64e FESTIVAL INTERNATIONAL LA NUIT DU FOLKLORE

Theatre de Verdure, Nice

Le festival International de Folklore est organisé par la Ville de Nice en partenariat avec Le Collectif des Arts Traditionnels « Lou Cat » qui s’occupe de l’accueil des groupes et de la partie artistique notamment grâce à l’expérience des trois groupes folkloriques niçois, la Ciamada Nissarda, lou Caireu Niçart et Nice la Belle.

L’Ensemble « Compañía de tango Julio Sosa »

Depuis 1970, le CIOFF travaille pour la sauvegarde, la promotion et la diffusion de la culture traditionnelle. il est le partenaire officiel de la Convention du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

Le tango uruguayen avec la merveilleuse Victoria Cocchiararo

Le Festival des Folklores de Nice tout comme le Carnaval de Nice font partis des festivités culturelles officielles du CIOFF et de L’UNESCO. Conformément à la définition de la Convention sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, un festival et son programme sont considérés comme de culture traditionnelle si son contenu provient ou est inspiré du patrimoine culturel immatériel:

le tango est né dans le barrios populaire de Buenos Aires et de Montevideo, teinté d’un drôle de mélange entre habanera cubaine, candombe africain, danse gitane et chanson italienne… 

transmis de génération en génération, comme d'expression authentique par la structure officielle, si le contenu est régional, si le costume est authentique ou fidèlement reconstruit, si la musique et la danse sont présentés sans aucun arrangement.

Parce qu’il est dansé par les ouvriers et les marins, le tango voyage. Il traverse l’Océan Atlantique pour s’installer dans les cabarets et bordels des ports européens

Ponts entre deux cultures, l’Uruguay est une terre intermédiaire au sein de l’Amérique latine. Pas encore brésilien mais plus tout à fait argentin, ce pays est un syncrétisme étonnant de races, de peuples et de langues.

L’Uruguay s’est construite des influences espagnoles, italiennes et Art déco. Il est l’un des pays les plus sur au monde.

L’Ensemble « Compañía de tango Julio Sosa » est né en 2018 dans la ville de Las Piedras (province de Canelones) afin de consolider un groupe professionnel de danseurs et danseuses passionnés. La formation de 24 artistes danse et chante des mélodies connues de la tradition sud-américaine et des airs caractéristiques de son pays où l’influence espagnole reste très forte.

Cette danse suggestive va même jusqu’à s’installer dans les beaux salons de la Belle époque de Sanremo à Cannes

Il interprète aussi des chants issus du mélange entre des populations aux origines très diverses. Le groupe travaille et construit sa réputation avec des spectacles de haute qualité artistique qui mettent en valeur le folklore et les racines uruguayennes tout en proposant une vision actuelle et renouvelée de l'identité culturelle du bassin du fleuve de la Plata.

L’Uruguay est un Monaco du bout du monde et l’un des spots les plus glamour d’Amérique latine.

La Compagnie s'est produite sur les scènes les plus importantes d’Uruguay comme le Teatro Solís et à l’international. Elle est le corps de danse officiel du Montevideo Symphonic Band. Il produit son propre spectacle "Crónicas de una Fulana" à Montevideo.

les bourgeois et les nobles hivernants de la Riviera raffolent de divertissements exotiques ou coquins

On notera que les danses populaires sont une véritable spécialité de l’Uruguay sans que l’on sache vraiment pourquoi. Peut-être faut-il y voir une explication dans le fait que le pays fut longtemps désert, qu’il n’est peuplé que depuis le milieu du XIXème siècle.

L’uruguayen est un mélange du macho espagnol et du séducteur italien  

Les migrants, pour la plupart d’origine espagnole ou française, devaient éprouver un plaisir particulier à se retrouver à danser et à chanter ensemble. Dès lors, chanter devint l’apanage des « blancos » c’est-à-dire des blancs, et la danse, le carnaval et les percussions celles des « colorados », c’est-à-dire des noirs.

Qu’il soit dansé à Buenos Aires, dans le quartier de La Boca, ou celui de la Bocca de Cannes, le tango conserve toujours aujourd’hui ses deux principaux ingrédients : la séduction et la nostalgie

Ainsi, chacun meubla sa propre solitude et chacun excella dans sa spécialité. Dans son spectacle magnifique, l’Ensemble « Compañía de tango Julio Sosa » rend compte de ce syncrétisme étonnant. La culture de l'Uruguay est dominée par les traditions européennes et en particulier par les cultures espagnoles, puisqu'il s'agit du pays colonisateur, et italienne à cause des nombreuses vagues d'immigration venues de ce pays.

Étonnamment, la culture amérindienne n'y joue aucun rôle : les anciens peuples étant décimés, leurs cultures ont disparu. L'Uruguay a également été influencé par ses voisins, comme l'Argentine, notamment dans les domaines de la musique et des danses folkloriques.

Dans ce pays tranquille et rural, danser et chanter est une seconde nature qui fait intimement partie de l’âme d’un peuple qui se sent écrasé par l’encerclement de ses puissants voisins, l’Argentine et le Brésil.

La légende prétend que Garibaldi commandant la légion italienne à Montevideo, Uruguay, contre les argentins aurait ramené le tango à Nice dans ses valises

Le second groupe folklorique est l’Inde. Sur de nombreuses gravures représentant l’Inde, on retrouve un graphisme d’une grande finesse qui figure une allégorie : une plume de paon d’un bleu royal qui dessine à son extrémité l’oeil de la sagesse.

Mes photos sont prises soit de l'allée centrale ou soit des cotés de la scène...

le groupe folklorique de l'Inde Guru

Tout le destin de l’Inde tient dans ce dessin finement calligraphié : l’oeil de la sagesse et l’oiseau sacré de l’Inde dont la longévité, la clairvoyance, la lenteur impériale de sa démarche font de lui le fétiche sacré dont chaque plume est considérée comme un présage.

Venant directement de l’état du Gujarat, Inde, l’ensemble folklorique est arrivé à Nice le matin pour jouer le soir

Il est l’intermédiaire obligé entre les hommes et Dieu. La troupe vient de l’ouest de l’Inde et plus particulièrement de la région du Gujarat. C’est une des régions qui fut divisée au temps des maharadjahs en de nombreux états différents, dont chacun avait sa culture propre et des croyances très particulières, dans telle ou telle divinité.

Les costumes hindoues sont magnifiques et trés riches

C’est aussi la région qui propose la plus grande diversité de danses folkloriques. Dans cette région de l’Inde, les mariages se déroulaient dans un incroyable déballage de richesses. La somptuosité des costumes, les bijoux étalés en colliers ou en rivières de diamants, la douceur des voiles de soie colorés d’un rouge inimitable, le déluge de couleurs sont le témoignage vivant d’un luxe devant lequel les Occidentaux restent éblouis.

Dans le Maharastra , les femmes ont pour habitude de porter de très larges anneaux, lesquels recouvrent parfois leur bouche et leur joue 

Le ballet fait revivre avec beaucoup de vérité ces cérémonies d’hier qui ne duraient pas moins de deux semaines. Comme les mariages, les fêtes de villages permettaient tout à la fois de prier le cobra, qui est l’animal mythique et d’implorer la pluie.

La ville de Nice nous offre un spectacle gratuit et magnifique

C’était aussi l’occasion pour les jeunes filles d’exhiber leurs plus beaux atouts et en particulier leurs innombrables colliers d’argent symboles de prospérité, qu’elles portent toujours aux poignets, aux chevilles, en diadèmes ou accrochés au nez, aux oreilles ou sur le front en gouttes de perles en signe de piété.

Certain  mythes Indiens dénonce les femmes avec de petits nez pour avoir un niveau de désir sexuel diminué. Pour s’arranger elles utilisent régulièrement des piercings de nez volumineux en particulier en or ou en argent

La région a longtemps tenté les envahisseurs descendus des montagnes ou bien venus des déserts. De ces guerres, il reste le cortège des veuves en robes de soie vertes ou rouges qui composent d’admirables taches de couleurs dans les vastes cours des temples, où elles continuent à prier pour les cendres des guerriers défunts.

La danse du cobra

Et puis, il y a les admirables masques de porcelaine fine que les acteurs posent sur leur visage et qui les font ressembler à ces poupées articulées, accrochées aux inventaires des marchands. Ils interprètent ainsi l’une des danses les plus caractéristiques de cette région.

Cet ensemble est dirigé par un des plus grands chorégraphes actuels de l’Inde. Il a ouvert des écoles dans le pays tout entier pour y enseigner son art subtil, qui est à la fois sacré et ludique et pour lequel il est essentiel de connaître la culture indienne et ses implications sacrées.

Il nous les fait découvrir, à notre tour, dans un enchantement de gestes, de couleurs et de grâce. Le ballet Guru s’est vu décerner de nombreuses distinctions artistiques nationales de l’Art et de la Culture en 2019, 2020 et encore en 2021, devenant ainsi un groupe de référence en Inde.

l’histoire du Kamasutra à l'époque où l'ouvrage a été rédigé, la femme jouissait d’une liberté certaine et est présentée comme puissante

Ma préférence est allé à l’Uruguay car mes oreilles latines acceptent beaucoup mieux le son de la musique venant d’Amérique du sud par rapport à la musique de l’Inde qui vous saoule au bout d’un moment. Par contre les costumes des danseurs et des danseuses sont magnifiques.

*Remerciement à Stan Palomba qui m’a réservé une place assise devant la scène. Surnommé parfois le « Monsieur Traditions de la ville de Nice », Stan Palomba oeuvre depuis toujours afin de promouvoir la culture et le patrimoine niçois.

Actuel Président de la Fédération Française des Arts et Traditions Populaires (FFATP), chef de service langue tradition niçoises, DGA culture et patrimoine. Direction des Patrimoines à la Ville de Nice. Ses réalisations sont nombreuses : mise en place de la Maison Francis Gag, labèllisation de Nice la Belle par une ONG de l’UNESCO. Avec Stan c’est toujours: « Una buona rïada fa de buon sanc » (Rire de bon coeur vous fait le bon sang).

La trinité hindoue est l'un des traits caractéristiques de la mythologie indienne. Brahma représente l'élément créateur, Vishnu l'élément conservateur et Shiva l'élément destructeur. Ils sont ici réunis en un même corps d'une divinité à plusieurs bras

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