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VER TRADICIOUN NISSARDE DI CALENA
Aqui li sian doui per fatch lou presepi. Natale è alle porte...Installation de la table et du fond de mountagna
En niçois, Noël se dit Calèna, un nom qui vient du mot latin calenda. Le comté de Nice est un pays de culture italianisante qui a été annexé par la France depuis seulement 150 ans (et encore moins en Roya depuis 1947 seulement). On efface donc pas une culture millénaire avec un coup de baguette magique jacobine.
Les trulli ou casamate sur la table de la veranda (casamate à ne pas confondre avec casemate)
Dans le calendrier romain, les calendes désignaient le premier jour du mois. Dans le Comté de Nice, lou tèmp de Calèna, la période des festivités de Noël commence le 4 décembre, jour de Santa Barbara (Sainte Barbe) une tradition italo génoise.
Le fond est une véritable photo du Mercantour situé entre le Pra et Bousieyas (Alpes Maritimes)
Après un grand nettoyage des maisons, on sème ce jour-là lo gran (le blé) de la Sainte Barbe ainsi que les lenticchie (lentilles). Ces graines germées, qui servent ensuite de décor sur la table du réveillon, sont un symbole de fertilité et de prospérité pour l’année à venir.
On installe les accessoires
A la différence de la crèche de Noël provençale, la crèche niçoise ou Presèpi reste dans la maison tout au long de l’année la plupart du temps sous une cloche en verre. Alors que les crèches provençales comptent souvent de nombreux santons de Provence représentant différents métiers, la crèche niçoise est une représentation minimaliste de la Nativité.
Elle ne se compose que de l'Enfant Jésus, de Joseph, de Marie, du boeuf et de l'âne. Ces sujets peuvent être en bois comme le presepe génois (crèche génoise), en carton-pâte ou en cire.
Depuis plusieurs années, une crèche vivante s'installe dans lou viei nissa sur la place Rossetti, en face à la cathédrale Santa-Réparata protectrice des niçois. Pendant quelques jours, figurants et animaux font revivre les anciennes traditions du Presèpi pour la plus grande joie des petits et des grands en « lenga nouostra » c’est à dire en nissart.
Le soir du 24 décembre, une tradition niçoise appelée cacha-fuèc veut que l’on éteigne le feu dans la cheminée. L'aîné de la famille (le capo) donne au plus jeune enfant un tison pour rallumer un feu nouveau, avec une bûche de bois fruitier (souvent de l’olivier). L’expression "cacha-fuèc" est ensuite devenue synonyme de réveillon en niçois.
On asperge alors les flammes de quelques goutes de vin ou de « branda » (eau de vie nissarde) en faisant le vœu d’être encore tous ensemble l’année suivante: « à l’an que ven, se sian pas mai que siguen pas men » (A l’année prochaine, si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins). On fait ensuite un repas maigre "lou gros soupà" (un repas sans viande, à base de légumes et de poissons), avant de se rendre à la messe de minuit (messa dou nuech).
Installation des santons..tanta Vitourina e tanta Catarina, tanta Dourina e tanta Paulina
Pour ce repas*, on place sur la table trois nappes superposées et trois assiettes de lentilles ou de blé plantés dans du coton le jour de la sainte Barbe. On décore la table avec une branche de houx mais jamais de gui (réputé porter malheur). On laisse toujours une place et une assiette pour "lou paure", un mot qui signifie en niçois "le pauvre", mais aussi "le mort".
On pose la mousse naturelle
Cette tradition se perpétue en souvenir des défunts de la famille avec qui l’on avait fêté Noël autrefois. Au retour de la messe de minuit, on déguste les treize desserts qui symbolisent les douze apôtres et le Christ. Dans le Comté de Nice, les 13 desserts comprennent notamment la tourte de blette (blea) et la tarte à la confiture ou aux noix (noce).
je n'oublie pas de vaporiser d'eau tout les 2 jours pour que la mousse reste belle
Le lendemain midi, le repas est composé de viandes de toute sorte, notamment les boudins et l'agneau ou de gibier pour les habitants des montagnes niçoises. Le soir du 25 décembre, on finit les restes sur la troisième et dernière nappe (toualha).`L’essence du jour de Noël dans le comté niçois est la famille, l’amour et la nourriture… la tradition gastronomique festive varie selon ou on habite le littoral, le moyen pays ou la haute montagne, même si il y a des plats communs (la soupe au pistou, la porchetta ou les capouns). La bonne chère est un plaisir universel dou pais nissart…
On entoure la crèche avec des leds
Le Présépi est une ancienne tradition naïve du peuple niçois, exprimée d’abord par le biais de marionnettes en bois bien avant le guignol lyonnais. Ces figurines représentaient des personnages populaires symboliques ou emblématiques de la ville. Lou pescadou, lou cassaire, la coumaire cicoun, l’ange Bouffareu, lou Curat, lou Trouble (le Diable), Barba laurens, Barba Martin, mais d’autre venaient parfois compléter la compagnie:
coumpaire Simoun, pendant masculin de coumaire Cicoun, la cancanière, lou Sacristan, la Fliusa, lou Pastre, lou Mestre, lou ravi ou lou ficanas, lu doui gendarma représentant l’autorité que l’on brocardait… sans oublier la redoutée tanta Chiquetta… la mort, qui avait fauché les trépassés de l’année écoulée…
Le terme «barba» signifie oncle en Nissart, mais aussi par extension, le patriarche de la famille, l’autorité morale, celui qui est respecté et écouté et auprès de qui l’on prend conseil (un peu comme l'oncle Sam américain). On a plus tard appelé Présépi les crèches niçoises. La plupart des anciennes familles niçoises excellaient dans l’art de la crèche.
Le four à pizza et le moulin sont en marche. (A nice la pizza napolitaine est remplacée par la pissaladière ou la pichade qui est la pizza de chez nous)
On confectionnait des moutons avec des toisons de vraie laine, des paysages en papier mâché agrémentés de vraie mousse, des machineries qui mettaient en mouvement les ailes des moulins et l’eau factice sous les ponts, des personnages en divers matériaux et tissus etc…rien n’étaient fait en moule comme en Provence !
lou pichin enfan Gesù din le presepe (en ruine)
Les plus célèbres de ces crèches étaient connues et se visitaient chez les particuliers. On fit même des concours de Présépi, dotées de prix, et chaque année l’on améliorait et enrichissait ces petites merveilles.
L'autre village à son pizzaiolo ou son pichaiolo (per la pichade)
Aujourd’hui, par extension l’on nomme aussi Présépi les crèches provençales vivantes, ce qui est une déformation de la tradition niçoise, mais à Nice, certaines troupes jouent encore des Présépi, plus ou moins fidèles à la tradition; des auteurs en écrivent même des nouveaux en nissart, en y incluant des thèmes plus modernes.
Clemy (Clem) est toute contente
Je pense notamment à Helene Galli avec ses contes de Noel, à Monique Lombardo et le pourtegal (l’orange) de calena, le Noël de Cougourdon de Jean Marc Eusébi ou encore à Francis Gagliolo dit Francis Gag. Espérons que ces traditions perdurent afin de conserver l’âme niçoise et l’identité de notre peuple qui a si souvent été opprimé dans le passé et ne nous contentons pas d’espérer et de laisser les autres agir à notre place, mais devenons acteurs de notre identité et incitons nos jeunes à en faire de même. Aquo ès ditch, ma 's pa' 'nacara fatch.....
Nathan, Celia et Clemy apprécient ..
Souvenons nous des paroles de Guiseppe Garibaldi notre héros: Les chemins de la liberté passent nécessairement par le refus de la soumission, la remise en cause de l'ordre établi et la critique du pouvoir. La vérité est si obscurcie en ces temps et le mensonge si établi, qu'à moins d'aimer la vérité on ne saurait la reconnaitre….. A méditer !
Lou presepi es achieu ! Bouoni Caléna en toui ! E bouona festa de Cap d'An
DIAPORAMA CRECHE
*Une croyance niçoise: Les miettes de pain et de gâteaux doivent être laisser toute la nuit sur la table pour nourrir les armeto, petites âmes des morts, croyance aux mauvais esprits dont on se protège en mettant une part de pain de coté et en relevant après le repas les quatre coins des nappes pour qu’ils ne mettent pas en danger les petites âmes.
Liste des desserts niçois:
La tourta de blea (tourte de blette), la tourta de mou e de noue (la tourte de miel et de noix), Escorça de portugale counfichadi (les orangettes), la fougasseta (la fougassette), la tourta di confitura (la tourte de confiture), lou nougat blanc e negre (le nougat blanc et noir), li gansa (les ganses), lu capon de bélouga (les rouleaux de figues sèches), li bignetta di flou d’acacia (les beignets de fleurs d’acacia), lou sabayoun del piemonte (le sabayon du piemont), la tourta di coudoun (la tarte de coing), li dateri (les dattes), le Panettone (qui nous vient du Piémont)…
DIAPORAMA
LA CRECHE DE PLUS PRES
VIDEO DE LA CRECHE
(cliquez pour agrandir sur le logo à coté de la flèche descendante)
*Les calendes étaient le premier jour du mois dans le calendrier des peuples antiques de la Méditerranée, la base des civilisations modernes (Grecs, phéniciens, étrusques, ligures, romains, vénitiens, ombriens, latins etc.)… Il s’agit, à l’origine, d’une fête païenne (comme pratiquement toutes les fêtes de l’église catholique qui, pour pouvoir s’implanter en Europe a du faire son « aggiornamento » en s’appropriant les lieux de cultes et les fêtes païennes préexistantes). Le Catholicisme a même pratiqué une « révolution structurelle » en rompant avec le judéo-christianisme originel et en faisant de Rome son centre spirituel à la place de Jérusalem. Noël correspond au solstice d’hiver, fêté depuis la nuit des temps chez nous et symbolise une étape du cycle solaire (la nuit la plus longue lors de laquelle un soleil meurt et un autre soleil va renaitre pour atteindre son apogée au solstice d’été). Il paraît évident que cette grande fête traditionnelle de la fin de l’année est une fête du renouveau, d’une nouvelle naissance. Par tous les symboles qu’elle contient, que ce soient les symboles persistants de nos sociétés antiques ou ceux que la religion catholique nous a transmis, on voit que tout tourne autour d’un cycle faisant sortir l’être humain des ténèbres pour le guider vers la lumière. Le message de l’église a repris l’antique message de nos rites anciens « Réjouissons nous le soleil reviendra » est devenu « Réjouissons nous un enfant nous est venu »…d’ailleurs, il n’a échappé à personne que l’immense auréole que l’on trouve autour de la tête de l’enfant représente, à l’évidence, un soleil éblouissant.