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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 20:20

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Les calendes étaient le premier jour du mois dans le calendrier des peuples antiques. On peut noter, à ce sujet, que cette fête plus que quadri-millénaire donne lieu à une veillée. Une petite remarque à propos de la dénomination de cette soirée: le mot « réveillon » n’est pas approprié au soir de « Calèna », car ce dernier a une connotation commerciale synonyme de bombances sans limites. Préférons lui le terme de « veillée » qui semble plus approprié.

01.JPGIl est vrai que la société marchande a tout fait pour remplacer l’un par l’autre, particulièrement au travers de ses médias. Il s’agit, à l’origine, d’une fête païenne (comme pratiquement toutes les fêtes de l’église catholique qui, pour pouvoir s’implanter en Europe a du faire son « aggiornamento » en s’appropriant les lieux de cultes et les fêtes païennes préexistantes. Le Catholicisme a même pratiqué une « révolution structurelle » en rompant avec le judéo-christianisme originel et en faisant de Rome son centre spirituel à la place de Jérusalem.

010.JPGNoël correspond au solstice d’hiver, fêté depuis la nuit des temps chez nous et symbolise une étape du cycle solaire (la nuit la plus longue lors de laquelle un soleil meurt et un autre soleil va renaitre pour atteindre son apogée au solstice d’été). De là, vient, également la tradition du « cacha-fuèc»: lors de la veillée, en début de soirée, il convient d’éteindre, dans la cheminée, le feu qui y brûlait et d’en rallumer un nouveau avec un « brandon » récupéré au feu de la Sant jouan (Solstice d’été) pour allumer ce feu à Noël: c’est ainsi que le cycle des saisons se perpétuait.

046.JPGL’expression « cacha-fuèc » vient, sans doute, du fait que l’on éteint le feu (avant de le rallumer). D’ailleurs l’expression « cacha-fuèc » est devenue, avec le temps, synonyme de veillée. Ce passage de témoin, d’un feu à l’autre, explique d’ailleurs, pourquoi, pour certains, ce soir là représente le passage d’une année à une autre. De la même façon, le sapin de Noël est aussi  une survivance païenne: l’arbre de vie que l’on trouvait dans toutes cultures de l’Europe anté-chrétienne.

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Certains auteurs signalent, lors de la veillée, la présence des trois bougies de la sainte trinité, mais il faut savoir que cette spécificité de la religion catholique (la Sainte Trinité n’existait pas dans le judéo-christianisme des origines) vient également de la structure trifonctionnelle des sociétés Indo-Européennes tant dans le domaine social que religieux. D’ailleurs, un certain nombre d’entre  nous allumons ces trois bougies (bleue, rouge et verte), avant le repas, pour célébrer la lignée de la famille et de notre communauté (en l’occurrence la communauté nissarde pour nous):

DECEMBRE-2013-0027.JPGla bougie bleue pour les parents et amis qui sont loin de nous ce soir là et auxquelles nous pensons (et qui sont ainsi présents parmi nous), la bougie rouge, couleur du sang et de la fidélité pour les parents et amis qui sont morts et auxquels nous pensons (eux aussi présents par l’esprit) et la troisième bougie, verte, symbole de l’espérance, pour les enfants à venir dans notre famille et dans notre communauté (qui perpétueront nos traditions)..

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Si on se réfère à la tradition catholique, cette période commence avec le temps de l’Avent, marqué par les quatre dimanches précédant Noël. Mais cette tradition a aussi des reliquats des anciennes traditions (il ne faut pas oublier que la généralisation des rites catholiques ne se fera qu’au VII° siècle dans le Comté de Nice) par exemple avec la confection d’une couronne de l’avent constituée de branches de sapin (l’arbre qui ne meurt jamais) sur laquelle on a placé quatre bougies, bougies qui seront allumées l’une après l’autre chaque semaine avant Noël.

DECEMBRE-2013-0034.JPGEn revanche, dans le Comté de Nice, « lou temp de Calèna » (la période des fêtes de Noël) commence le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe (et peu importe que ce soit un  dimanche ou pas, car si les chrétiens marquent leurs dates au dimanche, jour du seigneur, dans le Pays Niçois, la période des fêtes débute exactement 4 semaines avant Noël). Ce temps d’avant Calèna est celui de tous les symboles et du retour de la lumière. Ce jour de la Sainte Barbe,  on met les grains de blé et les lentilles à germer.

DECEMBRE-2013-0037.JPGOn profitera de toute cette période d’avant Noël pour nettoyer la maison à fond, renouveler le mobilier et les ustensiles  et terminer par le geste symbolique  du « cacha-fuèc . Les petites graines germées donneront  des petits massifs d’herbes bien vertes qui décoreront la table de la veillée. Elles seront un symbole de fertilité et de prospérité « per l’an que ven » (pour l’année à venir). Et cette période va durer après « Calèna » jusqu’au 6 Janvier, jour de la fête des Rois, c’est la période des treize jours.

DECEMBRE-2013-0038.JPGLa tradition veut que l’on décore le sapin dans la journée du 24 décembre, avant de dresser la table et que l’on laisse le sapin décoré pendant toute la période des treize jours. Le 6 Janvier, une fois le sapin « mis à nu », il était de tradition, à Nice, de jeter les sapins par la fenêtre dans les cours intérieures ou on les brûlait. Ainsi se finissait la période du « temp de Calèna« . Après que l’on ait décoré le sapin, on dresse la crèche, mais elle ne ressemblera pas à toutes celles que l’on trouve ailleurs, ce sera la « crèche niçoise ». Il faut savoir que la crèche fut inventée au XIII° siècle par Saint-François d’Assise.

DECEMBRE-2013-0039.JPGLa crèche niçoise, elle, que l’on appelle « lou Presèpi »  est confectionnée par la famille et restera toute l’année dans la maison (un peu comme la pagode bouddhiste). Contrairement à nos voisins provençaux, chez qui la crèche est constituée de santons en grand nombre et ou cette crèche est démontée quand ils dépouillent le sapin. Dans la tradition nissarde, on a une crèche avec peu de personnages (la Madone, le charpentier, l’enfant, l’âne et le bœuf), personnages fabriqués, tout comme le décor, en carton, bois ou cire, par la famille.

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  Une fois, ceci fait, il convient de dresser la table de la veillée. Sur la table trois nappes blanches superposées, sur lesquelles on aura placé les assiettes de blé et de lentilles germées ainsi qu’une branche de houx (surtout pas de gui car ça porte malheur). Ces trois nappes sont de tailles décroissantes, une pour « lou gros soupa » le soir du 24 qui est un repas maigre, une pour « lou repast dou jou de Calèna » le 25 à midi au cours duquel on mange de la viande et la troisième pour « la merenda » (casse croute en nissart) du 25 au soir lors de laquelle on finit les restes.

DECEMBRE-2013-0055.JPG On dresse les couverts pour les convives en y ajoutant une assiette, l’assiette « per lou paure » (l’assiette du pauvre) au cas ou quelqu’un viendrait à frapper à la porte pour demander à entrer au chaud lors de cette soirée particulière.

DECEMBRE-2013-0062.JPGIl semblerait que cette explication est apparue lors de l’implantation de la religion catholique dans le Comté en signe de charité chrétienne, mais, il faut savoir que si « Lou paure » signifie en Niçois le pauvre, il signifie aussi le mort. C’est pourquoi cette assiette supplémentaire est là, également, pour les défunts de la famille avec qui l’on avait fêté Noël autrefois. Avant de passer à table, c’est le moment de la cérémonie du « cacha-fuèc« :

DECEMBRE-2013 0106l’ainé de la famille donne au plus jeune enfant le brandon récupéré dans le feu de la Saint-Jean au Solstice d’été  pour que celui-ci allume la bûche que l’on a placée dans l’âtre (dans laquelle le feu avait été éteint), puis, une fois le feu rallumé, tous les membres de la famille jettent sur les flammes quelques goutes de vin ou de « branda » (eau de vie nissarde) en faisant le vœu d’être encore tous ensemble l’année suivante: « à l’an que ven, si sian pas mai que siguen pas men » (A l’année prochaine, si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins).

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Lors de ce repas « lou gros soupa » (le gros souper), qui se prend, pour ceux qui vont à la messe de minuit au retour de celle-ci, mais que la majorité des familles, aujourd’hui, commencent plus tôt, on mange bien mais on mange maigre…des entrées puis des poissons avec des légumes en abondance. A la fin du repas, vient le temps des treize desserts. Ces treize desserts se composent de mandarines (ou à défaut de clémentines), d’Oranges, de pommes, de fougassettes à la fleur d’oranger, de Panettone (qui nous vient du Piémont), de Tourta de blèa (tourtes de blettes), de nougat blanc, de nougat noir, de poires cuites au vin, des fruits confits, de la pâte de coing, du raisin et les « quatre mendiants » qui sont des fruits secs symbole des quatre ordres (amandes pour les Carmes aux pieds nus, figues pour les Franciscains, raisins secs pour les Dominicains et noix pour les Augustins).

DECEMBRE-2013-0066.JPGIl est à noter que les fruits des treize desserts sont là en l’honneur du Solstice d’hiver: ce sont les fruits qui contiennent des pépins ou qui se trouvent à l’intérieur d’une coque pour bien marquer l’hiver, saison ou on se retrouve au chaud au sein des foyers. Ce sont les fruits dont le séchage a bravé la mort en gardant la vie à l’intérieur. Après le repas de la veillée, on veille à bien laisser les miettes de pain et tous les gâteaux sur la table, toute la nuit, pour nourrir les armeto, les petites âmes des morts  et on se protège des mauvais esprits en mettant une part de pain de côté et en relevant, après le repas, les quatre coins des trois nappes pour que les diables ne puissent s’y accrocher et grimper sur la table (ainsi ils ne pourront mettre en danger les petites âmes).  

DECEMBRE-2013-0090.JPGLe déjeuner du 25 décembre fera la part belle aux viandes de toutes sortes et particulièrement du boudin (ici, lou trule qui est le boudin aux herbes du pays) et de l’agneau. Puis, le soir du 25, il ne restera que la troisième et dernière nappe sur laquelle on finira les restes.

DECEMBRE-2013-0064.JPGJuste une derniere petite précision: Traditionnellement on pourrait croire que l’origine des santons vient de Provence, l’origine historique est toute autre… C’est durant un séjour à Naples que Saint François d’assise eu l’idée de fabriquer à l’aide d’eau, de farine et de sel (pâte à sel) les trois figurines de la nativité (Sainte Vierge, Saint Joseph, l’enfant Jésus). Il les appela les trois Santi belli. li y ajouta l’âne, le bœuf ainsi que les trois rois mages. Le santon (que l'on nomme "Pastori" en Italie) est donc d’origine napolitaine, et c’est d’ailleurs dans cette région que l’on peut admirer les plus belles crèches du monde. D'ailleurs le mot  "Présepi" créche en Niçois, se dit presepe en Italien. Ce sont des marchands Napolitains accompagnés par des franciscains qui se rendaient au monastére de Cimiez (Cenemelum la Nice antique) qui traitaient avec le commerce du port de Nice (les deux royaumes de Naples et de Sardaigne avaient des relations étroites), qui apporteront cette coutume qui se propagera plus tard en Provence....

Pour finir…Vi auguri dei bouòni Calèna et un bouon cap d’an ! (Je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année).

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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 08:15

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En Ligurie, Il flotte dans l’air des parfums de cannelle, et de gingembre qui se mêlent à celle des fruits confits et du « vin brûlé ».  L’odorat est le premier sens sollicité par les marchés de Noël de Ligurie. Après les yeux sont éblouis par les illuminations. Le goût sera comblé par les gourmandises traditionnelles, et on ne pourra s’empêcher de toucher les beaux produits de l’artisanat local étalés.

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Pause dejeuner à Monaco


 Ils se poursuivent jusqu’à l’Épiphanie et l'arrivée de la Befana qui passe dans chaque maison où vivent des enfants la nuit précédant l'Épiphanie (le 6 janvier) pour la distribution des cadeaux. Pour les Liguriens, Noël est synonyme de tradition et de dégustation. Vous ne pourrez pas manquer de déguster le traditionnel pandolce, pain de Noël riche en raisins, fruits confits et pignons de pin.

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Ce dolce est plein de tradition et au rendez-vous de toutes les tables de Noël. Chaque mère de famille conserve jalousement sa recette ! Il est dit qu’à l’époque où les maisons n’étaient pas chauffées; la nuit, certaines prenaient même leur pâte au lit avec elles pour la garder au chaud et pour que la pâte lève correctement. Mais ne le comparez surtout pas au pannettone. Il n'y aucune comparaison à faire ni en terme de goût, ni de forme avec le pandolce.

octobre-2013-0340.JPGUne branche d’olive verte est placée au-dessus du pain comme un signe de dévotion à Dieu. Traditionnellement, c’est le plus jeune membre de la famille qui enlève la branche d’olive et la découpe est exclusivement réservée au plus âgé. Vous retrouverez le pandolce ainsi qu’une foule d’autres douceurs dans les dédales des nombreux marchés de Noël qui fleurissent à cette époque dans toute la Ligurie entre Imperia et Nissa. Ces marchés, appelés mercatini di natale, sont aussi une occasion de découvrir les nombreux autres produits artisanaux de la région.

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La tomme de la Brigue


 C'est l'occasion de gouter à toutes les bonnes spécialités ligures que l'on peut trouver de Gênes en passant par le Vieux Nice: La testa in cassetta ( saucisson fabriqué avec viande de porc, certaine parties de la tête, pressés et épicés), le Bruzzu ou brusso (fromage ricotta lait de brebis, au goût fort et distinctif), la tome de moutons Brigasca (de la vallée de la Roya), la focaccia ou fougasse (Pain typique Ligurien), la piscialandrea (pizza marinière épaisse, avec tomates, olives, anchois et d'ail à ne pas confondre avec la pissaladière nissarda).

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Pois chiche de Cezare Poma à Monaco


 La frisciolata similaires à la socca di nizza, la Panissa (farine de pois chiche, huile d'olive, poivre et sel pour un plat d'hiver, qui se mange chaud comme une soupe, servie froide en gelée, frit et croustillant), la cima ( une «poche» de veau farci aux légumes, marjolaine, fromage, pressés et servie en tranches comme un saucisson). Bref, toutes les bonnes spécialités de notre région qui n'en manquent pas. Et cette Befana alors, qui est-elle ?

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les fruits secs (y compris les tomates) traditions Ligure


 En Ligurie, Piemont et toutes les vallées d'origines italiennes de la countea, le mot Befana signifie Épiphanie, mais il désigne aussi, selon la tradition, une vieille femme arrivée trop tard à la crèche pour adorer le Christ et qui distribuerait depuis cette date des cadeaux aux enfants, parce qu’elle trouve un peu de Jésus dans chacun d’eux. Elle ne passe pas à Noël mais la nuit du 5 au 6 janvier, et se glisse par la cheminée pour laisser ses présents dans les chaussons des petits.

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Des noix pour faire les 13 desserts (figue fourée aux noix)


 Tout a commencé il y a très longtemps. Les sages qui savaient lire les astres avaient prédit la naissance d’un enfant spécial qui changerait le monde. Des expéditions se préparèrent dans différents pays car ils souhaitaient être présent lors de ce grand évènement. Dans ce temps là, les gens assez riches pour faire de tels voyages étaient des rois. Dans le Piémont, une femme très savante elle aussi, était également au courant de cette naissance extraordinaire. Elle n’était pas assez riche pour monter une expédition, mais elle ne manquait ni de courage, ni de volonté, et elle s’était mise en route.

octobre-2013-0269.JPGSon savoir lui avait donné quelques pouvoirs particuliers, aussi se déplaçait-elle sur un balai. Dans les villages, quand on la voyait arriver et bien qu’elle s’arrangeât toujours pour se poser loin de tout regard, on l’appelait « la stria ou strega », la sorcière. Mais elle ne s’en occupait pas. Chaque fois que quelqu’un avait besoin d’aide, elle n’hésitait pas à proposer son assistance.

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Sa connaissance des plantes lui permettait de soigner beaucoup de maladies...Elle voyagea très loin de son Piémont natal et traversa la mer. Une fin d’après midi, alors qu’elle se posait au milieu des dunes, son arrivée ne passa pas inaperçue. Les rois mages campaient à proximité. Comme ils étaient accompagnés de leurs astrologues, ces derniers, en scrutant le ciel, avaient vu une vieille femme voler sur un balai et avaient donné l’alarme. 

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des manéges pour petits et grands


 Cependant ces Rois étaient forts sages et ils reconnurent très vite que cette femme était plus savante que sorcière et de plus leur voyage avait le même but. Ils lui offrirent l’hospitalité pour la nuit. Autour du feu de camp, ils échangèrent avec elle leur savoir quant à la venue de cet enfant très spécial.

octobre-2013-0296.JPGLe matin, elle reprit sa route sur son balai et salua les rois qu’elle espérait bien revoir à destination... Malheureusement, notre bonne Befana, n’arriva jamais à destination. Personne ne sait encore pourquoi.  Y-a-t-il eu une tempête de sable ? Son balai s’est-il cassé ? Toujours est-il qu’elle n’a pas trouvé l’enfant qu’elle cherchait...

octobre-2013-0303.JPGMais comme je vous le disais au début de cette histoire, elle ne manquait ni de courage ni de volonté aussi décida-t-elle de continuer à chercher l’enfant si précieux. Chaque fois qu’elle entre dans une maison où il y a un enfant elle se renseigne sur celui-ci. S’il n’est pas sage elle lui laisse un peu de charbon car elle a quand même bon cœur et lui permet ainsi de se chauffer. Aux autres elle offre des bonbons et des jouets. En Russie, il y a le même genre de légende : la vieille Babouchka.

octobre-2013-1049.JPGC’était la veille de Noël. Il faisait si froid que Babouchka n’était pas sortie de la journée. Elle avait préféré rester assise auprès du feu et tricoter un cache-nez. Dehors, la neige avait blanchi les montagnes, les arbres et les champs, le vent hurlant faisait tourbillonner les flocons et chaque nouvelle rafale attisait le feu dans la cheminée. Soudain: « toc, toc, toc » on frappa à la porte. C’était trois hommes avec des barbes blanches si longues qu’elles touchaient le sol et se perdaient dans la neige.

octobre-2013-1227.JPG« Babouchka, nous savons que tu aimes les enfants, et chaque fois qu’il  en naît un, tu lui apportes ta lumière et tes dons. Aussi, nous sommes venus de loin pour  t’annoncer qu’il est né un petit prince, Jésus. Nous nous rendons chez lui pour lui apporter nos cadeaux. Veux-tu venir avec nous ? » Le vent glacial s’était engouffré dans la petite isba de Babouchka et la petite vieille se mit à frissonner. Elle regarda la neige si épaisse, et la nuit qui tombait… « Il est trop tard et il fait vraiment trop froid pour que je vienne avec vous » dit-elle, et vite, elle referma la porte.

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le pére Noel arrive à Mouans Sartoux capitale francaise des figons Génois


 Tandis que les trois vieillards poursuivaient leur chemin, Babouchka nettoya les flocons de neige qui s’étaient introduits dans la maison et retourna vite s’asseoir devant la cheminée: « Le petit Jésus peut bien attendre demain… oui, je partirai demain, quand il fera jour et je lui apporterai ma lumière et mes dons. ». Le lendemain elle mit une lanterne, des pommes, des noix, et des petits jouets dans son panier, elle s’emmitoufla dans son lourd manteau et son fichu, enfila ses grosses bottes, prit son bâton et la voilà partie.

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Mais, oh l’étourdie ! Elle avait oublié de demander la route aux trois vieillards et la tempête de neige avait effacé leurs traces, elle ne pouvait plus les rattraper ! Elle marcha courageusement à travers bois et vallées et quand elle arriva à un village elle demanda : « Est-ce ici qu’est né l’enfant Jésus ? ». Mais on lui répondit, « Non, Babouchka, c’est bien plus loin… » Et Babouchka continua son chemin. 

DECEMBRE-2013 0585Elle traversa des montagnes et des rivières et quand elle arriva à un autre village elle demanda « Est-ce ici qu’est né l’enfant Jésus ? ». Mais on lui répondit, « Non, Babouchka, c’est bien plus loin… » Et Babouchka poursuivit son chemin. Mais jamais elle ne trouva l’enfant Jésus.

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On raconte dans la vieille Russie, qu’à la veille de Noël, lorsque tous les enfants sont endormis, Babouchka, arrive tout doucement et va de maison en maison. Elle frappe à la porte avec son bâton, entre et s’approche du lit des enfants. Elle lève sa lanterne, éclaire les petits visages et remplie d’amour et de tendresse, elle laisse des petits joujoux sur leur oreiller. Puis elle reprend son chemin, toujours à la recherche du petit Jésus. Il est certain qu’à Nice les Russes se sont eux aussi retrouvés dans l’histoire de la Befana avec celle de Babouchka.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 08:12

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Pére Noel nous accueille sur la promenade des Anglais

 

En décembre, le voile de l’hiver glisse doucement sur les villes de la riviera ... Et  Monaco, Cannes ou Nice se parent de leur manteau de fête. Des guirlandes de lumières s’enroulent autour des arbres, s’élancent dans le vide au-dessus des rues en attrapant des étoiles puis poursuivent leur course de fenêtre en fenêtre...

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Les petites maisons merveilleuses sont de retour sur les places....elles libèrent dans la ville des myriades de trésors qui ravissent les yeux, des brassées d’odeurs qui chevauchent la bise et parfument les villes du littoral. Les effluves subtiles de pain d’épices trempé dans un chocolat chaud dépose une touche d’enfance sur ce monde féerique.

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la place Massena dans la journée


 Chacun vogue dans cet univers hors du temps au gré des parfums, des lumières, des envies... Petits et grands se remplissent les yeux de souvenirs, chaque maisonnette est une promesse de surprises et de trésors. Les marchés de Noël de la Riviera voyagent hors du temps, et nous permettent de retrouver les saveurs, les lumières et l’émerveillement d’un Noël de plus en plus magique chaque année. Vin chaud et marrons grillés coulent à flots...

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Un peu comme la fête d'halloween qui a été relancé par les Américains en Europe, un important renouveau, considéré comme commercial, a eu lieu au milieu des années 1990. De nombreuses villes Européennes ont instauré leur propre marché de Noël avec des chalets et parfois des attractions (patinoire éphémère, grande roue, fête foraine ...).

octobre-2013-0345.JPGC'est une déesse païenne qui s'appelait Berchta**, légende issue de la mythologique germanique qui est à l'origine de la création des Christkindelsmärik. Les premières traces des marchés de Noël remontent au XIVe siècle en Allemagne. Le premier document relatant un marché de Noël est daté de 1434 sous le règne de Frédéric II de Saxe évoquant un « Striezelmarkt » qui a eu lieu à Dresde le lundi précédent Noël. Ce marché représente certainement l'une des plus anciennes et des plus populaires traditions au pays de Goethe.

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Les marchés de Nuremberg et Dresde attirent environ deux millions de personnes chaque année; les marchés de Stuttgart et de Francfort attirent plus de trois millions de visiteurs. Les deux marchés les plus visités de Noël en Allemagne se trouvent à Dortmund avec plus de trois millions et demi de visiteurs et prés de 450 stands autour d'une création de l'arbre de Noël gigantesque qui se dresse à 45 mètres de haut.

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l'arbre magique de la place Masséna


 Il y a aussi Cologne avec ses 4 millions de personnes. Berlin qui affirme  qu'il possède  plus de 70 marchés qui s'ouvrent à la fin de Novembre et  jusqu’après Noël. En Allemagne, c'est donc une institution ! Le plus grand marché de Noel de France se trouve en Alsace et plus spécialement à Strasbourg, il rassemble environ 300 chalets.

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C'est une ville avec qui, j'ai quelques attaches de jeunesse et notamment celle d'y avoir fait mon service militaire. Votre préposé au blog "Free Riders" était "gonfleur d'hélice" à la BA 124 de Strasbourg Entzheim. J'y ai d'ailleurs de très très bons souvenirs, les Alsaciennes montraient de bonnes dispositions aux relations amicales avec les gars du sud ! Surtout qu'elles savaient que l'on était plus attiré par leurs charmes  que par le picon bière ! Mais bon passons à ce qui vous intéresse ...

octobre-2013-0448.JPGC'est en Alsace qu'il va prendre toute sa dimension la  plus populaire en France.  Même s'il ne s'appelait pas encore Christkindelsmärik, ce marché existait déjà au Moyen-âge au Fronhof  (entre la cathédrale Notre Dame de Strasbourg, le palais des Rohan et le musée de l'Œuvre Notre Dame actuelle place du château) et avait lieu 8 jours avant Noël et jusqu'à la messe de minuit.

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 Il s’appelait alors le "Klausenmärikt " ou Marché St.-Nicolas destiné à proposer des cadeaux aux enfants pour célébrer le grand jour de la St.-Nicolas. C’est en effet en 1570, sous l’influence du protestantisme strasbourgeois luttant contre les "extravagantes" traditions catholiques qui s’attachaient au nom des saints, que le "Christkindelsmärik" (le "Marché de l’Enfant Jésus") remplace le marché de la Saint Nicolas.

octobre-2013-0965.JPGMais revenons à la légende de Berchta qui serait donc à l'origine de cette festivité. Alors qui est Berchta ? Pendant la période de Noel, des légendes racontent que de nombreuses fées traversent le ciel pour apporter des jouets aux enfants. En Allemagne, Berchta, accompagnée d'enfants abandonnés, de fantômes et de squelettes, dépose des jouets dans les maisons.

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Berchta était à l’origine une déesse de la végétation et de la fertilité. Elle possède plusieurs noms selon les régions : Berchta, Holda, Frau Holle.  Elle est la déesse de l’hiver. Dans le folklore des Alpes (surtout le folklore bavarois, autrichien et suisse), Berchta est dite errer dans les campagnes durant l’hiver. Lorsqu’arrive la douzième nuit de la fête de Yule (autour du 31 décembre), elle entre dans les chaumières. Là, elle sait d’emblée si les enfants et les jeunes se sont bien conduits pendant la dernière année et s’ils ont bien travaillé.

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Les rues féeriques de Monaco


 Si c’est le cas, elle leur offre une pièce d’argent. Sinon, elle découpe leur ventre, retire leur estomac et leurs tripes et les remplace par de la paille et des galets. Elle était particulièrement intéressée de savoir si les filles avaient filé tout le lin qu’on leur avait donné. Elle se promène accompagnée des Berchten, créatures monstrueuses, symbolisant les forces démoniaques de l’hiver et des intempéries. Beaucoup d'histoires retracent la vie de Berchta, qui peut être à la fois gentille et généreuse ou terrible et méchante.

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Photo prise le matin (le soir c'est bondé de monde)


 Hormis Strasbourg, d'autres régions françaises possèdent de beaux marchés de Noel et l'Ile de France n'est bien sur pas avare de cela. J'en parle un peu en connaissance de cause, puisqu'au moment ou ma fille ainée habitait Savigny sur Orge, elle nous emmena, Soso et votre serviteur au plus grand marché Parisien qui est celui de La Défense, au pied de la Grande Arche. Son emplacement exceptionnel donne l'illusion d'un autre monde, une fois la nuit venue.

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Disneyland Monaco Market


 Il est suivi de peu par celui de Paris, aux Champs Elysées et ses illuminations remarquables. Dans le sud est de la France les marchés de Noel sont plus modestes ou la tradition des crèches et des santons est plus enracinée dans les coutumes pastorales. Toujours est-il que l'on retrouve aussi ces petits chalets avec vin et marrons chauds, étals de santon de Provence, produits du terroir qui viennent des six régions phares: Provence, Corse, Comté de Nice, Savoie, Piémont et Ligurie.

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Chaque stand à la déco de son théme commercial


 Mais surtout on y trouve l'indispensable cougourdons niçois toujours présent et de partout sur les marchés de Noel. Una maioun sensa cougourdoun es couma un nidou sensa passeroun (Une maison sans cougourdon est comme un nid vide). Le cougourdon, en niçois, c’est la calebasse, la courge sèche et dure comme du bois.

octobre-2013-1016.JPGDans le nord on dit une coloquinte. La tradition locale, depuis le XIXe siècle, veut que le cougourdon soit offert pour souhaiter prospérité et bonne santé à son entourage. Décoré par les artisans locaux, il se transforme en masque pour carnaval, en instrument de musique, en gourde ou bien en crèche.... On s'aperçoit bien vite que le marché de Noel est devenu au fil du temps le complément d'un marché classique avec les décorations qui le caractérise...

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                                 DIAPORAMA DU MARCHE


  
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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 20:29

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La "Coulée Verte" est l'aménagement d'un parc urbain de 12 hectares au cœur de Nice, depuis le Théâtre National, jusqu'à la Promenade des Anglais et la mer.  Depuis la place Garibaldi jusqu'a la place Masséna. Un central Park à la niçoise, symbole du lien retrouvé entre le Vieux-Nice et la ville "moderne", ce vaste espace public prend place sur la couverture du Paillon.

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le miroir d'eau et ses 128 jets


 Une allée piétonne centrale, véritable colonne vertébrale  sillonne le parc en traversant différents espaces consacrés à la détente (zones engazonnées, miroirs d'eau, ...), aux sports de rue (skateboard, roller, ...), ou encore à des expositions d'œuvres d'art ou autres événements culturels, en particulier à proximité de la Place Masséna et des anciens jardins Albert 1er...

octobre-2013-8137-copie-1.JPGLe Samedi 26 Octobre sous une température estivale de 28° les Niçois et les Azuréens se sont appropriée dés les premières secondes de l'inauguration historique, la promenade du Paillon. Un événement qui fut grandiose, de quoi frissonner d'émotion et en avoir les larmes aux yeux pour Nice la Belle, Nice la plus belle, Nice resplendissante, Nice ville d'art et de lumière qui se projette a fond dans le XXIe siècle.

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La grande toile blanche tombe, les portes s'ouvrent, un spectacle de jets d'eau accueille les premiers visiteurs. La foule est immense. Les niçois découvrent une allée royale comme au temps de nos bons rois, Charles Félix, Emmanuel Philibert et du Royaume de Sardaigne, éblouis face à cet immense parterre de végétation. Mieux qu'un jardin extraordinaire, du Versailles made in Nice.... C'est à dire avec la mer et la montagne en plus comme perspective. On ne fait pas mieux !

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L'Arc de Venet


 Avant d’arriver sur la Place Masséna, les promeneurs peuvent admirer le plus grand « miroir d’eau » de France : un lac de 3000 m2 avec une mince pellicule d’eau et 128 jets d’eau. L’humidité et la fraicheur qu’il provoque instaure un effet de microclimat, qui permet d’accroître la biodiversité du site.

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La Promenade du Paillon compte au total 1 200 arbres, 61 730 arbustes, 55 364 plantes vivaces. Concrètement, le patrimoine arboré existant est conservé avec environ, 600 arbres.  L'espace engazonné représente une surface d'environ 15.000 m2 avec 25.000 m2 de masses arbustives.

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Brumisateur au parfum de jasmin


 Les végétaux sont implantés dans une progression paysagère qui reprend les différents climats méditerranéens, en passant, selon les secteurs, de l'Asie à l'Afrique, de l'Océanie à l'Amérique du Sud et du Nord… » Le jardin fermé représente une étendue de 65.000 m2, dont 25.000 m2 de surface minérale et tout de même 40 000 m2 d'espace planté. 

Copie-de-DSC_8240.JPGVerdure majoritaire, pensée sous la forme d'une double forêt (les ripisylves) courant sur les bords du parc, de part et d'autre d'un long ruban de pierre, évoquant, du théâtre à la plage, le tracé du Paillon. La rivière oubliée constituera ainsi le chemin piétonnier principal, large de huit mètres.  Equipé de sous-sols intelligents (fibre optique, réseaux internet, électricité ...)

Copie-de-DSC_8293.JPGL'aspect minéral est toutefois accentué, par deux espaces fraîcheur: un miroir d'eau de 3 000 m2 et un plateau des brumes de 1.500 m2. Nappés de leur pellicule liquide et auréolés de jets d'eau et brumisateurs, une machinerie complexe et invisible, dotée de 6 km de canalisations souterraines, permet de monter des shows aquatiques. Quand au plateau de brumes, il diffuse un nuage rafraichissant et géant aux parfums de Grasse: rose et jasmin.

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les trois Graces du jardin Albert 1er


 L'œillet de Nice ne sera pas oublié pour autant: Si la promenade du Paillon se veut cosmopolite avec ses plantes de tous les continents, elle rend aussi hommage à la fleur qui demeure l'un des emblèmes de la cité des Anges avec 2000 plants qui lui sont réservés dans un carré.

octobre-2013-7985.JPGNice a été la capitale mondiale de la fleur et plus particulièrement de l'œillet. Les meilleurs horticulteurs du monde travaillaient dans les serres qui recouvraient les collines niçoises. La commune produit alors davantage de tiges que toute la hollande (l'oncle de soso était l'un de ses gros producteurs) !

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   le sourire d'une niçoise pour l'Apollon de la fontaine du soleil


Cet âge d'or a atteint son summum dans les années 1950-1960 avant de décroitre dés le début des années 70 à cause de plusieurs facteurs: l'apparition d'un champignon ravageur et la pression immobilière.

Copie-de-DSC_8318.JPGDans la promenade du Paillon, les enfants ne sont pas oubliés: Baleine, dauphins, pieuvre, tortue : à Nice, les animaux marins vont envahir la Promenade.  Au cœur de la coulée verte dessinée par le cabinet d’architecte paysagiste Michel Pena. Ce sont des jeux originaux, conçus et fabriqués spécialement pour les enfants. Deux dauphins de 6 mètres, un mérou et une raie-manta sur ressorts.

Copie-de-DSC_8323.JPGPuis des balançoires individuelles en queue de baleine et une pieuvre à huit tentacules qui servent aussi de balançoires. Toutes ces créations sont en bois massif – du red-cedar – y compris la star du site : une baleine grandeur nature de 27 mètres, installée dans un creux ovale de 40 mètres sur 10, et équipée d’un grand toboggan et de cordages. C’est monumental, c’est la première fois que sont crées des structures aussi grandes.

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La forme et la localisation de la Promenade du Paillon en font une colonne vertébrale pour les espaces verts de la ville. Elle constitue un nouveau refuge pour la petite faune, notamment les oiseaux, les insectes, les invertébrés...La diversité des biotopes de ce parc va attirer de nombreuses espèces. Celles ci coloniseront les lieux d'autant plus que l'usage des pesticides est banni.

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La Ciamada Nissarda version costume traditionnel marin


 La faune locale n'est pas la seule à s'intéresser à ce nouvel espace vert. Nice est situé sur un couloir migratoire. Les oiseaux migrateurs en quête de sites pour passer l'hiver pourront y faire une halte. Le Central Park Niçois est tout simplement magnifique ! Les visiteurs de la coulée Verte niçoise exprimaient tous leur admiration. La journée ensoleillée fut de celles dont on aime dire : J’y étais (et ce malgré les discours officiels barbants).

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La Promenade du Paillon devient l’égale des Jardins de Babylone, et elle deviendra vite un des symboles du rayonnement de Nice, digne pendant et complément de la célèbre Promenade des Anglais. Pour en arriver la, les travaux ont été titanesque comme le fut en son temps la couverture du fameux Paillon, cette rivière niçoise qui passe en souterrain de nos jours depuis l'entrée de la ville à partir de la montagne pour se jeter ensuite dans la baie des Anges. Seulement deux années de travaux, pour ce qui avait constitué à l'époque une couverture totale de cette rivière torrent allant de 1868 à 1972.

octobre-2013-8013.JPGBeaucoup d'animations musicales avec les groupes folkloriques du Comté de Nice et ceux de Nissa la Bella, La Ciamada Nissarda, Lou Caireu Nissart et la Musique des Sapeurs Pompiers de Nice qui ont interprété notamment « La marche des bonnets à poils ».

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la statue de Mercure dans la fontaine du soleil


 Ambiance musicale avec l’orchestre d’Harmonie de la Ville de Nice sur le kiosque à musique des jardins Albert 1er. Concert de jazz du « Christian Pachiaudi Quintet » et du Jazz Alpes Orchestra au mythique théâtre de Verdure, l'empire du jazz niçois. 

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Il y avait aussi les chants traditionnels polyphoniques  du groupe Nissart le « Corou de Berra ». Animation de la fontaine musicale et interprétation de grands airs d’opéra par la soprano Elisabeth Vidal et le baryton Franck Ferrari, qui ont clôturé l’inauguration par l'hymne de notre pays « Nissa La Bella » en version symphonique.

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  les bugadiéres du Paillon, dignes héritiéres de Catherine Segurane

 

DIAPORAMA DES JARDINS


  
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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 20:33

octobre-2013-0143.JPGLe temps de Noël est arrivé avec son cortège de souvenirs, de branches de houx, d’étoiles scintillantes et de boules multicolores qui dansent la farandole dans les yeux des enfants. Il est bon de rappeler nos traditions niçoises. J’évoquerais donc l’une des traditions populaires de Noël auxquels nos ancêtres étaient très attachés : le Présépi Nissart.

octobre-2013-0084.JPGLe Présépi est une ancienne tradition naïve du peuple niçois, exprimée d’abord par le biais de marionnettes en bois. Ces figurines représentaient des personnages populaires symboliques ou emblématiques de la ville. Les représentations étaient données en Veille-Ville dans les arrières boutiques ou dans des théâtres de marionnettes ambulants. 

octobre-2013-0103.JPGLe Présépi était joué en pièce de théâtre par des intervenants amateurs issus du peuple qui véhiculaient avec simplicité et naturel la quintessence de l’esprit niçois. Ces représentations populaires étaient originales et vivantes car les acteurs déclinaient un texte qui n’était pas figé : dans un cadre convenu dont le thème était la naïveté, des personnages immuables prenaient la liberté d’insérer malicieusement dans le texte classique, des points de l’année écoulée, des traits d’humour ou de moqueries; le spectacle devenait une satire de la société niçoise et parfois de la structure religieuse de l’époque.

octobre-2013-0104.JPGA ce titre dans les temps anciens, les Présépi n’étaient pas très bien vus par l’église et se jouaient en lieux discrets devant un public complice. En fait, la virée vers le miracle de Bethléem, était un amusant prétexte pour vider son sac. « C'est dans l'âme du peuple niçois d'être moqueur ». La naissance divine qui devait sauver le monde et le principe noélique passaient alors au second plan et l'enfant Jésus était dans ses petits souliers ! Cette crèche un peu spéciale, censée raconter l'histoire de la naissance du Christ, réunissait différents personnages du « Babazouk » nom que l'on donne au vieux Nice.

octobre-2013-0106.JPGLes personnages immuables du Présépi était l’ange Bouffareu, lou Curat, lou Trouble (le Diable), Barba Giordano, Barba Rostagni (on peut donner le nom de toutes vieilles familles niçoises, chacun devient "barba"), lou coumaire Cicoun, lou Pescadou, et lou Cassaire; mais d’autre venaient parfois compléter la compagnie: coumpaire Simoun, pendant masculin de coumaire Cicoun, la cancanière, lou Sacristan,  la Fliusa, lou Pastre, lou Mestre, lu doui Gendarma représentant l’autorité que l’on brocardait… sans oublier la redoutée tanta Chiquetta… la mort, qui avait fauché les trépassés de l’année écoulée…

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pas de créche sans notre drapeau

 

Les acteurs occasionnels déclinaient malicieusement, avec la verve niçoise, les travers des uns et les mécomptes des autres. Deux seulement des personnages du Présépi représentaient nominalement deux des familles les plus anciennes et les plus ancrées, à l’époque, dans la tradition populaire: l’importante famille Giordano et l’antique famille patricienne Rostagni, qui figure à l’Amorial du comté de Nice. Elles étaient représentées respectivement par Barba Giordano et Barba Rostagni (d'autres noms figurent aussi en bonne liste comme les Laurens, les Céssole, les Grimaldi, les Raibaudi, les Giraudo ou les Lascaris). Le terme barba signifie oncle en Nissart, mais aussi par extension, le patriarche de la famille, l’autorité morale, celui qui est respecté et écouté et auprès de qui l’on prend conseil.

octobre-2013-0115.JPGOn a plus tard appelé Présépi les crèches niçoises. La plupart des anciennes familles niçoises excellaient dans l’art de la crèche. On confectionnait des moutons avec des toisons de vraie laine, des paysages en papier mâché agrémentés de vraie mousse, des machineries qui mettaient en mouvement les ailes des moulins et l’eau factice sous les ponts, des personnages en divers matériaux et tissus etc… Les plus célèbres de ces crèches étaient connues et se visitaient chez les particuliers. On fit même des concours de Présépi, dotées de prix, et chaque année l’on améliorait et enrichissait ces petites merveilles. (voir Luceram capitale de la créche)

octobre-2013-0116.JPGAujourd’hui, par extension l’on nomme aussi Présépi les crèches provençales vivantes, ce qui est une déformation de la tradition niçoise, mais à Nice, certaines troupes jouent encore des Présépi, plus ou moins fidèles à la tradition; des auteurs en écrivent même des nouveaux en nissart, en y incluant des thèmes plus modernes. Espérons que ces traditions perdurent afin de conserver l’âme niçoise et l’identité de notre peuple; et ne nous contentons pas d’espérer et de laisser les autres agir, mais devenons acteurs de notre identité et incitons nos jeunes à faire de même.
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Petit Papa Noel en Niçois ( Pichin barba calena)


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Es la bella nuech de calena
Sieu manteu blanc la neu debana
E li uei vers lou ciel vira
Aquassa li pichin enfan
Avan de serrà li parpela
Fan aquela bella priguiera
Pichin barba calena
Coura caleras dòu ciel
Embe de juguet per millié
N'oublidas moun pichin soulié

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Ma avan de t'en cala
Ti curbi touplen caura
Fouora besai auras ben frei
Es un pòu encausa de lei
Ma mi tarda tant que lou jou si leva
Per veire cinque m'as pourta
Toui li beu present qu'en pantai ai brigat
E que ieu t'ai coumandat
Pichin barba calena

Coura caleras dòu ciel
Embe de juguet per milié
N'oublidas moun pichin soulié

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Ma avan de t'en cala
Ti curbi touplen caura
Fouora besai auras ben frei
Es un pòu encausa de lei
Lou marchiant de sabla es passa
Li pichioun soun enpeneca
E tu vas poude coumensa
La mastra sus l'esquina
O soun de campana de la gleia
Dispensa li tieu maravilha
Pichin barba calena

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Vi auguri dei bouòni Calèna et un bouon cap d’an ! (Je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année). Et comme on dit chez nous:  « à l’an que ven, si sian pas mai que siguen pas men » (A l’année prochaine, si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins).

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 07:45

JUILLET2013-1482.JPG Où que nous nous rendions dans l'arrière pays niçois nous attendent l'inconnu, l'insolite et bien souvent le mystère. Il est rarement indispensable de beaucoup s'éloigner de la route pour le rencontrer. A condition de savoir le découvrir et d'avoir le goût de le traquer. Ces lieux que l'on appelle "les hautes vallées du pays de Nice" sont éloignés des sites habituellement arpentés par le touriste en goguette.

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sur la piste de Fontanalba


 Si ce désintérêt est parfois regrettable, je dirai que c’est aussi un avantage de taille. En effet l’oubli, ou presque, nous assure souvent de retrouver des sites bien moins saccagés que ceux soumis à la négligence, voire souvent l’irresponsabilité d’une poignée de personnages dont le passe-temps favori est la destruction imbécile et gratuite.  " La terre du Pays Niçois est notre chair et l'eau qui descend de nos montagnes est notre sang". Abimé cela est une atteinte à notre vie....

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Je laisse la moto sur le coté et je continue à pied ma randonnée

 
Il existe ainsi un nombre important de lieux et sanctuaires laissés pour compte ou inconnus, comportant encore un ensemble honorable de vestiges permettant une approche de ce qu’ils furent à leur origine… et de ce qu’ils devinrent au fil des réhabilitations habituelles… On trouvera, dans notre région, des éléments templiers oubliés ou d’autres qui, n’en doutons pas, retinrent l’attention des chevaliers de l’Ordre de Malte ou d’autres initiés de même volée.

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  Le pays de Nice...celui que les touristes ne connaissent pas !


 Sur ces emplacements, souvent loin de tout, s’étalent d'étranges civilisations, lieux magiques, centres initiatiques millénaires mais aussi quelques autres maléfices... bref, un monde oublié et fascinant dans lequel l'explorateur s'aventure aussi bien dans l'espace et le temps que dans certaines dimensions de la réalité où tout est probable.

JUILLET2013-1262.JPGLes fameuses vallées niçoises en question pénètrent la montagne alpestre du Sud, dans le triangle grossièrement compris entre Nice, Vintimille et Barcelonnette.  La fameuse vallée des Merveilles et le Mont Bego font parti de cet extraordinaire site peu médiatisé. Nous retiendrons qu’il est des plus étonnants que si peu de chercheurs et… ténors n’en proposent des études prononcées ou la présentation de ce site qui est, sans conteste, l’un des plus mystérieux de notre pays. Il n'y a pas d'autres endroits sur terre où une montagne est en contact aussi direct avec une fosse océanique. C'est pour cela que la Parc National du Mercantour est exceptionnel.

JUILLET2013-1277.JPGIl s’agit tout de même d’un secteur enclavé dans un décor grandiose à couper le souffle, inaccessible en hiver, qui abrite des milliers d’étranges gravures dites rupestres. Bien sûr, ce petit pays hors du temps et des hommes n’est qu’un des jalons d’autres vallées des Alpes-Maritimes, plus accessibles, où se trouvent bien d’autres éléments le plus souvent pratiquement méconnus : vallée du Loup, du Var, de la Tinée, de la Vésubie, de l'Esteron, de la Bevera.  Autant d'endroits curieux et méconnus où le touriste s'aventure peu, faute d'informations.

JUILLET2013-1281.JPGRestons pour l'instant dans cette vallée mystérieuse. Les grandes traditions racontent que les dieux se seraient exilés au plus profond des montagnes et hautes vallées... rendant ces ultimes bastions inexpugnables depuis la nuit des temps… les Alpes, tout autant que les autres massifs élevés, semblent héberger leur lot de divinités oubliées à jamais.

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Ici à 2000m d'altitude l'air est pur et la polante est meilleure

 

Ces légendes, formidables rumeurs, ont pris racines dans ces grandioses régions isolées qui servent de théâtres imaginaires aux rencontres craintives des premiers humains avec l’hostilité d’une nature terrifiante. Pourtant, dans ces déserts de l’effroi glacé se trouvent quelques oasis en forme de vallées ou trône une montagne majestueuse (le Bégo Alpes Maritimes).

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un petit arret Genepi pour se rechauffer


 Peu d'endroits, sur Terre, peuvent se flatter de la proximité des dieux. Le Kaïlash, au Tibet, le Sinaï, en Egypte, l'Olympe, en Grèce... Dans le massif du Mercantour, aux confins de la France et de l'Italie, le Bego fait partie de ces montagnes singulières.

Pendant près de quinze siècles, dès le milieu du quatrième millénaire bien avant l'ère chrétienne, des hommes sont montés dans les vallées hautes perchées du pays niçois pour graver à même la roche de mystérieuses inscriptions figuratives : des formes cornues, des poignards, des hallebardes..

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Le lac des mesches


 Une forme d'écriture datant de 4000 ans avant J.-C se trouve dans la Vallée des Merveilles (Alpes-Maritimes) En s'approchant du Bego et en traçant des inscriptions propitiatoires, ces prêtres du chalcolithique puis de l'âge du bronze accomplissaient ainsi, comme le pensent la majorité des préhistoriens, l'un des premiers rites religieux identifiés d'Europe.

JUILLET2013-1511.JPGLe décor sied particulièrement au pèlerinage : les contreforts du Bego campent un paysage hiératique et désolé. Un chaos minéral. D'immenses blocs de schiste et de grès gisent éparpillés, comme renversés sur les flancs de la montagne par des forces titanesques. Ecrasant, cataclysmique, le panorama se prête, plus que tout autre, à l'invocation des dieux.

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Parfois, au-dessus des cimes acérées, les masses nuageuses lourdes et menaçantes s'affrontent. La pluie s'abat dans le fracas du tonnerre sur ce désert minéral où toute la faune a fini par trouver refuge. Ici, au-dessus de 2 500 mètres d'altitude, les arbres sont rares, une nappe constituée de pelouse alpine et de fleurs multicolores tapisse le paysage. Ici, les rochers ont été sculptés par le « géant », le grand glacier qui régnait d'un blanc froid il y a plus de 20 000 ans.

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sur la route de Casterino commune de Tende


 La masse imposante de glace atteignait plusieurs centaines de mètres d'épaisseur, rabotant et sculptant le paysage. À la suite d'un réchauffement climatique qui s'amorce il y a 14 000 ans, le glacier se retire peu à peu et dépose, au hasard des pentes, de grands rochers arrondis qui surveillent depuis la nuit des temps les lacets que le torrent creuse au fond de la vallée.

JUILLET2013-1547.JPGIci, les grandes dalles de schiste sont parcourues de stries glaciaires dues au frottement des pierres sous la glace. La patine orange, due à l'oxydation du fer, de l'aluminium et du manganèse, recouvre les surfaces de schiste qui deviennent de plus en plus colorées au fil des siècles.

JUILLET2013-1550.JPGLe soir, dans ce paysage orange et vert, le bleu des lacs glaciaires rappelle la présence de l'eau et la lumière se reflète sur les longs serpents d'argent des rivières. Les dalles parcourues par d'innombrables sources se transforment en miroirs. Là, au pied de la montagne, nos ancêtres ont défilé, franchissant pas à pas les difficultés du relief, comptant jour après jour la marche qui les rapproche du but, et ont figé une partie de leurs pensées dans la roche.

JUILLET2013-1552.JPGCet ensemble de 4000 roches portant ces signes forme un immense musée à ciel ouvert… le plus grand au monde. Toutefois, leurs altitudes entre 2000 et 2700 mètres font que ces roches gravées soient inaccessibles huit mois de l’année, car elles sont enneigées. En été c'est le royaume préféré des niçois et des italiens de Cuneo ou de Vintimille qui l'espace d'un week end fuient les touristes en goguette du littoral ....

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                   DIAPORAMA DE LA BALADE (A seulement 1h des plages)



  
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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 20:56

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Le Col de Tende Vallée de la Roya Alpes Maritimes

 

En raison de l'annexion du comté de Nice à la France en 1860, la frontière franco-italienne fut ramenée dans la vallée de la Roya, en contrebas du col de Tende. Pour se prémunir d’une éventuelle attaque française, l’Italie construit entre 1871 et 1885 une ligne de fortifications au sommet du col, comprenant un fort de barrage central, appuyé et protégé par cinq batteries fortifiées indépendantes (forts Pernante, Marguerie et Giaure sur l’aile droite, forts Pépin et Tabourde sur l’aile gauche).

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plus haut, la montagne du Dieu Taureau à 3200m d'altitude Alpes Maritimes


 Construit à 600 m à l’Est du col, sur un petit plateau offrant une vue dégagée, le Fort Central est la pièce maîtresse de ce dispositif. Il est construit selon un plan trapézoïdal, autour d’une cour divisée par un casernement central. Adossé à la pente dominant la vallée de la Roya, le fort est défendu sur trois côtés par un fossé sec battu par deux caponnières installées aux angles du front de gorge. Des casernements défensifs bordent l’enceinte sur le front d’attaque et les flancs.

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Col de Tende Alpes Maritimes


 L’artillerie du fort comprenait des pièces sous casemates de 150 mm, 120 mm et 90 mm, le tout complété par un magasin à poudre d’une contenance de 90 tonnes. La garnison comptait 120 hommes. Le casernement central, à contrepente du fort, possédait une boulangerie, des abattoirs, un hôpital militaire, un colombier, un central téléphonique et les bureaux de l’administration.

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La table d'oriantation à 2000m d'altitude


 Afin de faciliter le ravitaillement des 6 forts échelonnés sur la crête, inaccessibles par la route en hiver, un téléphérique d’une longueur de 3,2 km fut construit par les Italiens vers 1900, pour relier le col aux magasins situés en contrebas. Désarmés pendant la première guerre mondiale pour transférer leur artillerie sur le front autrichien, les forts du col de Tende servirent de réserves de munitions et de casernement pour les troupes de réserve italiennes durant l’entre-deux-guerres.

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Fort Central


 Après la seconde guerre mondiale, le rattachement des villages de Tende, de Piene haute (Breil sur Roya), de Mollieres, de Libre, de la Brigue, de Morignole et  de bien d'autres hameaux de l'ancien comté niçois à la France en 1947 amena une nouvelle correction de la frontière qui passe désormais au nord de la ligne de crête du col. Cette modification et la vétusté des ouvrages mit un terme définitif à l’intérêt géostratégique de ces fortifications.

JUILLET2013-0061.JPGOffrant aux promeneurs la vision d’un passé tourmenté où la nature a depuis repris ses droits, ces ouvrages militaires se laissent désormais découvrir par un circuit de randonnée à pied. Je laisse donc ma moto sur le petit parking et j'attaque la montée caillouteuse pour découvrir Fort Central le plus accessible pour ma petite condition physique...

JUILLET2013-0081.JPGAvec le traité de 1947, l'Italie perdit plusieurs communes liées par une histoire pluriséculaire au Piémont et à la province de Cuneo, trois grandes centrales hydroélectriques (Breil, Fontan, Saint Dalmas de Tende), un riche patrimoine forestier, de belles montagnes et trois refuges du Club Alpin Italien, remis au Club Alpin Français. Elle perdit aussi un important patrimoine artistique, dont la chapelle de Notre-Dame de Fontan, appelée la "chapelle sixtine des Alpes" pour les splendides fresques qui la décorent.

JUILLET2013-0991.JPGElle perdit un site archéologique unique au monde: la Vallée des Merveilles, avec ses merveilleuses et mystérieuses gravures rupestres. Les habitants de la vallée de la Roya perdirent quelque chose de plus: leur identité historique. Leur culture, que cela plaise ou non aux Français, était essentiellement italienne.

JUILLET2013-0087.JPGLa toponymie locale fut rapidement francisée. Les accents toniques et les significations furent oubliés. Tenda devint Tende, Briga, La Brigue, Vievola, Vieve (mais elle est récemment redevenue Vievola), Morignolo, Morignole, le village de ma mére Breglio sul Roia devint Breil sur Roya. La Valmasca, la légendaire vallée de la sorcière ("masca" en piémontais) devint Valmasque, ce qui ne signifie plus rien. Le lac des Mesce devint lac des Mèches, et même les forts du 19e siècle changèrent de nom. Le fort de la Margheria devint Marguerie, Pepino, Pépin, Tabourda, Tabourde, etc.

JUILLET2013-0006.JPGLa mémoire historique changea, de manière orwellienne. Pendant ma balade, j’ai eu l’occasion de parler avec un berger de Tende au nom très "français" de Lanza, qui tenait ses moutons dans le fort de Tabourda et soutenait, avec la plus grande assurance, que les forts étaient l’œuvre de Napoléon III, comme naturellement aussi le tunnel routier de Tende !

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Du côté italien la mémoire n’est guère meilleure: un article, publié il y a quelques années par un important quotidien turinois sur la zone de Tende, parlait clairement des "forts napoléoniens". Les habitants de Limone aussi, à propos de la première tentative de percement du tunnel de Tende, commencé sous Charles-Emmanuel I et repris sous Victor-Amédée III, parlent de "tunnel Napoléon". C'est fou ! comment peut on effacer la mémoire ainsi ....

JUILLET2013-0041.JPGLes noms des personnes changèrent aussi (seulement ceux de baptême, heureusement ! ). La loi française, en effet, n’autorisait pas les prénoms étrangers. Les habitants avaient un an, à partir de la date de l'annexion, pour opter soit pour la nationalité italienne et s’en aller en laissant tous leurs biens, soit pour la française et changer de prénom. (je rappelle ici qu'il etait interdit de parler le nissart jusqu'en 1970). Le gouvernement Français devait à tout prix éffacer l'identité culturelle de l'histoire du pays niçois.

JUILLET2013-1023.JPGLes noms de famille restèrent ceux de toujours (Cotta, Guido, Dalmasso, Pastorelli, Giordano, Molinari, Rostagni etc.), mais Giovanni devint Jean, Antonio Antoine, Giuseppe Joseph, Catarina Catherine etc. Si pour les vivants le changement de nom peut être compréhensible, il l’est moins pour les morts. Le monument aux morts de Tende ne fut par chance pas changé, mais la plaque du souvenir des morts de la deuxième guerre mondiale, morts au champ d’honneur, porte des noms francisés.

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Le dernier de la liste est un jeune de Tende tombé en Algérie en combattant contre quelqu’un qui ne voulait pas être "rattaché"... À Piena Alta (Piene Haute), le monument aux morts élevé au centre de la place a disparu et la plaque posée à côté de l’église recense tous les noms des soldats en version française.

JUILLET2013-1077.JPGPar chance, au fil des ans, le chauvinisme français est allé progressivement en s’atténuant. En 1979 la voie ferrée a été finalement réactivée et les contrôles aux postes de frontière se sont progressivement atténués, jusqu’aux accords de Schengen qui les ont abolis totalement. Sur les plaques routières commence à percer un bilinguisme franco-dialectal. L’unique traité complet sur l’histoire de ces villages, écrit par le professeur Giorgio Beltrutti, un des membres les plus actifs du Comité italien contre le "rattachement", a été récemment traduit en français.

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Des associations et publications locales, comme le périodique "A Vastera", ont permis de ressouder les liens, jamais tout à fait interrompus, entre habitants des villages séparés par la frontière. Même les festivités du cinquantenaire du "rattachement" se sont tenus de manière relativement sobre et modérée. Mais la vallée de la Roya reste l'une des oubliés du conseil general des Alpes Maritimes (enclavé en territoire italien) à la solde des partis Jacobins.

JUILLET2013-1147.JPGLes flux migratoires vers la France continuent mais ont pris d’autres caractéristiques. La majeure partie des résidences secondaires du littoral niçois (et au-delà) est la propriété des Italiens qui ont effectué inconsciemment et sans intentions nationalistes, une sorte de "rattachement" à l’envers. Dans la nouvelle Europe des Peuples, ce qui fut une frontière fortifiée et une "ligne de partage" est désormais devenu, heureusement, une simple frontière administrative, mais l'espoir de revoir un jour le comté niçois reuni  reste marqué dans tous les esprits.... Notre identité est notre mémoire. Nous n'oublierons jamais.

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                                DIAPORAMA DU FORT


  
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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 07:15

JUILLET2013-0772.JPG Tende relevait du comté de Vintimille avant d'etre rattaché au Comté de Nice. En 1261, Pierre-Guillaume comte de Vintimille, seigneur de Tende, épouse Eudoxie Lascaris sœur du jeune empereur grec d'Orient, Jean IV Lascaris, et prit le nom de Vintimille-Lascaris.  En 1860, la commune de Tende, comme celle de La Brigue ainsi que d'autres communes de la vallée de la Roia, ne fut pas comprise dans les territoires concédés à la France dans le traité de Turin. C'est au traité de paix de Paris du 10 février 1947 que ces territoires passent sous souveraineté française sans l'accord des alliés.

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Parcourir les rues de Tende, vous fera découvrir l'une des familles les plus importantes du Comté de Nice: Les Lascaris. Une fois arrivée dans le vieux village médieval, vous prendrez à droite la rue jusqu’au château des comtes Lascaris construit au XIVème siècle, notamment pour protéger le bourg d’éventuelles invasions des comtes de Provence.

JUILLET2013-0792.JPGVous y accéderez en grimpant les escaliers au bout du mur d’enceinte, avant l’apparition de la seule tour ronde transformée en horloge au XIXème siècle. Aujourd'hui le chateau n'existe plus, il a été détruit par ce roi que l'on nomme "Soleil", les vestiges abritent un cimetière en étage qui expose de magnifiques chapelles de familles locales.

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Les Comtes Lascaris se sont enrichis en faisant payer un droit de passage aux voyageurs et aux transporteurs qui empruntaient la Route du Sel vers le Piémont. Au XVIIème siècle, Louis XIV envoya ses troupes, pour détruire toutes les places fortes (les « oppidum ») qui faisaient de l’ombre à son autorité et pour récupérer les territoires possédés par la Maison de Savoie auquel le Comté de Tende était rattaché depuis 1386. C’est donc en 1692 que les soldats du Roi atteignirent Tende et détruisirent son château.

JUILLET2013-1349.JPGA Tende, c’est une famille célèbre tout entière qui est honorée davantage qu’un seul personnage. Cette famille tire son origine des anciens comtes de Vintimille dont on trouve un membre Guido en 945. Puis vint  l’amiral niçois Lascaris qui se porta au secours de Chypre en 1461. On continue notre inventaire avec Anne Lascaris, héritière du fief, mariée à René de Savoie en 1501 qui devint comtesse de Tende.

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C'est au tour de Jean-Paul Lascaris, seigneur de Castellar où il naquit en 1560. Héritier d’un grand nom et des vertus de ses illustres aïeux, consacra sa vie à marcher sur leurs traces. Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, plus tard Ordre de Malte, récompensèrent ses services en 1636 en l’élevant à la dignité de grand maître de l’Ordre. Avec Henri Lascaris, comte de Castellar-Vintimille, grand chambellan du roi de Sardaigne Charles-Emmanuel III, et Auguste Lascaris, son fils (1776-1838) lieutenant-général des armées sardes, selon le mot du duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er, les Lascaris-Vintimille étaient bien la « principalissime famille » du comté de Nice.

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La collégiale Notre-Dame-de-l'Assomption


 Et ce n'est pas fini, d'autres membre sont rentrés dans la legende du pays niçois. Béatrice Lascaris, de son vrai nom Catherine, elle serait probablement née en 1376. Fille de Pietro Balbo II arrière-petit fils de Guillielmo Pietro, premier Comte Lascaris de Tende, elle a vécu sa jeunesse dans le château austère des Lascaris. A cette époque, des troupes de soldats, des mercenaires, sillonnent les alentours de Tende pour les protéger d’éventuelles invasions angevines. Leur capitaine de fortune, Facino Cane, tombe amoureux de Béatrice ; ils se marient en 1403 et partent pour Milan.

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L'aigle noir des Lascaris flotte sur la tour de l'horloge


 L’évêque de Piacenza veut « éliminer » Facino qui fait obstacle à ses desseins politiques.  Il exécute son plan diabolique et  fait assassiner Facino Cane pour obtenir, les moyens financiers qui lui permettront de récupérer le duché. Il y parvient, mais pendant ce temps, Béatrice devient la duchesse de Milan qu’elle a toujours rêvé d’être.

JUILLET2013-1404.JPG Pour se débarrasser à son tour de Béatrice, il la fait accuser d’adultère avec son majordome. La sentence est prononcée sans procès et Béatrice, son majordome et ses domestiques sont décapités au Château de Binasco à Turin, domaine des Visconti, le 14 Septembre 1418. Ainsi s’achève le destin tragique d’une dame qui devint une légende pour les Tendasques. Un opéra de Bellini fut d’ailleurs crée en souvenir de son martyre.

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 Bien avant Lawrence d’Arabie: Le chevalier Jules Lascaris de Vintimille est dignitaire de l'ordre de Malte. Il a participé avec brio, sous les ordres de Napoléon, à la campagne d'Égypte, Il part en Crimée puis en Syrie où il devint un professeur de violon. Puis, un colonel de Napoléon, Drovetti, se souvient de lui pour accomplir une manœuvre diplomatique secrète.

JUILLET2013-1435.JPGLascaris a pour mission de s'introduire dans les tribus bédouines, de partager la vie de ces hommes et femmes en bleu, et de gagner leur confiance. Celle de leurs chefs avant tout, qu'il doit convaincre de s'unir en leur faisant comprendre que la France peut les aider à se libérer du joug des Turcs. Ces tribus, qui couvrent les déserts de Syrie et d'Arabie, ont aussi la main sur les puits entre Damas et Bagdad.

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Ruelles souterraines du village 

Lascaris se lie avec Fatallah, vendeur de pistaches, qui devient son homme de confiance. Il entre en contact avec Ibn Challan, le chef des Ruella, se fait passer pour un colporteur pour traverser les territoires de Corietain. Lascaris parvient à pactiser avec les émirs du désert qui songent à remettre la main sur Bagdad et acceptent de préparer le passage de la Grande Armée à travers le désert.

JUILLET2013-0810.JPGLes Anglais ont la même intention que les Français. Ils ont dépêché sur place un certain Burckhardt qui donne un autre éclairage sur la personnalité de Lascaris tombé amoureux du désert et pas prêt à trahir "ses" Bédouins. D'ailleurs, lorsque Napoléon se désengage, trop pris par sa campagne de Russie, Lascaris leur reste fidèle. Menacé d'assassinat il passe pour de bon dans le camp adverse et se met au service d'une aventurière, elle-même à la solde des Anglais : Lady Stanhope, la propre nièce du premier ministre britannique.

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Celle-ci voudrait devenir princesse de Damas, et, blonde incendiaire, préfère les étreintes vigoureuses des esclaves aux propos tortueux de Lascaris. Notre (anti-)héros se noie dans la mondanité mais rêve encore de devenir bédouin, de livrer la Syrie à l'Arabie pour que les Arabes forment un peuple unifié. La folie le gagne au Caire et il meurt oublié de tous... Tende, n'oubliez pas le nom de ce village quand vous descendrez sur la Cote d'Azur, il y a d'autres choses à faire et à voir que d'aller à la plage ...

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                                    DIAPORAMA DE TENDE


  
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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 18:29

JUILLET2013-0253.JPG Le restaurant Terme di Pigna est le premier repère des gourmets de la vallée. Dans un contexte élégant, vous seront proposés des plats riches et à la fois subtils, fondés sur les meilleurs produits locaux. Le feuilleté de pommes de terre et champignons en rondelles est excellent, mais on se régale surtout avec les ravioles farcies au lapin et parfumées au thym, un chef d’œuvre de raffinement. On a adoré aussi la pansotti à la sauce aux noix et les tagliatelles vertes sauce tomate et cépes. Comme vous le savez peut-etre en Italie et surtout en Piemont ou Ligurie, les antipasti sont une institution. Le nombre d'assiette que l'on vous apporte pour ces entrées dépassent souvent la dizaine. Oui oui , l'italien est un grand gourmand !

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Panorama sur le village de Pigna de la térrasse du restaurant "Terme"


 La famille Lanteri propriétaire de la trattoria depuis plus de 40 ans vous ravira enfin avec son grand classique : le navarin de chevreau aux haricots de Pigna, fondant et savoureux. Le terroir dispense un petit nombre de produits, mais de quelle qualité ! L’huile d’olive extra vierge (la variété « taggiasca » est à l’origine de l’aop « Riviera Ligure »), les haricots blancs de Pigna, l’artichaut violet de Perinaldo, les champignons et le gibier des bois, sanglier en tête. 

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Fleur de courge farçi, Barbajuan,pizza


 La carte des vins offre tous les meilleurs crus de l’Intemelia, ainsi qu’un choix savant des autres vins de la région. Le rossese est le cépage roi de la viticulture ligurienne.  Le rossese accompagne avec succès une cuisine régionale plutôt rustique mais très goûteuse. Difficile à cultiver, il peut toutefois donner un vin rouge léger mais plein de caractère. Ses grosses grappes, ses baies aux peaux fines, sa sensibilité aux maladies ne sont guère attrayantes pour les viticulteurs. Le morcellement du vignoble presque entièrement en terrasse complique leur tâche.

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Agneau de lait aux herbes au four


 Néanmoins, la viticulture presque montagnarde de Pigna Dolceaqua survit depuis des siècles. La petite appellation d’origine contrôlée « Rossese di Dolceaqua » ne produit qu’environ 1500 hectolitres, bon an mal an.  Le plus célèbre des vignerons locaux, l’octogénaire Giobatta Mandino Cane, ne produit plus que quelques centaines de bouteilles très difficiles à trouver dans le commerce. Certains restaurants conservent néanmoins quelques rares flacons à ne pas manquer.

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  Parmi les défenseurs de la tradition, Perrino Antonio « Testalonga » a en quelque sorte pris la relève. Sa production est infime, mais il travaille toujours avec beaucoup d’amour pour sa terre et ses vins. Le rossese, vinifié en fût, est à la fois un brin rustique et complexe : son bouquet est riche, méditerranéen, son goût racé et généreux. J'ai tout de meme préféré gouter un Barbera Frizzante bien frais vu la chaleur qu'il faisait. Pour ceux qui connaissent le vignoble Italien, celui çi ressemble au célébre "Lambrusco" en bien meilleur encore !

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les thermes de Pigna


 Testalonga (surnom bien en vue sur les étiquettes) produit également un vermentino peu commun, corsé, grâce à la vinification de raisins blancs foulés. Les amateurs d’un style plus « policé » et moderne trouveront des rossese fermes et distingués au domaine Terre Bianche. La cuvée d’entrée de gamme est fraîche et vineuse, la cuvée Bricco Arcagna (légèrement boisée) est plus structurée.

JUILLET2013-0248.JPGAutre spécialité de la région: La brioche « érotique » de Dolceaqua… Impossible de repartir de Dolceaqua sans la fameuse Michetta, cette brioche qui porte en elle une grande tradition locale puisqu’elle célèbre la fin du « Jus Primae Noctis ». L’histoire raconte qu’en 1634, Lucrézia, une jeune fille qui venait de se marier avec un dénommé Basso refusa d’accorder sa première nuit au Marquis de Dolceaqua qui avait institué lui-même cette vilaine coutume.

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lavande du pays de la Nervia


 Elle en mourut et le jeune mari, fou de douleur, jura de venger sa bien-aimée. Il réussit à s’introduire dans le château et menaça le Marquis pour lui faire abolir le « Jus Primae Noctis ». Il y parvint. Les jours suivants, un groupe de femmes imagina une brioche, la Michetta, en forme de sexe de femme, pour fêter leur libération. Depuis, tous les ans, cette victoire est célébrée le 16 août (la Festa della Michetta) par des chants, du vin Rossese et ces fameuses brioches… Après avoir bien festoyé dans ce restaurant au menu gargantuesque, quoi de plus normal que de perdre ses kilos dans une cure thermale.

JUILLET2013-0290.JPGAu creux de la vallée jaillit une source d’eau sulfureuse idéale pour des soins de la peau. C’est l’endroit rêvé pour une cure de beauté et de relaxation. De splendides mimosas sont utilisés, entre autres, dans la production de cosmétiques. Le climat particulier fait de ce lieu un habitat presque unique en Italie. La nature rocheuse du terrain a facilité la formation de plusieurs grottes, celles de Melosa et des Rugli étant les plus connues.

JUILLET2013-0299.JPGTout à coté des thermes de Pigna, la culture est omniprésente. Dans le domaine de l’art, il est possible d'admirer le polyptyque de Giovanni Canavesio (1500) à l’église S. Michele (XVIIe siècle) ainsi que la toile de Maratta (XVIIe siècle) à l’église de la Madonna del Passoscio. L’église de San Tommaso, la chapelle de San Bernardino, avec le Jugement Universel de Canavesio et le Musée de la culture rurale valent le détour.

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Les eaux thermales de Pigna sont sulfureuses et microbiologiquement pures, les seules qui utilisent l’eau soufrée, véritable panacée pour de nombreux maux,  en particulier les eaux soufrées désintoxiquent la peau en agissant comme un cosmétique.

JUILLET2013-0319.JPGDe plus elles sont indiquées pour le traitement des affections de l' oreille, du nez et de la gorge (par exemple les rhytines, les rhinopharyngites, les amygdalites-pharyngées, les laryngites, les otites glaireuses et les otosalpingites), également des bronches et des poumons (bronchites chroniques avec glaires et bronchopathies obstrusives), puis aussi pour le système ostéo-articulaire (arthroses localisées ou diffuses, rhumatismes extra-articulaires), et pour finir pour l' appareil génital féminin (vaginites chroniques non spécifiques, vulvo-vaginites dystrophiques ) . Enfin, on va dire que c'est une vallée qui a tout pour plaire, je ne me lasse pas de me promener dans cette région d'Italie aux charmes authentiques....Viva Italia !

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  Site d’information sur le Comté de Nice Italien :

http://conteadinizza.it/contea-di-nizza/

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                              DIAPORAMA DE LA BALADE


  
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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 06:05

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le village de Dolceacqua (eau douce)

 

Pour de nombreux touristes, la région italienne de la Ligurie s’étire d’est en ouest uniquement aux bords de mer. Loin de la côte, un monde peu connu et peu peuplé recèle pourtant une nature sauvage, de charmants bourgs médiévaux, et offre un accueil simple et sincère. Nous partons aujourd'hui en Ligurie, à proximité de la frontière franco-italienne.

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A cet endroit, la ligne de crête des Alpes ligures est également la ligne de partage des eaux entre le raide versant Sud qui descend vers la Méditerranée et le versant Nord qui descend vers le Piémont et le bassin fluvial du Pô. Sur le versant Sud méditerranéen coulent de petits cours d’eau côtiers qui ont creusé de courtes vallées parsemées de très beaux villages très vivants comme c’est toujours le cas dans l’arrière-pays italien et niçois, bien préservés car il s’agit de vallées où l’afflux touristique demeure modéré, bref, authentiques. 

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Nous allons remonter la petite vallée de la Nervia qui se jette dans la Méditerranée entre la commune de Ventimiglia (Vintimille) et celle de Camporosso, à seulement une dizaine de kilomètres de la frontière franco-italienne.

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el cielo blu della riviera del fiori


 Pigna est un village de la province d’Imperia en Ligurie (Italie) de 935 habitants. Il est situé dans le val Nervia, à 7,5 km en amont d’Isolabona et 11,5 km en amont de Dolceacqua. Il est dominé par le village perché de Castel Vittorio construit 150 mètres plus haut. Ses maisons s’étagent de 240 à 280 mètres d’altitude. Au Sud, le littoral proche de Vintimille n’est qu’à 18 kilomètres de là.

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Nous nous trouvons seulement à 60 km de Nice. Le mot Pigna se traduit par pomme de pin et aurait donné son nom au village par allusion aux anciennes forêts de conifères recouvrant les pentes des montagnes dominant le site.

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Le village est un labyrinthe de rues souterraines


 Avant de rejoindre Pigna, son restaurant et ses Thermes, il est absolument indispensable de faire une halte à Dolceacqua. Ce village dominé par le château des "Doria" est un must à ne manquer sous aucun prétexte. Le village médiéval est considéré comme l'un des plus beaux de la péninsule Italienne. D'ailleurs les six villages Italiens de l'ancien comté de Nice sont d'une authenticité incroyable. La différence de Pigna avec ses voisins étant ses cures thermales.

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En 1524, le marquisat de Dolceacqua est acquis par Charles III de Savoie et rattaché au Comté de Nice jusqu'en 1860. C'est en avril 2009 que la ville de Nice a favorisé la signature entre les villages ligures et son ancienne capitale, un partenariat culturel, économique, et gastronomique.

JUILLET2013-0197.JPGA cette occasion un logo commun a été présenté : les noms des six communes italiennes entourent la carte du Comté de Nice avant 1860, avec leur localisation ; en arrière-plan, le mur de pierres sèches symbolise l’union et la cohésion des six communes ligures avec leur ancienne capitale, Nice; le rameau d’olivier, produit majeur de tout le Comté, souligne également l’importance économique de l’agriculture de la vallée de la Nervia : huile d'olive, michetta, et vin rouge (le « Rossese ») de Dolceacqua, haricots de Pigna, l'artichauts de Perinaldo. Aujourd’hui, l’agriculture de la basse vallée de la Nervia se tourne vers la culture des fleurs et des plantes ornementales. Un jour, nous rattacherons de nouveau culturellement les communes italiennes du Piémont et le comté de Nice sera enfin au complet. Notre pays sera uni complètement ....

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  Ces villages ne comptent que quelques centaines d’habitants mais partagent une architecture rustique pleine de charme : des ruelles étroites, dénommées carugi, tissent leur structure urbaine. Ces passages plongent entre les murs de pierre parfois assez hauts, sur deux, trois, quatre étages. Cela permet de s’abriter du soleil.

JUILLET2013-0208.JPGLe village de Pigna ressemble surtout à une forteresse, facile à défendre des ennemis, la région ayant toujours été un lieu de frontière stratégique. Ces petites cités médiévales ont traversé les siècles et nous ont été transmises intactes. Peu peuplée, cette merveille architecturale encastrée entre la montagne et la mer, accueille avec la traditionnelle et joyeuse hospitalité italienne, des forestiers de différents horizons tels que des Français, des Portugais, des Danois, et même des Canadiens et des Sénégalais.

JUILLET2013-0238.JPGChacun, pour la totalité de l’année ou au moins pour quelques mois, aura de bonnes raisons d’avoir choisi d’y vivre et de goûter aux délices de ce petit bout de paradis. Ce bourg fortifié a appartenu successivement, depuis le XIIIe siècle, aux comtes de Ventimiglia, au comté de Nice et postérieurement à la Repubblica di Genova.  À la moitié du XVIIe siècle, la Casa di Savoia (maison royale italienne) s’en empara. Pour la petite histoire, pendant la dernière guerre mondiale, le 18 septembre 1944, un groupe de citoyens a constitué la «République libre de Pigna» avec l’objectif d’élire leurs représentants ainsi que de former un gouvernement libre et démocratique, en opposition au régime nazi qui occupait alors l’Italie.

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Pigna nous apparaît comme une ruche de vieilles maisons, en forme de pin, ayant pour branches des petites ruelles, dites carruggi. Dans le haut du village, nous trouvons, imposante de ses 56 mètres, la tour du clocher datant du Moyen-âge. Aux alentours, des bois de châtaignes et de chênes ainsi que des oliviers et de larges terrains de pâturage.  Encore une particularité intéressante, Pigna ne se trouve qu’à quelques minutes d’autres destinations prisées en Europe. San Remo est à 40 minutes du village.

JUILLET2013-0252.JPGFacile d’accès, la route longe tout d’abord les montagnes, avant d’aller s’inscrire sur le bord de mer. Une promenade magnifique durant laquelle vous pourrez observer des ruines romaines et, selon le moment de la journée, un splendide coucher de soleil sur la mer Méditerranée. La Principauté de Monaco est également toute proche. À moins d’une heure par autoroute, y faire un saut pour se rendre au casino par exemple, est l’une des activités préférées des jeunes Italiens.

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Toute la Côsta Azzurra francese (Nissa, Cannes) est accessible en un instant. La destination la plus simple pour s’y rendre est l’aéroport international Nice Côte d’Azur. À partir de là, vous pourrez louer une voiture ou un deux roues et traverser la frontière en direction de Ventimiglia (Vintimille). Vous pouvez également prendre le train à la gare de Nice, mais la voiture ou la moto est largement recommandée dans cette régione. Ces petites cités médiévales ont traversé les siècles et nous ont été transmises intactes. Mon prochain article sera consacré à la gastronomie et les cures thermales de la vallée de la Nervia.

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                                  DIAPORAMA DE LA BALADE


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Published by BIKER06 - dans NOS BALADES

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