Terrasse au château d'Eza
Le col d'Eze culmine à 675 mètres, à moins de 5 km des côtes, offrant un panorama remarquable sur la Riviera, avec le Cap-Ferrat à l'ouest, et jusqu'à l'Italie à l’est. La petite station balnéaire et son village perché, sur la basse et moyenne-corniche, se cache entre deux montagnes. Le Cap-Ferrat la protège de la houle et son climat doux est favorable à une luxuriante végétation méditerranéenne car l'hiver est presque inexistant.
La presqu'île de Saint Jean Cap Ferrat
les ruelles ensoleillées du village s'enroulent autour du rocher, surplombé par le château, édifié au XIIème siècle par la famille d'Eza. Quelques mètres plus bas, on parcourt un jardin exotique digne du désert mexicain ou Californien.
Au gré de leur flânerie, les curieux découvriront les lieux qui font la réputation du village comme la poterne du XIXème siècle, le "château" de la chèvre d'or, la place du Planet, la maison Riquiers, la chapelle des pénitents blancs ou bien encore la porte des Maures. Les plus anciennes traces d'occupation du site remontent à -2000 av J.C, lorsque les hommes du néolithique s'y installèrent.
Puis au Xème siècle, les Ezasques subissent l'invasion des pirates barbaresques et des Maures venus de la mer. L'occupation dure 80 ans, avant que le territoire ne soit reconquis. Après 1388, Eze et le comté de Nice s'associe à la puissante maison des Savoie, petit royaume éclairé souvent opposé à la France, jusqu'en 1860, où les Ezasques sont annexés à la France.
Dans ses lettres d'un voyageur en 1868, visiblement émue, George Sand laisse paraître derrière son admiration une certaine extase devant les forces qui ont modelé un tel paysage. Si vingt ans plus tard, sous la plume fleurie de Stéphen Liégeard, préfet des Alpes Maritimes, écrivain, poète et inventeur de l'expression Côte d'Azur, Eze a tous les attraits d'une femme avec son corsage noir aux lacets d'or et son diadème, le poète est lui aussi subjugué par l’émerveillement des lieux.
Les toits du village et le Cap Ferrat
Pour Jean Lorrain en revanche, les paysages ézasques avec leur douce palette de couleurs possèdent le charme des poésies de Virgile. Avant d'accéder au village où tout est roc, "au point que l'on ne distingue plus le travail de la nature et de l'homme". C'est encore les teintes des sentiers avec l'herbe verte, le gris argenté des oliviers qui séduisent l'académicien Victorien Sardou. Son témoignage est une véritable invitation à la randonnée.
Les grands de ce monde ont succombé à ce village extraordinaire. Le Prince Guillaume de Suède acheta le château d’Eza, Bono du groupe U2 , Marie Gabrielle de Savoie la fille de Humbert II de Savoie, dernier roi d'Italie, et de Marie-José princesse de Belgique avec son mari Robert Zellinger de Balkany ont demeuré à Eze (les Balkany possède toujours le domaine).
On peut continuer notre liste avec Francis Blanche qui possédait une maison et qui y est enterré, le Président Bill Clinton, Walt Disney, Samuel Barlow le prince du New York Times, Lenny Kratvitz, Tina Turner, Naomi Campbell, Jack Nicholson, Morgan Freeman, Cocteau…etc.. ont tous séjourné à plus ou moins long terme dans la commune. Tous sont tombés amoureux d’un jardin exceptionnel qui est avec Pallanca en Italie et Monaco l’un des plus beaux d’Europe.
Ruines romaines et ancienne forteresse sarasine
Le jardin exotique d’Eze est aménagé sur l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale à 429 mètres au-dessus de la Méditerranée. Le panorama est l’un des plus exceptionnels de notre continent. Le regard porte jusqu’aux monts de l’Esterel et sur la Riviera des Fleurs en Italie.
Le Cap Ferrat et la rade de Villefranche
Après la seconde guerre mondiale des dizaines d’hommes transportent sur leur dos des sacs remplis de terre et de moellons vers les ruines du château où subsistent toujours quelques pans de murs. C’est là que le maire de l’époque, avec le concours de Jean Gastaud, père du Jardin exotique de Monaco, a décidé de créer un jardin exotique remarquable.
Le site est bien abrité des vents du nord par le plateau de la Revère et sa déclivité assure un drainage efficace. Car il s’agit d’implanter ici des plantes adaptées à la sécheresse : des cactus, des agaves, des aloès…
Les ruines au sommet du jardin nous rappellent que l’histoire du château est intimement liée à celle du village. Objet de convoitises, les populations s’y succèdent depuis l’Âge du Fer. Son histoire peut être résumée en quelques étapes. Dès l’Âge du Fer, vers 220 av. J.-C., les populations ligures locales s’abritent sur le rocher d’Eze.
Terrasse au bord de la falaise et de l'abime
Quelques fragments de murailles élevées en appareil cyclopéen dans le village témoignent de cette occupation précoce. Les Ezasques édifièrent leurs habitations sous cette forteresse à l’écart de la voie d’accès. Le château fut bâti dans la seconde partie du XIIe siècle par la famille d’Eza.
Pour le garder, les seigneurs de Nice puis les ducs de Savoie s’appuyaient sur des officiers valeureux et d’expérience appelés « les Castellans ». Ces derniers étaient nommés pour un an. Ils prêtaient le serment de l’entretenir et d’empêcher qu’il soit pris par l’ennemi. En 1706, pendant la guerre de Succession d’Espagne, Louis XIV ordonna la destruction du château sur les recommandations de Vauban.
C’est bien réellement une féerie que le panorama de la corniche… Les ruines d’Eze, plantées sur un cône de rochers avec un merveilleux pain de sucre arrêtent forcément le regard. C’est le plus beau point de vue de la route, le plus complet, le mieux composé. On a pour premier plan la formidable brèche de montagnes qui s’ouvre à point pour laisser apparaître la forteresse sarrasine au fond d’un abîme dominant un autre abîme.
Au-dessus de cette perspective gigantesque où la grâce et l’âpreté se disputent sans se vaincre s’élève à l’horizon maritime, un spectre colossal… C’est la Corse ».
Les amateurs des bains de soleil pourront profiter du confort offert par la terrasse du jardin et de ses chaises longues pour se détendre tout en admirant le sublime paysage. Un parcours artistique, riche de quatorze statues réalisées par le sculpteur Jean-Philippe Richard, ponctue d’une note de poésie le charme de ce jardin exotique.
Vitrine de Lagalery Fine Arts
Les déesses de la terre du sculpteur, disposées tout au long du parcours invitent le visiteur à la méditation. Chacune nous délivre en silence le message de son créateur : « Promesses silencieuses de je ne sais quel bonheur, je te regarde et cela suffit ». Le sculpteur leur a donné à chacune un prénom : Melissandre, Chloé, Charlotte, Aurelia, Barbara, Anais, Rose, Flore, Marina, Isabeau, Rose des vents, Justine, Celine, Margot.
En bas, la route de la basse corniche et de Eze sur Mer
Des silhouettes féminines, toutes différentes par leurs visages et leurs attitudes exprimant autant de facettes de la féminité. Elles sont là, incroyablement présentes, les pieds solidement ancrés dans les blocs de granit, et en même temps, elles sont ailleurs : les yeux fermés, les bouches silencieuses, tout dans leurs visages intériorisés et leurs silhouettes allongées invite à la rêverie, à la méditation, au voyage.
Elles sont entre deux mondes. Hiératiques comme des sculptures grecques, et aussi très contemporaines avec leurs expressions mutines et leurs cheveux courts qui leur donnent un air déterminé. Elles portent toutes des prénoms de femmes d’aujourd’hui et ressemblent à des déesses post-modernes accueillantes et apaisantes. Elles dégagent une étrange force car elles font face à la mer Méditerranée. La Mare Nostrum, berceau des plus grandes civilisations…..
DIAPORAMA JARDIN EZE