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Je suis habitant de Grasse, donc, je suis sensé connaitre les festivités de ma commune sans probleme... même si je n’habite pas le centre ville, mais, dans la plaine grassoise, il ne doit pas être bien difficile de se mettre au courant.
Des templiers qui doivent regretter leur commanderie de Biot !
Et bien non ! Votre serviteur du blog apprendra la date des médiévales de Grasse seulement le Samedi soir en revenant de la Saint Pierre de Cagnes sur Mer. Autant vous dire que les 3/4 de la fête, s’était déjà déroulé le Vendredi et le Samedi. Mais alors, comment est ce possible ?
Peu d’information, pas d’affichage, aucun programme et surtout une festivité similaire ce même week end, qui se fait depuis plusieurs années sur le village presque voisin de la Gaude. Mais comment peut on être stupide à ce point ? Incompétence de l'organisation évidente...
Pour compléter le tout, le week end suivant, le village de Cabris, cette fois ci bien voisin organise une grosse festivité médiévale faite par une association plus sérieuse. Avons nous une saison tellement restreinte sur la Cote d’Azur pour programmer cela en même temps ? Voila pourquoi, je dis que la canicule à bon dos et qu’il y a aussi incompétence de l’organisation.
Il manque les plantes contre l'inaptitude de l'organisateur
Cela devait être un véritable saut dans le temps et un voyage inédit dans l’Histoire que devait nous proposer l’association culturelle Grasse Historique. Car la cité des parfums s’y prête bien, elle possède le charme de ces cités qui sont restées dans leur jus. Car à Grasse, Il reste partout des vestiges de cette époque.
Je m’empresse donc de me rendre sur place le dimanche dés 10h du matin pour ne plus rien rater. Un marché artisanal médiéval ainsi que diverses animations: musique, danses, des saynètes et des ateliers pour les enfants doit se passer sur le cours Honoré-Cresp et dans le centre historique.
Bien sur, la première chose que j'envisage de faire, est de trouver un programme. J’arpente donc les stands du marché médieval dans l’espoir de trouver celui ci. Mais point de programme ! Alors prenant mon courage à deux mains, je me dirige sur le campement des impressionnants vikings. Je fais face à une armoire à glace qui me dit d’un ton assurément sec, ne pas savoir ce qu’ils vont faire. Ca commence bien ! Il est 11h 30, il n’y a personne et rien ne se passe…
Il fait tres chaud, alors, tout le monde fait la sieste.
J’entends plus loin le son d’un groupe médiéval et je m’avance pour les écouter de plus prêt. Je les questionne à la fin de leur petit récital et même remarque que les vikings, toutefois en m'assurant qu’il doit y avoir une parade médiévale à 15h. Et bien, ça me laisse largement le temps de faire quelques photos du centre historique de Grasse ou il y a toujours quelque chose à découvrir.
Mentionné dés 1040, Grasse relève des princes d’Antibes (de Grasse-Cabris, Grimaldi). Le premier Grasse, protégé en hauteur des dernières incursions sarrasines comme des pirates fréquentant le littoral, est également un carrefour important de voies de communication. Au XIVème siècle une ceinture de remparts élevés cernait la totalité de la ville.
La forgeronne de Dijon a le sourire embarrassé
La cité médiévale est aujourd'hui classée Ville d’Art et d’histoire par la Caisse des Monuments historiques et constitue un secteur sauvegardé (loi Malraux) depuis novembre 1974. Ce périmètre sauvegardé englobe la presque totalité du centre ancien.
La Tour Carrée est peut-être le bâtiment défensif le plus significatif du Moyen Age à Grasse. Bâti en pierre brune de calcaire coquillé, cet ouvrage militaire constituait alors le donjon de la forteresse primitive du 12ème siècle…Elle est intégrée à l’Hôtel de Ville qui occupe l’ancien palais épiscopal.
Place du 24 août, s’élève la Tour de l’Horloge, ancienne tour du Consulat du XIIIème siècle. La vieille ville, privée au XIXème siècle des remparts qui la ceinturaient, développe un réseau sinueux de rues étroites, avec des demeures élevées, aux austères façades d’inspiration génoise.
Au Moyen-âge, Grasse, célèbre pour ses foires possédait aussi un marché aux esclaves florissant si l’on en juge par deux actes notariés de 1445. Ils ont trait tous les deux à l’achat par noble Barthélemy Grimaldi, seigneur d’Antibes, d’une « esclave blanche de patrie russe âgée de vingt cinq ans … avec toutes ses tares », selon la formule usuelle des contrats d’achat de bestiaux, pour le prix de trente ducats.
Le Moyen Âge a duré plus de mille ans, presque une éternité ! Aussi, les différences l’emportent largement sur les points communs. Terre de passage et de partage, les Alpes Maritimes sans ignorer ces disparités, conservent les facteurs d’une unité enracinée dans le sol et dans les mentalités.
Qu’il s’agisse de la langue latine, de la religion chrétienne, de la construction des états modernes aux œuvres de l’intelligence, cette époque fournit en ce lieu tous les éléments nécessaires pour appréhender dix siècles de cataclysme et de grandeur.
Très peu de département en France ont une histoire aussi longue.. Confronté à l’hostilité et à la violence d’un monde obscur, l’homme médiéval exprimera une part de ses ambitions et de ses craintes par des ouvrages défensifs car ce qui est aujourd’hui les Alpes Maritimes étaient une terre hautement stratégique depuis les Grecs et les Romains.
Assurément, Grasse est une ville qui était faite pour accueillir un tel évènement ! Mais pour cela, il faut une équipe compétente comme l’a été en son temps celle qui organisait « les Templiers de Biot ». Pour cela, je rend hommage à Christine Tabusso et a son équipe qui avant l’arrivée d’une nouvelle municipalité attirait 50 000 participants pour une fête mémorable avec tout ce que cela comprend en retombé..
Je retourne à 14h sur le cours Honoré Cresp et il ne s’est toujours rien passé entre temps, sauf les vikings qui font le spectacle en se baignant dans la fontaine face au palais des congrès. A 14h30 certains stands commencent à plier bagages. Je vais voir le forgeron qui vient de Dijon fort mécontent ! Je lui demande si le Samedi a été du même acabit ? Il me confirme cela en grimaçant. Je questionne maintenant la demoiselle qui fait les bracelets médiévaux et qui vient de l’Yonne.
Elle espère un remboursement de la part des organisateurs et pour couronner le tout, m’avoue que le samedi soir les forains ont été perturbé par la racaille d’une cité (toujours les mêmes, devinez, les sarrasins bien sur !) ! La parade n’aura pas lieu, le site est désert et je m’en retourne dans ma chaumière fort déçu !
* je dois bien avouer que le changement de municipalité à Grasse est loin d'etre une réussite (bail du casino non renouvelé et j'en passe, (le republicain est devenu un petit seigneur) ! C’est la, que l’on comprend tout le sens du proverbe: On sait ce qu’on perd mais on ignore ce qu’on gagne. Des sourires, des beaux discours...mais du vent !
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