Rosier Gallica
CENTIFOLIA…Elle nous vient du fond des âges. Sa forme primitive, une rose à cinq pétales est connue depuis l'antiquité. Son histoire a suivi les cultures, les religions et les migrations. Cultivée depuis des temps immémoriaux, la rose de Mai, honorée du qualificatif de «reine des fleurs», est associée à la beauté, à la jeunesse et à l'amour.
Buissons de Centifolia
Préférée à toutes les fleurs, la rose n'a cessé d'exalter les poètes et d'enchanter les jardiniers par sa délicatesse, sa fascinante beauté et son subtil parfum. Qu'elle soit fleur coupée ou rosier, peu importe la forme, c'est la rose en général qui est mise à l'honneur à Grasse.
Toujours un buisson de Rose de Mai (Centifolia)
En bouquet ou dans le jardin, la rose nous gratifie de sa beauté, réveille des sensations oubliées et émerveille nos sens. Nous la prenons à témoin lors d'une communication amoureuse où notre timidité lui donne tous les pouvoirs pour exprimer mille pensées. Elle nous accompagne tous les jours. Son parfum et ses qualités lui ont valu un succès hors norme dans l'industrie du parfum.
Elle a épousé l'homme et nous le lui rendons bien en lui réservant la place de «Reine des fleurs» dans nos coeurs et dans la Capitale de la Parfumerie à Grasse. La rose aux « cent feuilles » est une rose extraordinairement fournie et exceptionnelle en parfum. En termes de note olfactive, la rose Centifolia est d’une subtilité inégalée avec des notes florales bien sûr, mais aussi miellées.
Si les feuilles et les branches vous paraissent étranges, c'est que mon rosier a poussé dans le grenadier
Elle a inspiré les plus grands créateurs parfumeurs comme le N°5 de Chanel, L'Air du Temps de Nina Ricci, Joy de Patou, Amazone d’Hermes… etc... Elle est en quelque sorte le Graal des parfumeurs. La rose renferme aussi des secrets de beauté depuis des millénaires. Elle s’impose aujourd’hui dans tous nos soins de beauté. Et ce ne sont pas des histoires à l’eau de rose !
D'autres buissons de Centifolia
Communément appelée « rose de mai », son mois de floraison, la rose centifolia est l’une des fleurs à parfum emblématique du Pays de Grasse. Taillés en février pour être régénérés, les rosiers renouvellent leurs promesses chaque année. L’apparition des premiers boutons est un moment fort, signe de récompense du travail accompli.
Rosiers Gallica
A partir d’avril , les bouquetiers portent les boutons qui s’épanouiront tous les jours du mois de mai, les uns après les autres. Gorgée de parfum, les fleurs sont cueillies tous les matins. La récolte se fait durant 4 à 6 semaines de mai à début juin selon l’ensoleillement.
Rosier qui a grimpé dans mon grenadier
Afin de préserver leur parfum, leur fraicheur, les fleurs sont acheminées chaque jour pour être transformé en absolue pour la création de parfums Dior ou d’une autre grande marque. Le parfum miellé et poivré de la rose Centifolia est inimitable.
Le Pays de Grasse est situé entre mer et montagne, dans un terroir idéal pour la culture des fleurs d’exception. Le climat tempéré toute l’année permet la culture des meilleures fleurs à parfum de tout l’hexagone et perpétue un savoir-faire séculaire sur un territoire propice à leur développement et à leur qualité unique.
Les savoir-faire liés au parfum en pays de Grasse sont depuis 2018 reconnus au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Les fleurs du Pays de Grasse ont inspiré les plus grands créateurs parfumeurs. Sur la commune se cultive outre la Centifolia mais aussi le jasmin, la fleur d’oranger, la tubéreuse, la violette Victoria, le Lys de la Madone, l’Iris Pallida, le Géranium Rosat.
Rosier de Portland
Grasse fournit également à la parfumerie des plantes à parfums dites « sauvages » comme le mimosa, le narcisse poeticus, le narcisse jonquille du Tanneron et le narcisse tazetta, le genêt et la lavande fine, la coronille et à l’industrie cosmétique les plantes aromatiques et médicinales reines de nos collines : thym, sarriette serpolet, marjolaine, buis, hysope…
Roses Alba
Très recherchées, elles font l’objet de cueillettes organisées. Nous sommes fiers de pouvoir dire que le terroir grasssois est unique et incomparable à aucun autre terroir français. Au sein du Parc Naturel Régional des Préalpes d’Azur les exploitations florales sont riches d’une biodiversité exceptionnelle propice à l’accueil de programmes de recherche et développement pour des productions de niches, rares, exclusives.
Les fleurs de Grasse donnent le meilleur d’elles-mêmes: des qualités olfactives exceptionnelles et uniques au monde. A Grasse, la rose Centifolia a toujours été extrêmement choyée. Cette rose de mai aux grosses fleurs globuleuses d’un rose vif a séduit les plus grands nez parfumeurs.
Rose Damascena
Cultivée pour l’extraction d’huiles essentielles et de concrètes, sa rareté en fait aussi une essence extrêmement coûteuse en parfumerie. Elle est toujours cueillie à la main car extrêmement fragile. Elle n’est en effet utilisable que si elle est récoltée le jour même de son éclosion.
C’est la florentine Catherine de Médicis qui emmène avec elle la mode du parfum à Grasse. Elle ne débarque pas seule: dans ses bagages viennent des centaines d’italiens déjà formés à l’art des fleurs à parfum.
Aujourd’hui encore à Grasse, plus de mille ressortissants italiens ont conservé la nationalité italienne et habitent la commune, sans compter bien sûr les très nombreux Grassoises et Grassois d'origine italienne dont l'apport a été particulièrement important et positif pour la capitale mondiale du parfum. Sans eux la parfumerie française n'existerait pas.
De toutes les régions italiennes, le Piémont est la plus fortement représentée à Grasse. A la fin du XIXème siècle, la population italienne est au 3/4 piémontaise. Cette région a bénéficié d'une position géographique voisine du Comté de Nice, d'une similitude de mœurs, de langue, de climat.
La cueillette des fleurs est faite par des femmes et des jeunes gens de tout âge. Les femmes étaient aidées par leurs enfants qui ne rentraient alors en classe qu'au mois d'octobre. Les cueilleuses de fleurs peuvent avoir plusieurs statuts. Premièrement, elles peuvent être l'épouse ou la fille d'un propriétaire de champs de fleurs, d'un fermier, d'un métayer ou être des cueilleuses saisonnières.
Dans la première moitié du XXème siècle, les champs de fleurs s'étendaient à perte de vue. A cette époque, les cueilleuses de la ville allaient par groupes le matin dans les différents quartiers producteurs. Chaque groupe avait son lieu de réunion, puis, chemin faisant, on appelait les autres cueilleuses.
Mes roses guenilles, chiffons et fripes
Le cri des cueilleuses s'appelant de bon matin pour partir ensemble, animait les vieilles rues de Grasse: "Anèn" disaient les grassoises et "Andiamo" les italiennes. Pour faire la cueillette des fleurs, il n'y a pas d'apprentissage, de formation. On ne passait pas de contrat de travail, on s'engageait oralement à faire la cueillette des fleurs. "C'était un engagement oral, verbal. Vous venez à la fleur ? Oui ". " Le jour où on était fatigué, on ne venait pas. On ne nous disait rien. On n'était pas enchaîné, on y allait ou on n'y allait pas ». On était dans un pays magique…..
*LE PLUS GRAND PARFUM DE TOUT LES TEMPS
Le sol fertile du pays de Grasse au climat idéal, baignée par le soleil méditerranéen, à l’abri du vent, est le terreau de plantations florales nécessaires au parfumage. C’est ici et seulement ici qu’il est possible d’élaborer le légendaire N°5 de Chanel. C’est sur une parcelle au sud de grasse que se trouve le graal.
Rosier Capricia
50 000 plants de rose sont cultivés. La cueillette se fait à la main. Les cueilleuses aux gestes précis remplissent leur tablier de fleurs tout juste épanouies, au parfum délicieux. 1 kg de roses représente 350 fleurs. Chaque cueilleuse récolte 5 kg de fleurs par heure. À peine cueillies selon une technique savamment maîtrisées, les fleurs sont délicatement rassemblées dans de gros sacs de jute et sont conduites, en tracteur, dans l’usine d’extraction des fleurs à proximité directe, au milieu des champs.
Il faut savoir que les fleurs sont fragiles et qu’il n’y a pas lieu de trainer. À l’usine d’extraction, les sacs sont pesés avant que les fleurs ne se fanent et ne soient traitées. La course contre le temps continue. Une fois les fleurs pesées, elles sont réparties sur cinq plateaux perforés, empilés les uns sur les autres. Les fleurs subissent trois bains successifs avec un solvant, légèrement brassé puis porté à haute température.
Le solvant se charge en principes odorants, concrétisant l’odeur en parfum. Chaque extracteur contient 250 kg de fleurs. La concrète est la cire végétale obtenue après l’extraction des fleurs aux solvants. Elle est stockée précieusement. Il faut 400 kilos de roses pour obtenir 1 kilo de concrète. La concrète est ensuite transformée en absolue de rose, un liquide utilisé dans les formules des Extraits du N°5 de Chanel, l’expression la plus précieuse de la Haute Parfumerie.
1 kilo de concrète donne 600 grammes d’absolue de rose. Ainsi, ce sont quelques 12 roses de mai de Grasse qui rendent unique un flacon d’extrait de parfum de 30 ml de N°5. Le domaine est bien gardé peut-être même autant qu’a la Maison Blanche car nulle part ailleurs dans le monde il ne peut y avoir une rose aussi exceptionnelle qu’a Grasse…
*Cette année les cueilleuses doivent bosser avec un masque. C’est le comble de la frustration car la rose de mai a des odeurs de miel, d'épice, d'agrume, de litchi, c'est déjà un parfum en soi….
DIAPORAMA ROSE