. Assez peu visible lorsqu’on parcourt le jardin, une étroite pièce d’eau à nymphéas s’étend au pied des rochers artificiels qui habillent la butte où s’élève la maison.
Menton bénéficie d'un microclimat subtropical, qui laisse à l'arrière pays les rigueurs de l'hiver et laisse le soleil inonder la mer et les montagnes. Menton est la ville la plus tempéré de France, elle ne connait pour ainsi dire pas les rigueur de l'hiver. Il y fait par exemple cinq degrés de plus en hiver qu’a Cannes ou à Nice, par contre en été, il y fera cinq degrés de moins avec les mêmes villes. Si on connaît Menton pour ses citrons ou ses oranges, il faut savoir aussi que les régimes de bananes murissent deux fois au cours de l’année, en Juin et en Novembre.
Menton est la ville jardin par excellence et cela ne m’étonne pas qu’elle ai remportée à cinq reprises le challenge de la ville la plus fleurie de France. Cette cité balnéaire est un vrai régal pour les yeux, les villas bourgeoises s'y tiennent en enfilade et les citronniers et orangers parsèment les avenues et les boulevards de leurs fruits d’or et de soleil. Menton est un must …
**les vraies frontieres de la cote d'azur historique allaient de Theoule (06) à San Remo (italie). Maintenant à partir de vintimille celle ci s'appelle la "riviera del fiori". Au dela de Theoule ce n'est plus la cote d'azur, mais la cote varoise....
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