Qui était le Prince Albert Ier, trisaïeul de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco et Fondateur du Musée océanographique ? En parcourant les salles, on remonte le temps et on part à la rencontre de ce Pionnier de l’océanographie moderne.
Albert Ier naît à Paris le 13 novembre 1848. Surnommé « Prince des mers » en raison de son amour abyssal pour les océans, il initie quelques-unes des plus importantes campagnes océanographiques de son temps. À la mort de son père, en 1889, il devient Prince de Monaco et entreprend, parallèlement à ses expéditions, de profondes réformes sur les plans politique, économique et social.
Démocrate et moderne, Il dote notamment la Principauté d'une constitution, ce qui lui assure une immense popularité auprès des Monégasques. Au contact du professeur Milne-Edwards, alors directeur du Muséum d’histoire naturelle de Paris, le Prince Albert Ier murît le projet de créer un temple entièrement dédié à la mer.
Objectif : mettre en valeur les collections qu’il a réunies au fil des ans. Le 25 mars 1910, l’inauguration du Musée océanographique de Monaco est célébrée avec un faste exceptionnel par tout les grands de ce monde. Elle est suivie le 23 janvier 1911 de l’inauguration de l’Institut océanographique (devenu depuis « Maison des Océans ») à Paris.
Profondément humaniste, le Prince Albert Ier s’illustre également en fondant un Institut international de la Paix, véritable préfiguration de la Société des Nations et de l’ONU. (Monaco possède autant de voix à l'ONU que la France)
Épris de justice, Il fait campagne aux côtés de Zola et de Clemenceau pour la révision du procès du capitaine Dreyfus et l’invite même, dans une lettre ouverte publiée par la presse, à venir se reposer en son château de Marchais une fois réparation obtenue.
Prince bienfaisant, Souverain érudit, Albert Ier de Monaco s’éteint le 26 juin 1922, dans un respect universel. Attiré par les voyages et les sciences dès son plus jeune âge, le Prince Albert Ier dirigea 28 campagnes scientifiques. Afin de favoriser l’essor et le rayonnement de l’océanographie, science encore naissante au début du XXème siècle, il décida de lui dédier une fondation, l’Institut océanographique.
Créée en 1906, cette fondation reconnue d’utilité publique s’appuie sur deux établissements: le Musée océanographique de Monaco et la Maison des Océans à Paris. L’Institut océanographique poursuit l’objectif du prince Albert Ier de faire « connaître, aimer et protéger les océans » en agissant en médiateur entre la communauté scientifique, les décideurs économiques et politiques et le grand public pour promouvoir la protection et la gestion durable des océans.
Marin et précurseur de l’océanographie, le Prince Albert Ier consacra une grande partie de sa vie à l’étude des océans. Il débuta ses campagnes d’exploration en 1885, après une période de formation militaire et maritime.
À bord de navires toujours plus perfectionnés (l’Hirondelle, la Princesse Alice, la seconde Princesse Alice puis la seconde Hirondelle), ce Prince visionnaire, parcourut la Méditerranée, se rendit aux Açores puis tenta l’aventure arctique au Spitzberg.
Il participa à des découvertes majeures comme celle de l’anaphylaxie, qui valut un Prix Nobel de médecine à Son collaborateur Charles Richet en 1913, et permit la mise à jour de nouvelles espèces.
Pour permettre l’étude des collections rapportées de ces différentes campagnes et la diffusion large des connaissances nouvelles, le Prince Albert Ier décida la création du Musée océanographique de Monaco. Au cœur de ce « Temple de la Mer » vibre encore l’âme de son Fondateur. Elle emplit l’espace et lui confère une puissance historique et une solennité sans pareilles. Le musée océanographique de Monaco est l'un des plus connus au monde.
La Salle Albert Ier évoque aujourd’hui cette carrière de navigateur exceptionnelle. De nombreux spécimens, des photographies et des documents d’archives témoignent de la naissance de l’océanographie moderne.
Sont présentés également plusieurs objets phares comme les maquettes des navires du Prince et la reproduction grandeur nature d’un cachalot, mammifère marin qui permit de découvrir des espèces abyssales grâce à l’analyse de ses contenus stomacaux.
C’est au musée océanographique de Monaco que l'on retrouve l'origine de la mythique Baie des Anges. Connue dans le monde entier, la Baie des Anges baigne la ville de Nice et s'étend du cap d'Antibes au cap de Nice.
Une légende expliquerait le nom de la baie: le corps de sainte Reparate (la patronne des niçois) décapitée par les romains en Palestine en 250, aurait été placé dans une barque à la dérive et amené par des anges jusqu'aux rivages de la baie en question. Ses reliques se trouvent aujourd'hui dans la cathédrale Sainte Reparate dans le vieux Nice.
En réalité, le nom de la baie a été donné par les pêcheurs qui remontaient à cet endroit dans leurs filets de très nombreux "anges de mer", un requin de l'espèce squatina angélus. Ce squale, qui a aujourd'hui déserté les cotes qui portent son nom, est inoffensif et se reconnait par ses ailerons perpendiculaires ressemblant à des ailes.
Si le musée de l'histoire naturelle de Nice possède un bel exemplaire naturalisé de requin ange de plus d'un mètre de long, il se trouve actuellement dans les réserves et n'est pas exposé. Pour voir un ange des mers, il faut donc se rendre au musée océanographique de Monaco, précisément dans la salle dite « de la baleine » ou est visible un ange des mers commun péché dans le golfe le 04 octobre 1950 par S.A.S le prince Rainier III lui même.
Placé en aquarium, il ne survécut que 6 jours à sa capture. L'écrivain de langue niçoise Francis Gag avait été le témoin d'un spectacle se renouvelant plusieurs fois par an: des pêcheurs poussant un charreton sur lequel gisait un de ces requins appelés lu pei ange « les poissons-anges » et précédant le cortège, una pescairis (femme de pêcheur) qui criait : Venés, venés vèire la marrida bestiassa que destrugue lu aret dòu paure pescadou ! (Venez, venez voir la mauvaise bête qui détruit les filets du pauvre pêcheur ! ).
Les anges de mer ont une grande ressemblance extérieure avec les raies. Ces requins se caractérisent par un corps très aplati, on les distingue nettement de tous les autres requins. Les anges de mer possèdent de larges nageoires pectorales plates, deux petites nageoires dorsales situées vers l'extrémité du tronc, et une bouche terminale située au bout du museau, plutôt qu'au-dessous.
De larges orifices, situés derrière les yeux, fournissent du sang riche en oxygène directement aux yeux et au cerveau du requin. Cependant, leurs pectorales ne sont pas soudées à la tête comme celles des raies. Certains spécimens peuvent atteindre les deux mètres.
Le prince Albert 1er figure parmi ces explorateurs de légende qui ont permit à l’humanité de s’enrichir de leurs découvertes…Christophe Colomb, Vasco de Gama, James Cook, Jacques Cartier, Fernand de Magellan, Marco Polo, Roald Amundsen, Francisco Pizarro, Vitus Béring…..
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